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Uber permet désormais à ses chauffeurs de fixer leurs propres tarifs en Californie

En septembre dernier, la Californie envoyait un message fort aux plateformes issues de la révolution numérique, en imposant aux entreprises telles que Lyft et Uber de traiter leurs chauffeurs VTC comme des employés. Après son adoption, le projet de loi, appelé Assembly Bill 5 (AB5), est entré en vigueur le 1er janvier 2020, ouvrant la porte à une requalification des chauffeurs qui doit leur permettre de bénéficier de la protection sociale dont ils étaient privés jusque-là (chômage, maladie, retraite, temps de travail, salaire minimum…). 

Cependant, cette décision historique n’est pas du goût d’Uber et consorts qui ont décidé de la contester, en mettant plusieurs dizaines de millions de dollars sur la table pour lancer une contre-offensive législative, mais aussi avec des tests menés auprès des chauffeurs pour leur offrir une plus grande autonomie. Un argument constamment mis en avant par Uber depuis sa création pour défendre l’idée selon laquelle une large part de ses conducteurs souhaitent travailler aux horaires de leur choix sans les contraintes d’un emploi à plein temps. 

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Des prix jusqu’à cinq fois plus élevés 

En ce début d’année, la firme américaine a décidé de renforcer cette idée en testant une nouvelle fonctionnalité en Californie qui offre la possibilité à ses chauffeurs de déterminer eux-mêmes le tarif de leurs courses. Depuis mardi, les chauffeurs qui effectuent des courses depuis les aéroports californiens de Santa Barbara, Palm Springs et Sacramento ne sont plus obligés de respecter le tarif fixé par Uber. Ils ont désormais la possibilité d’augmenter jusqu’à cinq fois le prix initial du trajet. Cette augmentation doit cependant se faire par tranche de 10%. 

Il n’existe pas de limite quant à la fréquence à laquelle les chauffeurs peuvent augmenter les prix de leurs courses. Toutefois, ces derniers ne seront pas prioritaires sur l’application. En effet, c’est le conducteur qui fixera le prix le plus bas qui sera susceptible d’avoir en premier une course dans les zones concernées par ce test. De leur côté, les chauffeurs qui ont fixé des tarifs plus élevés devront attendre que la demande augmente pour se voir attribuer une course. A noter qu’Uber permet aux conducteurs opérant dans l’État californien de voir la destination des passagers avant d’accepter de les prendre en charge, de manière à pouvoir choisir la course qu’ils préfèrent. Auparavant, les chauffeurs acceptaient les courses sans connaître la destination des passagers. 

Une fonctionnalité pour défendre l’autonomie des chauffeurs 

Si une telle fonctionnalité va permettre à Uber de renforcer son argument sur l’autonomie qu’elle offre à ses chauffeurs, elle pourrait cependant se retourner contre la plateforme de VTC. En effet, des tarifs trop élevés pourraient faire chuter le nombre de trajets commandés sur l’application et générer des attentes plus longues pour les chauffeurs avant d’obtenir une course. Quant aux clients, ils pourraient tout simplement être tentés de déserter Uber pour aller voir la concurrence, notamment Lyft, qui n’a pour l’heure annoncé aucun changement sur son application depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi californienne. 

Pour équilibrer la balance et éviter un exode massif de ses utilisateurs, Uber prévoit à partir de la semaine prochaine, dans les mêmes zones, de laisser les chauffeurs fixer des prix inférieurs à celui fixé par la plateforme de VTC. Ils pourraient ainsi abaisser le tarif des trajets jusqu’à un dixième du prix déterminé par Uber, à raison d’une diminution par tranche de 10%. Et étant donné que la firme américaine veut privilégier les chauffeurs qui fixent le prix le plus, cette pratique risque de faire grincer des dents outre-Atlantique, car favorisant la précarité des conducteurs. Mais qu’importe pour Uber, l’essentiel est de renvoyer l’image d’une entreprise qui laisse une grande liberté à ses chauffeurs, que ce soit sur leurs horaires de travail ou les prix de leurs courses.

Uber en guerre contre la loi AB5

Assurant qu’elle est simplement une plateforme qui met en relation chauffeurs et passagers, et non une entreprise de transport à part entière, Uber a attaqué la Californie en justice fin 2019, aux côtés de Postmates, service de livraison de repas, et de deux chauffeurs du leader mondial des VTC. Ces derniers jugent la loi AB5 inconstitutionnelle. En attendant la décision de la justice américaine, Uber devrait multiplier les manoeuvres en coulisses, notamment en matière de lobbying, pour écarter la menace législative. Avec des acteurs de la «gig economy» comme Lyft, Postmates, DoorDash et Instacart, Uber veut en effet organiser un référendum populaire en novembre 2020 pour parvenir à un compris, donnant plus de droits et une meilleure rémunération aux chauffeurs.

L’enjeu est décisif pour Uber, car une requalification des conducteurs en salariés serait une très mauvaise opération comptable. Selon la banque Morgan Stanley, ce changement engendrerait une augmentation des coûts de 35%, qui creuserait les pertes de l’entreprise américaine, l’éloignant un peu plus de la rentabilité, annoncée pour 2021. Au troisième trimestre 2019, Uber a perdu 1,2 milliard de dollars, après avoir concédé une perte record de 5,2 milliards de dollars au deuxième trimestre. La course est encore loin d’être gagnée pour la plateforme de VTC…

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