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Bousculer, inspirer, se connecter… Retour sur la dernière édition des Sommets du Digital

Bousculer, inspirer, se connecter… ne sont que quelques-uns des objectifs des Sommets du Digital dont la 4e édition s’est achevée ce mercredi. Pendant trois jours, du 4 au 6 février, au rythme des sujets de transformation, d’innovation ou encore d’impact social, plus de 350 personnes et 60 speakers se sont réunis sur les sommets de La Clusaz pour prendre de la hauteur.

FrenchWeb était présent et revient sur quelques-uns des moments forts de cette édition.

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Post-vérité, rôle des médias et robots

Sommes-nous dans l’ère de la post-vérité? Fake news, horizontalité de l’information à travers les réseaux sociaux… « Nous sommes entrés dans une société de défiance », pose comme constat Marie-Laure Sauty De Chalon, CEO de Factor K et ex-présidente du groupe AuFeminin qui a ouvert le bal des conférences. «C’est peut-être faux mais cela aurait pu être vrai. L’élection de Donald Trump a ainsi prouvé que l’on peut baser la confiance sur le mensonge», a-t-elle poursuivi. Nul doute que le sujet de la confiance, pour les médias notamment, fera partie des grands enjeux de cette année. En France, par exemple, le mouvement des Gilets Jaunes a révélé cette problématique de la défiance vis-à-vis des médias. Mais en réalité, la confiance sera un sujet pour toutes les organisations. Comment parvenir à la restaurer en 2019? « Il faut de la constance», a rappelé Marie-Laure Sauty De Chalon. Cette dernière explique qu’il faut être authentique, sincère, emphatique et travailler sa narration. Un propos qu’elle a conclu avec une citation de l’égyptologue Isha Schwaller de Lubicz: «Qui veut s’élever au sommet doit aller chercher la base en la caverne».

Médias, confiance, informations… face à l’urgence de réagir, ces thèmes ont plusieurs fois fait leur apparition au cours de ces trois jours, avec à chaque fois des éclairages différents. Alors que les réseaux sociaux imposent la logique du flux, de l’immédiateté, les médias doivent revenir aux fondamentaux du journalisme: la prise de recul, l’analyse, l’exigence de la qualité, a de son côté rappelé Alexis Poulin, journaliste, co-fondateur de Le Monde Moderne. Ces derniers doivent « porter la plume dans la plaie », c’est-à-dire creuser les signaux faibles, ne pas oublier le travail social qui est aussi celui des journalistes, a-t-il poursuivi. Il est également revenu sur notre propre responsabilité: “On choisit la qualité de son information comme on choisit la qualité de sa nourriture.” Ainsi, on peut faire le choix de la « malbouffe » ou « du petit artisan qui sait d’où viennent les produits ».

Et si une partie de cette crise des médias était réglée grâce à des robots, entrainés à aller repérer l’information de qualité? C’était l’objet de l’intervention de Benoît Raphaël, journaliste, entrepreneur et éleveur de robots via Flint. « Les robots des réseaux sociaux sont des délinquants de l’information », est convaincu ce dernier. En cause? Des algorithmes qui enferment les internautes dans une bulle. C’est par exemple le cas avec Facebook ou encore Google, selon lui. Car il le rappelle, quand il s’agit de robots et d’IA, il faut rayer le mot intelligence, ces derniers doivent être éduqués, par exemple par des experts sur le sujet. Chez Flint, chacun peut élever son robot sur les sujets qui l’intéresse et ensuite recevoir une veille personnalisée de l’actualité à travers une newsletter.

La mort du digital?

À l’heure où le digital est omniprésent, la nomenclature digital versus non-digital n’est-elle pas devenue obsolète? Un brin provocateur, Sébastien Danet, président d’IPG Mediabrands France, s’est demandé s’il ne fallait pas renommer « Les Sommets du digital », tout simplement « Les Sommets ». En fait, il s’agissait surtout de pousser, les marques notamment, à revenir à des questions fondamentales, plutôt que de se perdre dans les buzzwords et les nouvelles technologies « à suivre ».

Sébastien Danet s’est notamment appuyé sur l’exemple des digital native vertical brands (DNVB), ces marques pures players, nées sur Internet, mais qui une fois arrivées à maturité ont su effacer cette frontière entre digital et non-digital. Elles n’hésitent pas à investir aussi le retail physique, à communiquer à destination du grand public en passant par des campagnes de communication online et offline. Ainsi, elles sont capables, par exemple, de faire le choix de massivement  investir dans des campagnes TV en ne se contentant pas des outils de communication proposés en ligne. 

Nous sommes avant tout des êtres sensibles

Pendant ces trois jours nous avons donc été régulièrement poussés à revenir aux fondamentaux que cela concerne l’utilisation de la technologie, le marketing, le management…. Mais aussi à ne pas laisser de côté nos valeurs humaines. Et quoi de mieux que la musique pour se rappeler que nous sommes avant tout des êtres sensibles…

C’est là qu’André Manoukian, fondateur de Muzeek, qui a mis au point un logiciel qui combine reconnaissance de vidéo et musique, entre en scène. En 10 minutes, il est revenu sur l’histoire de la musique en égrenant ses fameuses formules chocs comme « Bach a inventé l’intelligence artificielle ». Une façon, en fait, de nous rappeler les liens entre musique, mathématiques et algorithmes. Mais attention, André Manoukian ne nous vend pas un monde où la musique serait dorénavant composée par des machines. La technologie peut assister les compositeurs, par exemple en créant des matrices capables de générer 100 déclinaisons d’une mélodie, mais « avant qu’un robot fasse une composition correcte, il faudrait qu’il soit tombé amoureux et qu’il se soit fait larguer », a t-il lancé. Une présentation marquée par l’optimisme. Encore une fois, l’humain est bien et sera a priori toujours au centre. 

Une autre présentation, elle aussi liée à la musique, a beaucoup marqué les esprits. C’est celle d’Alex Jaffray, fondateur de Start-Rec, venu nous parler de « territoire sonore ». Pour une bonne communication, l’image et le texte son importants, et qu’en est-il du son? À partir de l’exemple des campagnes de Citroën, Alex Jaffray nous a expliqué comment ses équipes ont construit l’identité sonore du constructeur automobile. L’habitude dans le secteur était plutôt d’avoir recours à des identités sonores courtes. BMW avait par exemple construit la sienne en utilisant des sons brefs et existants déjà dans l’univers sonore de la voiture, comme le bruit du moteur. Les équipes d’Alex Jaffray sont au contraire allées chercher de vrais groupes de musique et ont créé une identité sonore longue. Cela permet aussi à la marque d’inviter ces groupes pour des prestations live lors de ses différents événements et de pouvoir réellement se démarquer sur ce terrain. Et qu’en est-il du B to B?  Contrairement à ce que l’on pourrait penser ce segment a aussi pris conscience de l’utilité de se créer une identité sonore pour ses campagnes numériques ou encore TV, à l’instar de Cap Gemini. Et petite astuce pour qu’une musique reste dans la tête, «elle doit pouvoir être joué à un seul doigt au piano », nous a confié Alex Jaffray.

Et notre empreinte écologique?

Impossible de revenir sur toutes les interventions, mais pour conclure ce petit aperçu des sujets soulevés pendant Les Sommets du Digital, interrogeons-nous sur l’impact que notre utilisation des nouvelles technologies peut avoir sur l’environnement. «Nous avons eu le même besoin en stockage, 70 M0, pour envoyer un homme sur la lune en 1960 qu’aujourd’hui pour envoyer un seul e-mail », a alerté Inès Leonarduzzi, CEO de Digital for the Planet. Métaux lourds pour fabriquer nos téléphones mobiles, déchets électroniques, consommation excessive de l’énergie électrique pour nos activités numériques… Pour la CEO de Digital for the Planet, il est temps d’agir pour passer du «numérique préhistorique au numérique des lumières». Digital for the Planet propose par exemple d’utiliser la blockchain pour récompenser les efforts des citoyens en faveur de l’environnement. Cette technologie permettant de le faire  sans disperser de la data et sur-consommer. Les outils pour créer des solutions sont là, à nous de les saisir.

Ces trois jours ont été marqués par beaucoup d’échanges, après chaque intervention, mais aussi lors des différents moments de vie de la journée. C’est aussi ce qui permet aux participants de ne pas se départir de cette envie d’agir insufflée par chaque intervenant. En effet, si l’humain était au cœur de cette édition, son corollaire, l’action, invitait tous les participants à ne pas rester uniquement spectateurs mais à s’inspirer pour ensuite agir, chacun dans son domaine.

Rendez-vous a déjà été donné pour l’année prochaine, les 3, 4, 5 février 2020, toujours à La Clusaz.

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