Communiquer à l’ère du direct : nouveaux formats, nouveaux codes inspirés de Twitch et de l’interactivité live
Une émission en partenariat avec CanalChat
À l’occasion du Club FrenchWeb, Richard Menneveux a rencontré Laurent Janeyriat, rédacteur en chef de CanalChat Grandialogue, l’un des pionniers des formats interactifs en entreprise. Lancée en 1999 avec les premiers chats en ligne grand public, CanalChat s’est progressivement tournée vers la production de formats vidéo live dédiés aux prises de parole stratégiques. Avec plusieurs milliers d’heures de direct à son actif, l’entreprise accompagne désormais les organisations dans l’évolution de leurs outils de communication managériale, entre interactivité temps réel, scénarisation éditoriale… et premières incursions de l’intelligence artificielle.
TL;DR — Le live managérial s’installe comme un nouveau standard
👥 Pour qui est-ce important ?
- Dirigeants et membres de Comex souhaitant moderniser leur communication interne
- Responsables communication, RH et transformation en entreprise distribuée
- Prestataires et agences produisant des formats corporate interactifs
- Équipes IT et digital workplace en charge des outils de diffusion
💡 Pourquoi c’est stratégique ?
- Répond à la demande croissante de proximité et d’authenticité des collaborateurs
- Permet d’installer des rendez-vous réguliers de synchronisation collective
- Transforme la parole managériale en outil d’engagement et d’écoute
- Anticipe les nouveaux usages issus des plateformes comme Twitch
- Préfigure l’intégration de l’IA dans les formats de dialogue (traduction, modération, synthèse)
🔧 Ce que ça change concrètement
- Adoption de formats live scénarisés avec interaction en temps réel (Q&A, votes, emojis)
- Rituels réguliers avec les dirigeants : « AllHands Live », « Direct CEO », « InsideLive », etc.
- Production hybride mêlant studio, streaming, intranet et outils de modération
- Professionnalisation des prises de parole internes (image, son, rythme, storytelling)
- Réduction du gap entre communication descendante et dialogue horizontal
La communication interne en entreprise connaît une mue profonde, silencieuse mais décisive. À la croisée de la transformation numérique, de l’hybridation du travail et de l’évolution des attentes des collaborateurs, le live vidéo est devenu un outil managérial à part entière. Loin des réunions classiques ou des mails collectifs, il structure de nouveaux formats de dialogue, souvent inspirés du streaming grand public, mais adaptés aux codes de l’entreprise.
Parler à tous, en même temps
Dans un contexte de dispersion géographique et de travail à distance généralisé, les directions générales cherchent à restaurer un temps de présence collectif, sans pour autant revenir au “tout présentiel”. La réponse tient souvent dans un format simple : un rendez-vous en direct, incarné par un dirigeant, diffusé à l’ensemble des collaborateurs.
« Il y a des patrons qui viennent simplement s’asseoir, pendant une heure, et répondent à toutes les questions. Sans message particulier à faire passer. Juste pour écouter, pour créer un moment de partage », raconte Laurent Janeyriat, rédacteur en chef de CanalChat Grandialogue. Ces sessions ne sont pas là pour annoncer des réorganisations ou commenter des résultats : elles prennent la forme d’un dialogue ouvert. Et cela change tout.
Ce format, qu’on pourrait comparer à une “grande réunion informelle numérique”, devient un rituel d’attention collective. Il ne s’agit pas tant de transmettre une information que d’instaurer une disponibilité.
Un temps de parole, un temps d’écoute
Ces formats, souvent en vidéo live avec chat intégré, fonctionnent sur une promesse d’égalité d’accès à la parole. Chaque collaborateur peut poser une question. Toutes les questions sont reçues, sélectionnées, modérées, mais jamais ignorées. Ce mécanisme permet de valoriser les préoccupations individuelles tout en conservant un cadre.
Pour les dirigeants, c’est un exercice sans filet. Il faut assumer de ne pas tout maîtriser, de reconnaître parfois ne pas avoir la réponse, d’expliquer dans l’instant. Pour les collaborateurs, c’est un signal clair : la parole n’est pas captée, elle est accueillie.
Des formats sobres, des attentes élevées
Contrairement aux grands événements corporate scénarisés, ces live managériaux ne cherchent pas à impressionner. Le décor est souvent simple. Le ton est direct. L’important est ailleurs : dans l’authenticité de l’échange et la constance de la relation.
Dans les entreprises qui réussissent à installer ces rendez-vous, la fréquence importe autant que le contenu. Mensuels, trimestriels, intégrés aux cycles budgétaires ou aux évaluations d’engagement, ils deviennent un jalon dans le rythme interne.
Certains dirigeants y voient aussi un moyen de reprendre la main sur la communication informelle, celle qui se disperse dans les messageries instantanées ou les commentaires de sondages internes. Le live devient alors un antidote à la rumeur.
Une scénographie de la proximité
Le succès de ces formats tient aussi à leur exécution. Le ton doit être incarné, mais pas désinvolte. L’environnement visuel doit être soigné, mais pas froid. Trop solennel, l’exercice devient scolaire. Trop désinvolte, il perd sa légitimité.
Les acteurs spécialisés comme CanalChat Grandialogue l’ont bien compris. Ils conçoivent ces formats comme des “émissions de proximité”, où chaque détail compte : lumière, qualité sonore, fluidité du player, interactivité intégrée, traduction en direct si nécessaire.
Car un live mal produit peut casser le lien au lieu de le renforcer. Ce qui est en jeu n’est pas seulement la clarté d’un message, mais la qualité perçue de l’attention portée aux collaborateurs.
Vers une grammaire hybride du management
Ces nouveaux rituels ne remplacent pas les entretiens annuels, les bilans collectifs ou les communications RH classiques. Ils viennent les compléter, les ancrer dans un registre d’écoute active et de réaction rapide.
Ils empruntent à la fois aux codes des médias (plateau, direct, interactions), aux plateformes sociales (chat, quiz, emojis) et à la culture managériale (transparence, exemplarité, régularité). Ce métissage des genres est peut-être ce qui définit le mieux la nouvelle grammaire du management à distance.
Un PDG n’est plus seulement un orateur. Il devient l’animateur d’un dialogue collectif.
À l’heure où les outils numériques sont omniprésents mais souvent impersonnels, ces formats de live managériaux réintroduisent une forme d’incarnation maîtrisée. Ce sont des moments suspendus, où l’entreprise se parle à elle-même. Des temps faibles, dans le bon sens du terme.
Pas pour faire du show. Mais pour restaurer un lien, donner de la cohérence, et parfois, simplement accorder du temps à l’autre. Ce que tout management, en fin de compte, devrait garantir.
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