
Chatbots et enfants : Londres veut imposer les mêmes obligations que pour les réseaux sociaux
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Le Royaume-Uni ouvre un nouveau front dans la régulation numérique en appelant à un encadrement immédiat des chatbots d’intelligence artificielle lorsqu’ils interagissent avec des mineurs. La Technology Secretary, Liz Kendall, a demandé à Ofcom d’utiliser sans délai ses pouvoirs issus de l’Online Safety Act pour imposer des obligations comparables à celles qui s’appliquent déjà aux réseaux sociaux. Ce changement de doctrine marque une rupture où les systèmes conversationnels ne sont plus considérés comme de simples outils, mais comme des environnements interactifs présentant un risque systémique pour les enfants.
Cette évolution intervient alors que les services d’IA générative s’insèrent dans le quotidien des jeunes utilisateurs à travers l’école, le jeu, l’assistance personnelle ou la socialisation. Pour le gouvernement britannique, l’enjeu dépasse la modération classique. Les chatbots peuvent générer des contenus imprévisibles, simuler l’empathie, brouiller les repères émotionnels et exposer les mineurs à des comportements dangereux. La logique suivie est celle d’un alignement : si les interactions ressemblent à celles d’une plateforme sociale, les obligations doivent être équivalentes.
L’exécutif étudie désormais la manière dont les conversations automatisées pourraient être intégrées au cadre juridique de l’Online Safety Act, malgré le fait que ce texte n’ait pas été conçu pour l’IA générative. Les entreprises pourraient être tenues, à court terme, de conduire des évaluations de risques spécifiques aux mineurs, de mettre en place des systèmes robustes de détection d’âge, et de documenter la manière dont leur modèle empêche la génération de contenus illicites ou nocifs. Ofcom, soutenu politiquement, se prépare à publier des lignes directrices et à engager des actions d’exécution contre les acteurs non conformes.
Le gouvernement a également prévu un sommet national dédié à la sécurité des enfants face à l’IA, réunissant experts, ONG, plateformes et régulateurs, avec pour objectif de définir une doctrine de “child-safe AI by design”. Parallèlement, une législation pénale a déjà été introduite pour criminaliser l’usage de l’IA dans la création de contenus pédopornographiques, renforçant la pression sur les développeurs pour intégrer des garde-fous techniques dès la conception.
Avec cette initiative, le Royaume-Uni se place en position de premier régulateur à traiter les chatbots comme des espaces sociaux soumis à des contrôles stricts. Si cette orientation se confirme, elle pourrait devenir un standard international et créer un précédent pour les autres juridictions qui cherchent à encadrer l’usage croissant de l’IA par les mineurs.
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