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Coronavirus : robots et drones bientôt au cœur de la crise française?

Par Nicolas Halftermeyer, directeur communication de SoftBank Robotics Europe

En réponse à l’appel de Cédric O, Secrétaire d’Etat au numérique, le 10 mars 2020, la société SoftBank Robotics Europe a proposé le déploiement de ses robots humanoïdes pour aider et soulager le personnel médical ou l’entrée des Ministères ou Mairies face à l’épidémie de coronavirus. 

Ce n’est pas la première fois que les objets futuristes peuvent aider efficacement. Lors de l’incendie de Notre-Dame, le 15 avril 2019, le monde a observé, impuissant, des images captées par un drone survolant l’édifice, doté d’une caméra thermique. Puis, de manière quasi-surréaliste, on a vu un robot à chenille Colossus – doté d’un canon à eau – entrer dans la cathédrale… Opérés par la brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris, robots et drones ont participé à leur manière à cette lutte incroyable contre les flammes.

Au Népal, lors du tremblement de terre de 2016, les drones ont permis de cartographier très vite les régions touchées, pilotés par le réseau humanitaire « WeRobotics » de Patrick Meier. Ils ont même pu capter et documenter en photogrammétrie les édifices sur le point de s’effondrer, ou l’entièreté du village de Panga, grâce au logiciel Suisse Pix4D.

En 2020, à Wuhan, drones et robots ont repris un rôle déterminant, presque issu d’un film de science-fiction. Alors que China Mobile installait en urgence des antennes 5G, que des hôpitaux se construisaient en quinze jours, le ballet des engins robotiques commençait lui aussi dans une ville confinée par la progression du coronavirus. Dans les airs, les énormes hexacoptères de DJI, habituellement utilisés pour des produits fertilisants utilisés en agriculture, diffusaient cette fois-ci de produits anti-bactériologiques.

Des modèles plus petits avec caméra thermique se sont mis à faire l’inspection des appartements des tours de la ville : étage après étage, les familles se rendent sur les balcons ou devant les vitres afin de mesurer la température ! Dans la rue, les plateformes e-commerce ont déployé des minibus de livraison autonomes, croisant sans doute les petits tanks chenillés destinés eux à projeter des désinfectants. Dans les hôtels et hôpitaux, ce sont des robots de livraison qui apportent plats et médicaments. Un robot émotionnel Pepper est quant à lui déployé à l’accueil de Wuhan Wuchang, l’un des plus grands hôpitaux de la cité.

Plus près de nous, en Italie, des drones ont assuré le transport à l’hôpital Monaldi de plusieurs test au Covid-19 dans l’espace aérien de la ville de Naples.

Qui aurait pu prévoir cela ? En réalité, dès janvier 2020, mon ami Gary Shapiro, le patron du CES Las Vegas, avait ajouté au thème de cette édition un sujet sur les technologies résilientes en réponse aux situations d’urgence – il songeait notamment aux tremblements de terre – et aux changements climatiques. Ce fin nez, ce passionné d’innovations, nous rappelait à quel point les nouvelles technologies peuvent et doivent servir le bien commun.

Les développements récents en robotique et en IA – comme les exemples connus de radiologie ou la startup française Cardiologs qui analyse les données récoltées lors des électrocardiogrammes – ont pour objectif de soutenir les docteurs, infirmiers et personnel de l’hôpital grâce à l’automatisation des tâches répétitives et l’assistance aux patients en soins.

Les robots Pepper, d’une taille de 1 mètre 20, sont déjà en utilisation dans des Hôpitaux comme Necker à Paris ou St-Marien à Cologne. Ils s’occupent de l’accueil des visiteurs ou de distraire les enfants. Nos robots peuvent mener différentes fonctions d’information et conduire des interactions riches avec les humains.

Ainsi, leur rôle pourrait devenir crucial dans des cas d’épidémies où le personnel médical est surchargé, fatigué. Avec leurs échanges en langage naturel, en plusieurs langues, la détection d’humains et la navigation autonome, il est possible pour les robots sociaux d’aider positivement à éliminer des moments chronophages ou stressants, en tant qu’assistant du personnel médical. Et même après la crise, il faudra soulager le personnel et lui permettre plus de plages de récupération, d’où l’idée de confier certaines tâches répétitives à des humanoïdes fonctionnant presque 24 heures sur 24.

Citons aussi les robots chirurgicaux : ce qui était encore de la science-fiction – le robot 2-1B du film « L’Empire contre- attaque » – est désormais presque à notre portée. Comme le démontre le Da Vinci, système américain qui permet au chirurgien d’opérer avec une vision en trois dimensions, et une vue macroscopique. Avec son contrôle des gestes humains, il permet, chaque année, d’améliorer les chances de succès de plus de 6 millions d’opérations et de réduire les éventuelles complications, et donc moins d’hospitalisations.

Rien n’est facile dans le cadre d’une pandémie : comment mettre en place, opérer, maintenir, mettre à jour, nettoyer, réparer une flotte de robots dans un contexte où il faut éviter toute prise de risque de contamination ? Comment former de nouvelles personnes à distance à la robotique ? Comment s’assurer du nettoyage ou de la réparation des robots eux-mêmes – et oui il faut toujours des humains pour cela ! C’est un challenge pour toutes les entreprises technologiques : nous ne sommes pas des experts de la santé mais nous pouvons jouer un rôle avec des partenaires MedTech.

Face à une telle menace, les remèdes modernes de l’IA et de la robotique seront des atouts supplémentaires dans cette crise et les prochaines. 

Le contributeur :

Nicolas Halftermeyer est directeur communication de SoftBank Robotics Europe, leader mondial de la robotique humanoïde. Il a auparavant exercé des fonctions marketing chez Business Objects, Lastminute, Parrot Netgem et Xilam.

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2 commentaires

  1. Personnellement, je viens sur votre site pour accéder à des informations et à des analyses. Ici, c’est un **publi-reportage**
    Pourquoi ne le dites vous pas ?
    « Ce fin nez, ce passionné d’innovations, nous rappelait à quel point les nouvelles technologies peuvent et doivent servir le bien commun. ». En temps normal ça en serait presque comique …

    Ce ne sont pas les technologies qui vont nous sauver mais justement les êtres humains que ce genre de firmes s’épuisent à remplacer à marche forcée.
    Il s’agit de programmes informatiques dotés de bras mécaniques. Ni plus, ni moins.

    Peut-on avoir des  » interactions riches » avec une poulie ?

  2. Il manque des lits. Il manque des masques. Il manque de personnels et notamment d »infirmières payés 1300 € par mois.
    Dans ces conditions, venir faire votre com’ pour des robots à l’accueil est surréaliste et indécent.
    Ne vous inquitez, vous pourrez reprendre vos activités « normales » plus tard, en appelant à moins de dépense public et plus d »innovation, pour vos poches.

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