[DECODE] Un quart du portefeuille des fonds impacté positivement par la crise du coronavirus
La semaine passée, le cabinet Chausson Finance lançait son baromètre pour analyser la réaction des fonds d’investissement face à l’épidémie de coronavirus Covid-19. Il en ressortait ainsi que la majorité d’entre eux s’attende à ce que la crise actuelle, qui devrait durer près de six semaines à leurs yeux, engendre des effets durables, sans toutefois perturber leurs priorités plus de deux mois. Cette semaine, ce baromètre met en lumière de nouveaux indicateurs donnant un aperçu du moral des troupes au sein des fonds.
Parmi les nouveaux enseignements, plus de deux tiers des fonds européens et internationaux continuent de traiter le deal flow. Cependant, près de la moitié préfère temporiser compte tenu de l’incertitude économique qui plane au-dessus de la crise sanitaire. Bonne nouvelle tout de même, les fonds estiment que seulement 17% de leur portefeuille devra être refinancé dans les prochaines semaines, tandis que près d’un quart des start-up qu’elles accompagnent sont impactées de manière positive par le contexte actuel.
Des priorités d’investissement qui évoluent dans la lignée des nouveaux usages
Mais au-delà des effets immédiats de la crise qui poussent les fonds à sécuriser leur portefeuille, l’épidémie les amène à revoir leurs priorités d’investissement, modifiées par les usages digitaux en plein essor en raison du confinement imposé sur une grande partie de la planète. Ainsi, si les investissements dans l’industrie du voyage, de l’événementiel ou de la publicité ne sont plus une priorité dans l’immédiat, le travail à distance, l’EdTech, la cybersécurité, le divertissement, la productivité ou encore le gaming retiennent l’attention des fonds en ce moment.
Car ces nouveaux usages pouvant potentiellement s’imposer dans le temps, ils constituent des champs d’investissement particulièrement lucratifs, dans la mesure où ce sont des secteurs qui ne sont pas confrontés à des problématiques de déplacements physiques. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les plateformes de visioconférences connaissent un bon spectaculaire depuis le début de l’épidémie, Zoom étant la plus plébiscitée par les fonds.
Même si les fonds apparaissent relativement sereins durant cette situation particulière, cela ne les empêche pas de se poser des questions autour des impacts sur les nouveaux investissements, leur portefeuille, les levées de fonds et les valorisations. Évoquant «une certaine frilosité», Cédric O, le secrétaire d’État au Numérique, avait reconnu la semaine passée que les fonds pouvaient être tentés de «garder de la réserve et laisser passer la crise». Cependant, il les a appelé à «prendre leurs responsabilités», en continuant d’investir dans les start-up. «Nous savons ceux qui jouent le jeu et ceux qui ne le font pas», a-t-il indiqué. Et de mettre en garde : «S’ils ne le font pas, ce sera dûment noté.» Le message est bien passé, alors que le gouvernement a annoncé un plan de 4 milliards d’euros pour aider les start-up à faire face aux conséquences économiques de la crise du coronavirus.
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