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[Start Me Up] Erasmus, c’est aussi pour les entrepreneurs…

Erasmus est un programme réservé aux étudiants? Perdu ! C’est moins connu, mais l’Union européenne a aussi mis en place un programme d’échange européen dédié aux jeunes entrepreneurs. « Erasmus for young entrepreneurs » est l’un des instruments de mise en oeuvre du « Small business act », une initiative communautaire datant de 2008 dont l’objectif est de dynamiser le marché européen des PME. Un débutant dans le monde de l’entrepreneuriat (il n’y a pas de limite d’âge) va passer quelques mois dans une entreprise européenne et découvre une façon d’entreprendre différente de celle observée dans son pays, se confronte à de nouvelles contraintes, développe son carnet d’adresses en cas de projet d’exportation, etc. Une subvention européenne (entre 530 et 1 100 euros par mois en fonction de la destination) est octroyée pour aider l’aider à couvrir ses frais de voyage et de subsistance sur place.

Seuls 3% des participants sont Français

Le programme a attiré 4 585 européens sur le point ou en train de se lancer dans l’entrepreneuriat depuis sa création en février 2009. S’y ajoutent 2 986 entrepreneurs d’accueil (host entrepreneurs) puisqu’il s’agit d’un programme qui s’étend sur un à six mois dans lequel sont formés des binômes entre débutants et entrepreneurs d’accueil plus chevronnés. Parmi eux, 301 Français dont 163 jeunes et 138 entrepreneurs hôtes, soit respectivement 2% et 1% des effectifs participants… Au global il y a eu 2 318 échanges effectués, dont 193 par des Français.

Des chiffres relativement faibles comparés à la participation de nos voisins. Les jeunes européennes qui partent le plus grâce à ce programme sont en effet les Italiens (14,4%) et les Espagnols (13,9%); ceux qui en accueillent le plus sont Espagnols (22,07%), Italiens (20,6%) puis ceux originaires du Royaume-Uni (9,5%), d’Allemagne (7,2%) et de Belgique (6,1%). La France n’arrive qu’en 6e position. »Ceci est probablement lié à la situation économique dans ces pays (Italie et Esagne, ndlr) et au besoin des populations de devenir entrepreneurs, solution  alternative face aux problème de chômage », estime Ivelina Fedulova, coordinatrice du projet au niveau européen.

Force est de constater que malgré sa mise en place depuis 5 ans, le programme semble peiner à toucher les entrepreneurs Français. Pourquoi? Il y a probablement un déficit de notoriété, mais pas seulement.

Un manque d’ouverture ?

« Ils sont en permanence en recherche de candidats » confirme Sébastien Aubert, 29 ans,  parti à Berlin dans une société de production de cinéma grâce à ce programme en 2010. « Nous avons peut-être des projets plus auto-centrés sur la France » s’interroge celui qui assure pourtant avoir eu l’opportunité de « se créer un vrai réseau professionnel européen » auquel il n’aurait pas eu accès autrement.  Il regrette toutefois que le programme soit pensé sur la base d’une présence à temps complet: « Ils partent du principe qu’un jeune chef d’entreprise pourrait s’absenter six mois complets, mais il faudrait qu’ils prennent en compte le fait que celui-ci ne peut pas s’absenter plus d’une ou deux semaines par mois ».

Muriel Rodde, 46 ans, partie à Dublin durant l’été 2013 pour mettre le nez dans la gestion d’un call center suppose: « Les Français sont très casaniers, manquent peut-être d’ouverture, et ne sont pas connus pour leur niveau en langues étrangères… ». Pourtant elle estime que c’est un belle opportunité: « Pour être sélectionnée, ça a été facile, et j’ai eu la possibilité de perfectionner mon anglais mais surtout de revoir entièrement mon business plan avec l’entrepreneur qui m’a accueilli ». « En France, on n’ouvre pas les portes d’une entreprise comme cela, aussi facilement » ajoute celle qui a fondé sa société de télé-secrétariat à destination des entrepreneurs anglophones à son retour d’Irlande.

« Les Français en ont surtout marre des formalités administratives »

Mais pour Gilles Babinet, digital champion pour la France à la Commission européenne, la raison est ailleurs:

« Il y a une méconnaissance du programme certes, mais les Français en ont surtout marre des formalités administratives ! Ils en ont déjà suffisamment ici.  Sur tous les programmes d’aide (à l’exception de la PAC), les Français sont bien moins représentés que le reste des européens » estime-t-il, tout juste sorti d’une réunion de travail à Bruxelles. Sujet du jour ? Justement « arriver à ouvrir le programme Erasmus à l’ensemble des étudiants dans le domaine du numérique, pas seulement à ceux des universités mais aussi ceux d’écoles privés comme 42 par exemple ». Les négociations sont en cours…

Dans quels pays peut-on aller?

Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, République tchèque, Danemark, Estonie, Finlande,Apple-converted-space »>  France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Littuanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Lettonie, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Suisse et Royaume-Uni.

Conditions d’éligibilité:

Nouveaux entrepreneurs :

  • Résider dans un Etat membre de l’Union européenne
  • Être dirigeant d’une entreprises créée il y a moins de 3 ans ou projeter sérieusement de lancer sa propre activité sur la base d’un business plan viable
  • Parler anglais

Il n’y a pas de limite d’âge.

Entrepreneurs d’accueil (host):

  • Résider dans un Etat membre de l’Union européenne
  • Être dirigeant d’une PME
  • Diriger son entreprise depuis plus de de 3 ans
  • S’engager à partager ses connaissances et son expérience

Vers qui s’orienter ?

Il existe 3 points de contact au niveau de la France. La liste des coordonnées est disponible sur le site du programme.

Lire aussi:

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Crédit photo: Fotolia, banque d’images, vecteurs et videos libres de droits

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Un commentaire

  1. Nous pouvons témoigner…nous avons accueilli Tiziana dans nos locaux de Laval (Mayenne) pendant environ 5 mois. Italienne, Tiziana souhaitait se former à la création et à la gestion d’une entreprise de traduction et services linguistiques. Et nous, entreprise d’une dizaine de personnes avec une filiale en Espagne, ouvrir une antenne en Italie, puis la filialiser. Une convergence parfaite des intérêts. Le processus de candidature n’est certes pas des plus légers, mais il en vaut la chandelle.

    Déficit de notoriété ??…Disons qu’un entrepreneur qui attend qu’on lui livre « à domicile » une information sera toujours en retard d’un train…L’information existe, il suffit d’aller la chercher, de se documenter.

    Dans tous les cas, c’est extrêmement dommage que si peu de français utilisent ce levier qui, pour être de l’immersion totale, est extrêmement performant si les enjeux des deux parties sont alignés.

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