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GEMINI3, le vrai moat de GOOGLE dans l’IA ce sont ses 8 milliards d’utilisateurs

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Le lancement de Gemini 3 marque un tournant pour Google. Après plusieurs années de rattrapage, Google revient au centre du jeu avec un modèle qui dépasse ses prédécesseurs sur les benchmarks, dont un score de 1501 Elo sur LMArena. Ce lancement éclaire aussi la course effrénée menée par Sam Altman, car Google déplace désormais le rapport de force vers la distribution, l’infrastructure et la capacité à déployer une IA à l’échelle planétaire.

Depuis deux ans, OpenAI, Anthropic et Mistral en France ont structuré le récit public autour de modèles toujours plus performants. Chaque sortie de GPT, Claude ou Llama créait un nouveau cycle de comparaison. Gemini 3 s’inscrit dans cette logique, avec des gains en raisonnement, en multimodalité et en génération d’interfaces. Mais Google ne joue plus seulement la course aux performances : il avance sur un terrain que ses concurrents auront du mal à suivre.

Car Google contrôle les points d’entrée du numérique mondial : Search, Gmail, YouTube, Android, Maps, Chrome, Workspace… autant de produits utilisés quotidiennement par des milliards d’utilisateurs. Là où OpenAI doit convaincre d’installer une application, Google se contente d’intégrer son IA et d’inviter ses utilisateurs à l’activer. Cette différence structurelle est déterminante. Gemini 3 est déjà intégré dans Search via AI Mode. Les versions Pro et Ultra sont accessibles dans Workspace. Et Google lance une offensive sur la génération Z, avec un an gratuit de Gemini Advanced pour tous les étudiants américains, une initiative sur laquelle OpenAI devrait s’aligner.

Cette force logistique change l’économie de l’IA car elle garantit une adoption immédiate avec un coût d’acquisition quasi nul, elle permet de collecter des signaux d’usage à une échelle inaccessible aux concurrents, et elle offre la possibilité d’optimiser en continu les coûts d’inférence, un facteur décisif dans une industrie où chaque requête consomme des ressources matérielles importantes.

Même si OpenAI ou Anthropic publient un modèle plus performant, ils restent dépendants de relais externes, applications tierces, intégrations API, partenariats OEM.

Au-delà d’OpenAI ou Anthropic, c’est surtout le marché des applications agentiques qui se rétrécit. L’intégration progressive de Gemini 3 dans l’ensemble de l’écosystème Google modifie directement la dynamique du marché des agents. Beaucoup d’applications apparues ces derniers mois (assistants email, copilotes de tâches, agents de recherche personnelle, outils de résumé, d’organisation ou de rédaction) occupaient une zone blanche laissée par les grands acteurs. En injectant des capacités agentiques dans Search, Gmail, Docs, Android ou YouTube, Google referme cette fenêtre et absorbe la majorité des cas d’usage génériques. Les agents horizontaux deviennent difficilement défendables. La croissance future se déplace vers des niches verticales, des données propriétaires et des environnements complexes. Le marché ne se contracte pas, mais il se restructure : moins d’applications frontales, plus de spécialisations profondes.

La compétition entre dans une nouvelle phase. Après Google, un autre acteur est désormais attendu : Apple. Avec l’intégration progressive d’IA générative dans iOS et l’arrivée d’agents capables d’agir directement au niveau du device, la firme de Cupertino dispose elle aussi d’un levier de distribution massif. Ses prochaines annonces auront un impact déterminant sur l’équilibre des forces en matière d’agents, autant pour les plateformes que pour l’écosystème applicatif qui dépend de leurs choix.

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