[Expert] Les nouvelles tendances du coworking par Marc-Arthur Gauthey
Du 8 au 10 novembre avait lieu à Paris la troisième édition de Coworking Europe. 250 acteurs venus du monde entier sont réunis à la Bellevilloise. Retour sur les grandes tendances.
Un espace de co-working, c’est un lieu où l’on peut aller travailler pour une demi-journée, une journée, quelques semaines ou quelques mois. C’est comme une bibliothèque où les ordinateurs ont remplacé les livres. Cela permet de ne pas rester chez soi, de ne pas s’engager sur un loyer, de trouver un lieu de travail quand on est en déplacement, de faire des rencontres. Il y a plus de 2000 espaces de coworking dans le monde entier. Et il s’en créé toutes les semaines…
Quelles tendances ? Coworking survey 2012
Le nombre d’espace de Coworking est en pleine croissance. Il double chaque année depuis 2010. Ce n’est pas rien quand on sait qu’il faut en moyenne un investissement de départ de 70.000 euros. Mais ce chiffre est en fait assez variable en fonction des villes, des superficies des espaces, et qui ne prend pas vraiment en compte tous les coûts fixes en loyer, entretien et personnel qui sont liés à l’ouverture d’un espace.
Des espaces, on en compte plus de soixante, rien qu’à New York. A peu près autant en France. Alors, quand Jean-Baptiste Roger de La Fonderie nous explique que la Région Ile de France a amorcé 14 projets d’espaces en 2012, on voit venir la lame de fond.. Et c’est sans compter la dizaine nés d’initiatives privées. Car 79% de espaces sont totalement indépendants dans leur activité et leur développement. Ils n’appartiennent à aucun groupe.
Quelle croissance ?
La fréquentation a presque doublé en un an, elle est passée de 30 à 50 coworkers quotidiens en moyenne par espace. On aura vite compris que le business model des espaces est une simple multiplication du nombre de coworkers par le prix de la journée de travail. Aussi, ils sont nombreux à avoir des projets de croissance, interne et externe : augmentation du nombre de postes de travail, lo location de l’espace pour des événements, ouverture d’un second lieu dans un autre quartier ou une autre ville.
Une autre dimension intéressante est la location de salles pour des réunions et des ateliers auprès de personnes venues de l’extérieur. Car l’un des enjeux principaux d’un espace reste d’être un lieu de rencontre, dès lors que cette animation permet de faire vivre et grandir la communauté. La dynamique événementielle du lieu est donc essentielle pour se créer son identité et fédérer des énergies en son sein. Les conférences, les cours, les ateliers, répondent surtout aux besoins des coworkers de se former et de s’améliorer.
Ce mouvement crée le nombre, le nombre multiplie les opportunités potentielles, lesopportunités créent des business parmi lesquelles, de véritables succes-stories.
Quels modèles ?
Avant d’être un business model, le coworking est un contrat social entre des personnes. Une façon de vivre et de travailler ensemble. On voit donc des espaces associatifs, publics, privés voir le jour. Au milieu de cela demeurent les centres d’affaires, les pépinières, les incubateurs… Paradoxalement, le modèle de structure passe en second plan. Mais en même temps, il définit fortement son identité et sa manière de fonctionner car les impératifs financiers et les positionnements varient. On voit éclore des espaces de plus en plus spécialisés : design, édition, web… Il y a fort à parier que des verticales du coworking vont se dessiner par domaine de compétences. Notamment parce que cela permet la mutualisation de ressources de plus en plus spécifiques.
Est-ce un simple phénomène de mode ?
Richard Collin nous explique que «we are the wave, and the actor of change». Nous vivons dans un monde en beta. C’est à dire un monde où l’on teste encore un tas des choses, des idées, des concepts. Mais la tendance réelle est que nous vivons la transition d’une économie de propriété à une économie d’usage. Et cette tendance s’est amplifiée depuis 2008.
Sur bien des points la crise a permis une remise à plat systémique, et une revalorisation des aspirations personnelles et professionnelles des individus au sein de groupes et de communautés. Un monde en beta est un monde en reconstruction, et c’est la liberté de créer qui est moteur de cette évolution. L’outil de cette liberté est la technologie : nos capacités créatives n’ont jamais eu autant d’outil à leur disposition.
Mais la dynamique est humaine. Les acteur de cette reconstruction sont justement partout, mobiles.. coworkers.
Les espace de coworking sont donc le cadre de ce non cadre. Des lieux où se dessine des modes de travail animés par le lien social, la mise ne commun des ressources et des idées, le mouvement et une certaine dose d’improvisation. Ils facilitent et accompagnent ces transitions créatives et entrepreneuriales. Ils permettent de franchir le cap par leur seule existence, particulièrement sur les moment de ruptures radicales : passer de l’idée au projet, passer du projet au lancement. Pour Tony Baciagalupo, en 6 ans, face à la montée du chomage l’écosystème start-up new-yorkais s’est développé grâce au coworking. Alors qu’il était presque inexistant il y a quelque sannées, il est devenu le deuxième mondial après SF et évolue désormais en autosufficance éco-systèmique : idées, ressources, fiancements, marché.
Pourquoi Coworker ?
Si vous interrogez des coworkers, ils vous diront avant tout que leurs espaces sont des lieux de créativité. La plupart ont fait une journée d’essai, aimé l’atmosphère. Pour eux c’est un stimulateur d’idées, une porte ouverte aux opportunités. Ce qu’ils y apprécient c’est un environnement fun, amical, détendu, où l’on peut mieux se concentrer qu’ailleurs.
D’un point de vue pratique, le coworking répond à des besoins restés latents pendant des années, mais aussi à l’évolution des modes de travail. C’est aussi une véritble flexibilité face au risque financier que représente un loyer mensuel. Pour les jeunes entreprises, les freelance, les auto-entrepreneurs, c’est un argument de poids rendu possible par la mutualisation de ressources.
Un exemple passionnant nous vient du New-York dévasté par Sandy. Des espaces de coworking plus ou moins éphémères se sont mis en place spontanément pour permettre aux gens qui n’avait pas l’électricité d’avoir un lieu de travail. Plus d’info ICI
Dans le même temps, la communauté tech de NY aide les particuliers et les entreprises à reconfigurer tous leurs outils pour que la vie reprenne.
Conclusion
Face à la crise, aux catastrophes, aux évolutions du monde, il semble bien que désormais, les solutions aux problèmes ont aussi leur réponse dans l’organisation spontanée des individus. Le coworking est une culture globale, celle du co, du partage, du bon sens et de l’ouverture aux autres.
Co-fondateur de Cup of teach
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Ces deux jours étaient vraiment très agréables, même si un peu trop théoriques à mon goût pour ce qui est des conférences.
En tous cas de belles rencontres, et vivement les plages de Barcelone l’année prochaine !