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[Web 2.0] Vers la fin d’un monde ?

Instagram, sans doute piloté par Facebook, refuse à Twitter l’utilisation de ses photos, peu de temps après que Twitter ait restreint l’accès à son API, limitant grandement des clients concurrents et empêchant Instagram ou Tumblr de nous proposer de retrouver nos contacts Twitter sur leur réseau. Les géants du web se battent, dressent des fortifications entre leurs réseaux et dans la bataille, les perdants sont avant tout les utilisateurs… Et le web 2.0 !

Alors que le web social est tout sauf agonisant, il pourrait sembler incongru de parler d’une fin du web 2.0, mais c’est justement l’un des symptômes du problème : le concept de web 2.0 semble être tombé en désuétude au profit de celui, plus restreint, de web social. Le web social, c’est une façon de mettre en relation les internautes entre eux et c’est une des composantes essentielles du web 2.0, mais ça n’est pas la seule.

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Quand on a imaginé l’idée d’un web 2.0 il y a 10-15 ans, l’aspect social était même assez mineur. L’idée était de fournir des services et des outils, et en partie d’utiliser les actions des utilisateurs pour créér ou améliorer ses services. Wikipedia est un bon exemple du web 2.0 comme outil qui tire sa richesse de ses utilisateurs, mais qui est à peine social au sens où on l’entend aujourd’hui. Le moteur de recherche de Google est complétement web 2.0 en ce sens qu’il utilise les données librement disponibles sur le web pour sans cesse améliorer son service, mais n’est pas “social” puisqu’il n’offre pas en lui-même de moyen aux internautes d’intéragir entre eux. Le web 2.0 tire donc sa richesse d’un réseau ouvert, où les données des uns font la richesse de tous.

Le problème c’est qu’au fur et à mesure que grossissent les réseaux sociaux qui ont profité de l’ouverture des APIs des uns et des autres pour se développer, ils n’ont plus forcément envie de jouer le jeu du partage quand ils ont l’impression de donner plus qu’ils ne reçoivent, et se disent qu’ils ne pourront pas monétiser aussi facilement leurs données s’ils laissent n’importe qui d’autre les utiliser.

A posteriori, on pourrait nommer Facebook comme précurseur du web social mais pas 2.0. Complétement fermé au reste du Web, d’abord dans le souci de respecter notre vie privée, Facebook n’a jamais laissé les bots Google passer sa porte. Il y a bien une API Facebook, mais elle est plus utilisée pour maintenir les utilisateurs au sein du réseau que les ouvrir au reste de l’Internet. En fait, ça fait longtemps qu’on accuse Facebook de vouloir de substituer au Web, et tout ça c’est sans parler du développement d’un Internet des applications, chacune créant son petit espace cloisonné en dehors de la toile. Résultat, aujourd’hui, Google aussi propose un réseau social fermé avec Google+, qui n’a tout simplement pas d’API, comme si Internet social était devenu l’antonyme d’ouvert.

Le problème avec ce cloisonnement grandissant entre les services anciennement “2.0”, c’est qu’outre rendre les choses moins pratiques pour les utilisateurs, qui ne peuvent plus emmener leurs contacts avec eux d’un service à l’autre, on rend l’innovation plus difficile pour de nouveaux services qui auront bien du mal à s’imposer entre les forteresses de plus en plus imprenables que sont Facebook, Twitter ou Google.

La revanche du web 2.0 ?

escapeLa question se pose, toutefois : peut-on vraiment avoir un web social sans web 2.0 ? A terme, il se pourrait bien que la réponse s’avère être non. Le problème d’une muraille, c’est qu’elle bloque le passage dans les deux sens. Si Twitter ne veut plus prêter ses données à Instagram, Instagram ne prête plus les siennes… Mais les utilisateurs, eux, ont historiquement toujours fini par opter pour le service le plus ouvert. En essayant d’empêcher les internautes de sortir, vous en dissuadez d’autres de rentrer. Sur le long terme, c’est une position intenable.

Prenez l’exemple récent de The Daily. Ce magasine publié uniquement sur iPad par le géant des médias News Corp. n’a jamais rencontré le succès escompté malgré un lancement en fanfare, et a fini par fermer ses portes. Caché derrière un paywall, il s’interdisait toute viralité, l’élément qui a justement fait le succès des grosses succcess story média de ces dernières années : le Huffington Post et Buzzfeed. Les journaux qui demandent une loi pour empêcher Google de reprendre librement leur contenu devraient en tirer une leçon… Instagram et Twitter aussi. S’ils mettent des obstacles entre les internautes et leur contenu, les internautes iront voir ailleurs. ils l’ont toujours fait.

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2 commentaires

  1. Bon article expliquant relativement simplement la différence entre web 2.0, web social, la difficulté de relayer lorsque les mastodontes empêchent ou réglementent trop les ponts entre les différents pôles du graphe social que nous dessinons sur la Toile à force d’y laisser nos traces.

    Là où je vois du positif à cette évolution c’est que cela permet à la diversité de continuer à coexister, il n’y aura jamais un seul canal média, ni une seule façon de communiquer, ni même une seule ou même manière de relayer au fil du temps.

    Second point positif et non des moindres, c’est faire prendre conscience aux internautes, lors de ces bouleversements de leurs habitudes, c’est que tout échange ne doit pas devenir une addiction à une plateforme sociale et encore moins le relai juste un automatisme paramétré et qui « se fait tout seul ».

    Penser par soi même, s’adapter, revoir son positionnement, comparer les offres, gérer ses contacts globaux hors de ces plateformes de réseaux, prendre le recul suffisant pour ne pas faire le jeu d’un seul réseau ou se disperser, permet de ne pas être redondant, de reprendre le contrôle sur notre communication et de personnaliser plus nos messages.

    A mon sens oui on peut avoir un web social et même hors des plateformes en ligne. Il suffit pour cela de contacter les personnes avec lesquelles nous devons travailler ou souhaitons échanger, par un canal ou un autre (Google documents par exemple et Google+ pour son regroupement d’applications et de réseau), twitter pour aviser en temps réel et donner un RDV. Puis aller au delà en revenant au bon vieux temps du réseautage en face à face via Skype, via la vidéconférence, la VOIP ou même les RDV facebook spontanés, les apéros entrepreneurs ou autres événements qui prennent date sur la Toile et qui ont lieu à notre porte ou à distance mais entre humains.

    L’essentiel est de ne pas se perdre de vue, de trouver des chemins avec notre GPS personnel en fonction de notre vitesse de croisière et de notre moyen de transport dans le cyberspace et au delà.

  2. C’est un bel article que vous nous avez fait là.

    Le web s’accroît à une vitesse fulgurante, peut-être est-ce la raison d’une transition vers le web 3.0 ?
    Une muraille bloquant donc des accès, alors un chemin non dégagé se doit être dégagé, le web 3.0 serait-il donc la solution ?

    Le début d’une nouvelle ère ? Ou plutôt d’une ère qui a toujours existée mais qui qui a toujours vécue indirectement de par nous, utilisateurs de la toile.

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