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7,2 millions d’euros pour Chloris Geospatial, l’œil satellitaire au service du climat

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Et si les forêts pouvaient enfin parler ? Et si, pour les écouter, il ne suffisait pas d’un biologiste ou d’un capteur au sol, mais d’un satellite et d’un algorithme ? C’est le pari de Chloris Geospatial, une startup climate-tech basée à Boston, qui développe des technologies de mesure du carbone forestier et des dynamiques écosystémiques grâce à la fusion de données spatiales et à l’intelligence artificielle.

Dans un contexte où les promesses net zero exigent des preuves concrètes, Chloris propose une solution capable de suivre les variations de biomasse végétale en temps quasi réel, sur de vastes surfaces, et sans infrastructure physique. L’entreprise s’inscrit ainsi dans une nouvelle génération de technologies dites “nature intelligence”, qui veulent dépasser la cartographie statique de la couverture du sol pour entrer dans une comptabilité fine et dynamique du carbone stocké dans la nature.

Une révolution silencieuse dans la mesure du carbone

À l’inverse des approches traditionnelles, basées sur des hypothèses ou des moyennes sectorielles, Chloris revendique une mesure directe du carbone contenu dans la biomasse, actualisée en continu grâce à des données satellites ouvertes et des modèles propriétaires. La plateforme peut ainsi détecter un déclin de la densité végétale dans une parcelle de forêt amazonienne, une reprise de croissance dans une savane africaine, ou encore quantifier l’effet d’un reboisement dans une région méditerranéenne.

La promesse ? Une donnée actionnable, transparente, et scientifiquement robuste pour tous les acteurs engagés dans la transition vers des chaînes de valeur bas carbone, notamment dans les secteurs à haut risque de déforestation comme le cacao, l’huile de palme, le soja ou la viande bovine. L’enjeu est considérable, sans capacité de mesure crédible, aucune stratégie net zero fondée sur la nature ne peut être sérieusement pilotée, ni vérifiée.

Une géographie du carbone en construction

Cette nouvelle géographie du carbone, Chloris veut l’étendre à l’échelle globale. En mobilisant à la fois les jeux de données Sentinel et Landsat, en fusionnant différents types de capteurs (optique, radar, lidar) et en entraînant ses modèles sur des bases empiriques issues de décennies de recherche académique, la startup veut s’imposer comme un standard de référence pour la comptabilité carbone basée sur la nature.

Elle adresse aussi un besoin croissant des entreprises soumises à des régulations comme la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) en Europe, ou le SEC Climate Rule aux États-Unis, qui exigent des données vérifiables sur les émissions et les absorptions de GES liées aux forêts et à l’usage des terres.

Au-delà du suivi du carbone, les applications potentielles de la technologie Chloris s’étendent aux politiques de reforestation, à la validation des crédits carbone forestiers, ou encore à l’évaluation des risques liés à la dégradation des écosystèmes.

Une startup à la croisée de la science et de l’infrastructure

Co-fondée par Marco Albani (ex-McKinsey, The Nature Conservancy) et Alessandro Baccini (scientifique spécialisé dans le cycle du carbone terrestre), Chloris Geospatial est née à la croisée de la science académique et des besoins concrets du marché climat. Le positionnement technologique repose sur une intégration verticale de la donnée, de la collecte jusqu’à l’interface utilisateur.

La levée de fonds de 8,5 millions de dollars (environ 7,2 M€) annoncée début juillet permettra d’accélérer le développement produit, de renforcer les équipes techniques et commerciales, et d’ouvrir un hub européen pour répondre à la demande croissante du continent. Le tour de table a été mené par Future Energy Ventures, avec la participation de AXA IM Alts, At One Ventures, Cisco Foundation, Counteract et Orbia Ventures.

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