
1,5 million d’euros pour Stairling, et si le contrat social des chauffeurs VTC se réinventait enfin ?
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Longtemps reléguée à la marge du débat public, la condition des travailleurs des plateformes refait surface, portée cette fois non par une grève ou une décision de justice, mais par une innovation structurelle. En levant 1,5 million d’euros, Stairling, une start-up française, entend redéfinir les règles du jeu pour les chauffeurs VTC, entre liberté revendiquée et sécurité juridique enfin accessible.
Dans une économie où 60 % des chauffeurs opèrent sans filet social, souvent contraints de choisir entre précarité légale et dépendance dissimulée, Stairling propose un modèle d’Employment-as-a-Service, articulé autour d’un CDI clé en main, d’une gestion automatisée des charges, et d’une paie déclarée. L’objectif est d’offrir la protection du salariat sans renoncer à l’agilité de l’indépendance.
Les chauffeurs conservent jusqu’à 80 % de leurs revenus bruts, tout en bénéficiant d’une couverture complète (chômage, retraite, santé). Ils conservent aussi leur liberté de choisir les plateformes avec lesquelles ils travaillent.
Stairling affirme avoir déjà séduit plus de 500 chauffeurs en moins de neuf mois. « On ne peut plus accepter que des dizaines de milliers de chauffeurs soient contraints de choisir entre précarité et illégalité. Chez Stairling, on prouve chaque jour qu’un autre modèle est possible, un modèle qui respecte les droits des travailleurs sans renoncer à la liberté« , déclare dans un communiqué Mimoun B. El Alami, cofondateur et CEO.
La traction semble au rendez-vous avec plus de 15 millions d’euros de volume d’affaires générés en dix mois, la plateforme revendique un chiffre d’affaires récurrent annuel (ARR) de 2 millions d’euros.
Au-delà de la seule dimension économique, la stratégie est aussi politique. À l’heure où l’Union européenne s’apprête à renforcer le cadre juridique autour du travail des plateformes, Stairling se positionne en solution de conformité proactive, susceptible de devenir un standard pour l’ensemble du secteur. L’entreprise met en avant un modèle coopératif et transparent, où les chauffeurs retrouvent une forme de pouvoir d’agir.
Les investisseurs ne s’y trompent pas. « Dans un marché où les travailleurs de la gig economy sont sous-desservis par les modèles traditionnels, Stairling construit l’infrastructure qui leur permet de gagner mieux, d’épargner et de se projeter« , affirme Thomas Bigagli, Partner chez Plug and Play Ventures. Alexis Robert, Partner chez Kima Ventures, ajoute : « Ils construisent enfin l’infrastructure que les chauffeurs méritent depuis longtemps, un accès réel à la protection sociale, sans renoncer à leur indépendance. »
Stairling a été fondée par Mimoun B. El Alami. Basée à Paris, la société a levé 1,5 million d’euros auprès de Plug and Play Ventures, Kima Ventures, Source Ventures, 199 Ventures, The HOOK, ainsi que plusieurs business angels. Cette levée vise à financer son expansion en France et à amorcer un déploiement européen. La start-up revendique un modèle coopératif, une gestion centralisée des démarches sociales et fiscales, et un objectif : devenir l’infrastructure sociale de référence pour les travailleurs des plateformes.