Future of Work: il faut «réinventer les limites des emplois actuels»
Les avancées technologiques s’accompagnent de leur lot d’angoisses dans le monde de l’entreprise: perte des emplois face à l’automatisation des tâches, nécessité de transformer son organisation… Pourtant, comme le rappelle le Forum économique mondial (WEF) dans son enquête « Future of Jobs Survey », ces avancées sont appelées à devenir, dans les années à venir, le principal moteur des opportunités de nouvelle croissance. Ainsi, même un déploiement modéré des nouvelles technologies d’automatisation au cours des 10 à 20 prochaines années entraînerait une hausse des investissements pouvant atteindre 8 000 milliards de dollars uniquement aux États-Unis.
Quatre avancées technologiques spécifiques devraient dominer la période 2018-2022 en tant que facteurs ayant une incidence positive sur la croissance des activités, selon les employeurs internationaux interrogés par le Forum économique mondial. Il s’agit de l’omniprésence de l’internet mobile haut débit, l’intelligence artificielle, l’adoption généralisée de l’analyse de données volumineuses et la technologie cloud.
Des avancées portées par des tendances socio-économiques favorables
Mais ces nouvelles technologiques ne se suffisent pas à elles-mêmes. Comme le rappelle le WEF, elles sont accompagnées de tout un éventail de tendances socio-économiques générant des opportunités d’affaires parallèlement à leur diffusion, à l’instar de l’expansion de l’éducation et de la classe moyenne, en particulier dans les économies en développement, ou encore le passage à une économie mondiale plus verte grâce aux progrès des nouvelles technologies énergétiques. En ce qui concerne les tendances susceptibles d’avoir un impact négatif sur la croissance des entreprises, quelles soient technologiques ou sociales, le Forum cite le renforcement du protectionnisme, les cyber menaces ou encore les effets du changement climatique.
Dirigeants et travailleurs devront acquérir ‘une mentalité d’apprentissage agile’
Face à cette quatrième révolution industrielle, quelles seront les compétences les plus recherchées ? « D’ici 2022, selon les intentions d’investissement déclarées par les entreprises interrogées dans le cadre de ce rapport, 85% des répondants sont susceptibles ou très susceptibles d’avoir étendu leur adoption de l’analyse de données volumineuses des utilisateurs et des entités », explique le WEF. Un grand nombre d’entre elles sont également susceptibles ou très susceptibles d’avoir étendu l’adoption de technologies telles que l’Internet des objets ou encore d’avoir largement recours au cloud computing. On peut également citer l’apprentissage automatique, la réalité augmentée et la réalité virtuelle. « Alors que les cas d’utilisation estimés pour les robots humanoïdes, qui font partie du discours actuel des médias sur l’avenir des emplois, semblent rester un peu plus limités au cours de la période 2018-2022 », note le Forum économique mondial.
Néanmoins, si certains profils verront leurs compétences être de plus en plus sollicitées, d’autres verront leurs tâches devenir obsolètes ou automatisées et devront faire évoluer leurs compétences. Mais cette nécessité d’adaptation ne s’adresse pas qu’aux collaborateurs. Les dirigeants sont également concernés. « Les chefs d’entreprise et les travailleurs devront acquérir ‘une mentalité d’apprentissage agile’, à commencer par la capacité de réinventer les routines et les limites des emplois actuels dans le cadre d’une stratégie globale en matière de main-d’œuvre pour la quatrième révolution industrielle ».