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Quand le droit occidental guillotine ses pionniers, iRobot passe sous pavillon chinois

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Après les vagues de délocalisations liées à des régulations plus souples, un nouveau risque de perte de souveraineté se confirme, celui de la prise de contrôle d’acteurs stratégiques par des groupes étrangers, non plus pour des raisons industrielles, mais à cause de cadres réglementaires devenus trop contraignants. En l’occurrence, le veto des autorités européennes à l’acquisition par Amazon en 2023 a privé iRobot d’un adossement stratégique qui aurait pu sécuriser son avenir.

Fondée en 1990 par trois ingénieurs du MIT, iRobot a marqué l’histoire technologique avec le lancement du Roomba, premier robot aspirateur grand public. En plus de 30 ans, l’entreprise a vendu plus de 50 millions d’unités dans le monde, devenant une figure emblématique de l’innovation robotique domestique. Mais depuis 2021, la société fait face à une chute continue de ses résultats avec des chaînes d’approvisionnement sous tension, une intensification de la concurrence asiatique, et l’incapacité à retrouver un second souffle industriel.

La tentative de rachat par Amazon, annoncée en 2022 et évaluée à 1,7 milliard de dollars, aurait pu offrir une sortie par le haut. Mais l’opération est bloquée début 2024 par la Commission européenne, invoquant des risques de distorsion concurrentielle. Privée de relais stratégique et confrontée à un mur de dettes, iRobot avertit en fin d’année qu’un dépôt de bilan est à l’étude.

L’annonce est désormais officielle, la société se place sous la protection du Chapitre 11 américain, ouvrant la voie à une restructuration. Dans ce cadre, l’intégralité du capital sera transférée à Shenzhen PICEA Robotics, fabricant chinois d’aspirateurs robots et principal créancier de la firme, aux côtés de Santrum Hong Kong. Les actionnaires historiques seront totalement dilués. L’entreprise restera active, poursuivant le paiement de ses fournisseurs et la gestion de ses salariés, mais sous un nouvel actionnariat.

Dans un contexte où le droit de la concurrence et les réglementations antitrust limitent les consolidations industrielles en Occident, des acteurs comme iRobot deviennent vulnérables à une prise de contrôle étrangère, y compris dans les secteurs qu’ils ont eux-mêmes créés. Le cas iRobot ne constitue donc pas un simple épisode de faillite mais illustre une dynamique plus large de transfert de valeur, où le droit guillotine un pionnier.

 

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