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3 pistes pour trouver son modèle économique quand on est une start-up média

Les médias traditionnels ont encore bien souvent du mal  trouvé le modèle économique d’avenir. Les start-up médias qui se lancent sont-elles plus avancées sur le sujet ?

Pour nourrir la réflexion, FrenchWeb a interrogé trois start-up médias: SoonSoonSoon, Encore Magazine et Luxsure.

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Alexis Botaya et Ganaël Bascoul ont fondé SoonSoonSoon en 2011, un média en ligne made in future et un cabinet qui décrypte les tendances durables d’avenir pour les entreprises. Quand ils ont créé SoonSoonSoon, Alexis et Ganaël avaient l’idée de rassembler dans un média en ligne toutes les innovations porteuses de sens et créatrices de tendance, dans l’objectif de créer une « convergence et une connexion entre ces innovations ».

Leurs offres, -principalement des études de marché et de l’événementiel, sont pour les professionnels; des grandes marques comme des PME qui n’ont pas les moyens de payer une agence de tendances ou d’internaliser cette veille faute de temps et de moyens humains. «Ce sont d’ailleurs les clients qui ont créé le business model de SoonSoonSoon», constatent Ganaël et Alexis. Les marques ont commencé à avoir des demandes précises sur leurs besoins auxquels SoonSoonSoon s’est adapté.

Comment, en tant que média en ligne, comptez-vous devenir rentable ?

« Le média en ligne constitue un formidable véhicule relationnel, entre une équipe éditoriale, des lecteurs et des contributeurs, mais nous pensons que son modèle économique doit s’affranchir du modèle média classique, tel que la monétisation par la publicité ou les abonnements payants, pour explorer les hybridations avec le e-commerce (distribution directe, marketplaces, box…), l’événementiel (conférences, formations, ou même d’événements plus différenciants en collaboration avec leurs annonceurs et leurs communautés…), sans oublier l’édition (oui, du papier!) et la production. Ces pistes d’innovation sont d’ailleurs aussi celles des médias traditionnels, qui ne forment déjà presque plus qu’un avec les médias online, et pour qui chercher des voies de diversification est depuis quelques années essentiel à leur survie. Nous pensons qu’à termes on ne fera plus aucune distinction entre média en ligne et média traditionnel, nous serons tous dans le même bateau ! »

Quelle est votre définition de l’innovation média ?

« L’innovation, c’est avant tout trouver de nouveaux sujets et de nouvelles manières d’en parler, avec une composante importante donnée au contributif et au crowd. Par exemple, nous cherchons toujours chez Soon à interviewer des personnes qui n’ont habituellement pas accès à des médias grand public. Nous essayons d’explorer le futur chaque semaine avec nos contributeurs (la communauté des éclaireurs), et nous essayons de dresser des ponts, des liens, entre l’industrie, l’art, le design, le web… Le but du jeu étant qu’à terme le média puisse aussi faire naître des idées par l’échange, et qu’il ne se contente pas de les relayer.

Autre point : avant, lorsqu’on parlait de hors-média ou de diversification (conférences, etc.), tout cela était piloté par les régies pub. Mais demain, avec le contenu qui restera au centre de la valeur du média, les journalistes auront une nouvelle responsabilité : celle de pousser leurs contenus via d’autres canaux, avec de nouveaux outils. C’est la rédaction qui pilotera cette diversification. C’est d’ailleurs ce que nous faisons : notre contenu, c’est l’innovation, les usages émergents. Ce contenu, nous le poussons sur notre newsletter, mais également dans des publications papier, lors de conférences, au cours de formations, dans des cahiers d’innovations, à travers du brand content, etc. A chaque fois, c’est le même métier (trouver le bon contenu et le mettre en forme) auquel s’ajoute un autre « métier-module » : édition, formation, événementiel, marketing, etc. Cette évolution des médias est extrêmement intéressante car elle laisse le contenu au centre et elle ne dépossède pas la rédaction.»

Encore Magazine est un magazine qui surfe sur la vague du devenir soi, être libre ou encore accomplir ses rêves. A l’origine de ce projet créé en mai 2014, Marie Ouvrard, journaliste depuis 10 ans et fondatrice de Goodlife Productions, une boîte de production de contenus vidéo. Avec son magazine, Marie souhaitait parler des entrepreneurs qui « font de leur job quelque chose de cool », dans lesquels le lecteur peut se retrouver.

Marie a lancé seule Encore Magazine sur fonds propres, mais il y a toute une équipe de passionnés derrière qui a contribué à faire décoller le magazine. Le site revendique 15 000 visiteurs mensuels aujourd’hui. La fondatrice vise, à terme, une édition papier. En parallèle, Encore Magazine proposera une ligne d’objets « inspirants » de déco, papeterie à l’image de la marque. Le magazine en ligne quant à lui, restera gratuit.

Comment, en tant que média en ligne, comptez-vous devenir rentable ?

Ce n’est pas impossible car certaines plates-formes le prouvent aujourd’hui. Je pense aux sites d’informations qui drainent un gros trafic. Ils ont sans doute encore de beaux jours devant eux. Pour ce qui est du contenu plus approfondi et coûteux, la solution reste à trouver. Aujourd’hui, le défi est de transformer en consommateur une génération habituée à l’information gratuite, comme on l’a fait pour la musique ou le cinéma. Des applications comme Blendle (une start-up néerlandaise surnommée « l’iTunes de l’info » parce qu’elle agrège des articles de presse et facture la lecture à l’unité ndlr) peuvent être une solution.

Comment les médias peuvent-ils innover?

Ces dernières années les modes de consommation et de diffusion de l’information se sont transformés. L’enjeu pour les médias est donc de réussir à proposer à son public une expérience de lecture adaptée et multimédia. Pour Encore Magazine, nous avons fait le choix de démarrer sur le web pour tester avant de lancer notre version papier car c’est pour nous le medium le plus adapté à notre contenu long et intemporel. Nous nous inspirons de la presse indépendante française et étrangère et des mooks (contraction de book et de magazine) comme XXI, Intern, Kinfolk ou OffSreen.

Luxsure est un groupe média dédié au luxe, fondé par Pascal Iakovou en 2008. Pascal s’est lancé seul dans la création du magazine, avec l’idée d’en faire un vrai groupe média dans les années à venir. Des marques dans l’univers de l’Art de vivre, Vins & Spiritueux, Voyages, entre autres, ont fait appel à lui pour des shootings photos, couvrir des défilés, parler de leurs dernières actualités. A l’époque Luxsure est seul sur le domaine de l’édition en ligne du luxe. Aujourd’hui Luxsure existe en version française, russe, anglaise et coréenne, mais aussi une web tv, un site dédié à l’actualité mode people, une version papier à la demande, et un guide touristique. Son audience revendiquée est de 60 000 à 80 000 visiteurs par mois. Les contributeurs sont des bénévoles et des stagiaires.

Mais éditer un magazine de luxe c’est accepter d’être sollicité par les marques. Aussi, les enseignes de luxe sont prêtent à mettre la main au porte-monnaie. Cette donnée fait partie de son business model. Les marques cherchent la qualité, la crédibilité, et la notoriété. Luxsure est aujourd’hui recommandé par les plus grandes marques de luxe et elles n’hésitent pas à faire appel aux conseils de son fondateur pour créer des campagnes de publicité, de communication, ou définir leur stratégie social média. Pascal Iakovou envisage aussi de considérer les réseaux sociaux comme un média à part entière en proposant un fil d’actu twitter sur lequel il relayera les informations qu’il reçoit chaque jour, soit plusieurs centaines. Les réseaux sociaux sont d’ailleurs une source de trafic importante, environ 30% pour Luxsure, le reste provenant du Google et en direct.

Comment, en tant que média en ligne, comptez-vous devenir rentable ?

Un media en ligne peut devenir rentable s’il arrive à monétiser sa production de contenu en la valorisant et en devenant ainsi producteur de contenu pour les marques. En parallèle, les medias eux-mêmes doivent devenir des marques. Et ainsi monétiser leur audience et leur expertise en tant que marque (égérie, projets) ou en tant que consultant.

Quelles sont vos sources d’inspiration et d’innovation pour trouver de nouvelles sources de monétisation ?

L’innovation passe par le social media et l’adaptation du contenu aux différents supports. Il y a aussi la possibilité d’utiliser le média digital pour créer des publicités innovantes qui proposent une vraie expérience utilisateur. Personnellement j’avoue ne pas vraiment regarder ce que font les médias étrangers et les autres supports français. Je suis davatnage inspiré par ce que font les marques comme Burberry, Chanel, ou Miyake.

Peggy André

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