
Solence lève 1,6 million d’euros pour déployer sa thérapie numérique contre le SOPK
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Et si la santé hormonale des femmes entrait enfin dans l’ère du digital therapeutics ? C’est le pari de Solence, startup française fondée en 2022, qui développe une application mobile dédiée au traitement du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Cette pathologie chronique, qui touche jusqu’à 20 % des femmes dans le monde, reste pourtant largement ignorée des dispositifs de soin classiques. Avec son programme numérique personnalisé, Solence s’attaque à cette défaillance structurelle du système de santé.
Son approche s’inscrit dans la tendance des thérapies numériques, ou digital therapeutics, qui combinent outils technologiques, protocoles validés scientifiquement et suivi patient pour améliorer la prise en charge de maladies chroniques. Dans le cas du SOPK, les recommandations cliniques préconisent des interventions comportementales et hygiéno-diététiques, pourtant rarement mises en œuvre dans le parcours classique. Solence vient combler ce vide en proposant un programme structuré de douze semaines, conçu à partir de publications scientifiques, pour accompagner les femmes au quotidien.
L’application propose des modules interactifs sur les facteurs déclencheurs des symptômes, les bonnes pratiques alimentaires, la gestion du stress ou encore l’activité physique. Un score mensuel permet de suivre l’évolution des symptômes et d’identifier les leviers les plus efficaces pour chaque patiente. “Notre vision est de tirer parti des données et des facteurs environnementaux pour mieux adresser les troubles hormonaux chroniques, avec une logique de prévention et d’amélioration de l’espérance de vie en bonne santé”, explique Clara Stephenson, fondatrice de Solence.
Le projet trouve ses racines dans l’histoire personnelle de sa fondatrice. Ancienne avocate chez Ernst & Young, Clara Stephenson a souffert pendant plus de dix ans de symptômes typiques du SOPK sans diagnostic. Ce n’est qu’à la suite d’un parcours d’infertilité qu’elle met enfin un nom sur ce qu’elle décrit comme “une condition incurable et chronique”. Pendant le confinement, elle lance le blog Les Natives, qui fédère rapidement une communauté active autour de la santé hormonale, c’est ce succès grandissant qui devient le socle de Solence.
Le projet est par la suite encadré par un comité scientifique composé notamment du professeur Michel Pugeat, endocrinologue spécialisé dans le SOPK depuis 2003, et de la chercheuse en neurosciences Nour Mimouni.
En toile de fond, Solence s’attaque au problème de société qu’est la sous-considération des pathologies féminines dans la recherche, le soin et l’innovation. Les traitements classiques restent souvent médicamenteux, peu personnalisés, et souvent très coûteux. Dans certains cas, les patientes déboursent jusqu’à 3 500 euros pour un parcours fragmenté, quand elles ne tombent pas dans le piège de pseudo-solutions promues par des influenceurs sans scrupules.
Solence a levé 1,6 million d’euros en amorçage auprès de IMPACT SHAKERS VENTURES, ainsi que CÉLINE LAZORTHES (Resilience), BERTHE LATREILLE , STEPHANE MARDEL et BPI France. Cette levée de fonds permettra d’approfondir le développement produit, de renforcer les partenariats cliniques et d’accélérer la stratégie de distribution. La société a été fondée en 2022 par Clara Stephenson, également à l’origine du blog Les Natives.