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VEGA ou l’ère des fondateurs “ultra-expérimentés” dans la cybersécurité

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La lecture de la levée de fonds de Vega ne doit pas se limiter pas à son montant ou sa valorisation, mais illustre plus largement une transformation profonde du marché de la cybersécurité, avec l’émergence d’une nouvelle génération de startups fondées par des profils ultra-expérimentés, capables de lever des montants massifs à un stade très précoce, parfois avant même que le produit n’ait atteint sa pleine maturité commerciale.

En moins de deux ans d’existence, Vega a enchaîné trois tours de financement, culminant avec une Série B de 120 millions de dollars sur une valorisation d’environ 700 millions. Un parcours qui serait difficilement explicable sans prendre en compte le facteur déterminant de cette nouvelle vague, à savoir le capital humain.

Le pedigree comme accélérateur de confiance

Les fondateurs de Vega, Shay Sandler et Eli Rozen, ne sont pas des primo-entrepreneurs. Anciens membres de l’unité 8200 et ex-cadres de Granulate, revendue à Intel, ils incarnent un profil désormais bien identifié par les investisseurs, des opérateurs ayant déjà conçu, et déployé des technologies de sécurité à grande échelle.

La cybersécurité devient ainsi l’un des rares secteurs où l’historique des fondateurs peut, à lui seul, justifier des tours de table à neuf chiffres dès les premières années.

Une remise en cause assumée des architectures historiques

Le discours produit de Vega s’inscrit dans une remise en cause devenue courante des plateformes SIEM traditionnelles. Ces outils reposent sur la collecte de l’ensemble des journaux de sécurité, leur centralisation et leur indexation pour en permettre l’analyse. Un modèle qui a longtemps fait référence, mais qui montre aujourd’hui ses limites. Ainsi pour des entreprises générant des volumes massifs de données, parfois plusieurs téraoctets par jour, cette logique se traduit par des coûts élevés, des délais d’analyse et une complexité opérationnelle croissante. À mesure que les environnements informatiques se multiplient et se fragmentent, ce fonctionnement devient de moins en moins adapté aux besoins de détection et d’investigation en temps réel.

Vega propose une approche alternative, fondée sur l’analyse des données là où elles se trouvent, sans migration forcée, combinée à des mécanismes d’analytique fédérée et d’investigation assistée par l’intelligence artificielle. Une promesse qui répond à des enjeux opérationnels concrets : réduction de la latence, baisse des coûts, et amélioration de la visibilité en temps réel.

 

Un phénomène systémique dans le cyber mondial

Ces derniers mois, plusieurs startups cyber ont levé des montants exceptionnels à des stades précoces, portées par des équipes issues des mêmes cercles, anciens de Unit 8200, ex-fondateurs de licornes ou cadres dirigeants de grands éditeurs de sécurité.

Des sociétés comme Cyera, Wiz, Zafran ou encore 7AI suivent des trajectoires comparables. Le marché semble désormais encourager, une concentration du capital sur un nombre restreint d’équipes jugées capables de redéfinir les standards technologiques d’un secteur.

Cette dynamique contribue à élever mécaniquement les valorisations, tout en accentuant l’écart entre startups “de pedigree” et primo entrepreneurs

Fondée en 2024 par Shay Sandler et Eli Rozen, Vega développe une plateforme de détection et d’investigation des menaces cyber en temps réel. La société a levé 102 millions d’euros en Série B, portant le total des fonds levés à 157 millions d’euros. Elle emploie plusieurs dizaines de personnes, réparties entre Tel Aviv et New York, et cible principalement les ETI, grands groupes et institutions fortement exposées aux enjeux de sécurité des données.

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