
Dans un climat tendu UE / USA, la Commission européenne met la pédale douce vis-à-vis de Google, Meta et Apple
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Alors que les tensions commerciales entre Bruxelles et Washington se durcissent, la Commission européenne adopte une approche mesurée dans l’application de son arsenal réglementaire à l’égard des GAFAM. Apple, Meta et Google, pourtant dans le viseur du Digital Markets Act (DMA), échappent, pour l’instant, à l’escalade des sanctions.
Une stratégie de régulation « progressive »
Malgré des amendes déjà infligées en avril 2025 , 500 millions d’euros pour Apple et 200 millions pour Meta, la Commission a choisi de ne pas déclencher immédiatement les pénalités journalières prévues en cas de non-conformité à la date butoir du 26 juin.
Un porte-parole de l’exécutif européen a confirmé que ces sanctions « ne sont pas automatiques » et qu’une phase d’analyse et d’échange précédera toute nouvelle mesure.
Une volonté affichée de faire appliquer
Contrairement à l’approche antérieure incarnée par Margrethe Vestager, connue pour ses amendes spectaculaires (Google Shopping, Android, etc.), la nouvelle doctrine mise sur la mise en conformité par la pression diplomatique et réglementaire.
« Le but du DMA est d’ouvrir les marchés, pas de collecter des amendes », résumait en avril un haut fonctionnaire européen. Les sanctions d’avril ont été qualifiées de « modérées » au regard de la durée récente des violations.
Une désescalade dans un contexte géopolitique délicat
Depuis mars 2025, les relations transatlantiques se sont tendues.
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- Les États-Unis ont instauré de nouveaux droits de douane sur plusieurs produits européens.
- L’UE a répliqué par la menace d’une taxe sur les revenus publicitaires numériques, visant notamment Google et Meta.
- En parallèle, le rapport de l’USTR qualifie les régulations européennes, dont le DMA, de barrières aux exportations américaines.
Dans ce contexte, frapper trop fort trop vite pourrait apparaître comme une aggression dans un contexte de guerre économique, d’où cette volonté européenne de ralentir le tempo.
Apple, Meta et Google : en sursis stratégique
- Apple est pointé du doigt pour avoir restreint les possibilités offertes aux développeurs de proposer des alternatives hors de l’App Store.
- Meta est sous pression pour son modèle « consentement ou abonnement payant », considéré comme un détournement du libre consentement au ciblage publicitaire.
- Google reste dans le viseur sur plusieurs volets de recherche, publicité et interopérabilité, mais sans sanction immédiate.
Jusqu’où retarder le choc ?
Le risque pour Bruxelles est que la régulation perde sa crédibilité si les géants américains gagnent du temps, adaptent a minima leurs pratiques, ou engagent des batailles juridiques. À terme, une pression accrue pourrait venir des États membres ou du Parlement européen, soucieux de ne pas laisser le DMA s’enliser dans une diplomatie molle.