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Marge brute, l’indicateur silencieux de votre rentabilité

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La marge brute, ou gross margin, est l’un des indicateurs les plus fondamentaux pour évaluer la viabilité économique d’une entreprise. Trop souvent reléguée au second plan derrière la croissance ou la trésorerie, elle constitue pourtant la base structurelle de toute rentabilité future. Pour les investisseurs, elle permet de juger si l’entreprise dispose d’un levier économique réel… ou si elle est condamnée à croître sans jamais générer de marge.

Tout au long du mois de juillet nous vous proposons une série consacrée aux indicateurs clés de pilotage financier de l’entreprise. Retrouvez cette série dans la rubrique Cash is King

Que mesure la marge brute?

Marge brute (%) = (Chiffre d’affaires – Coût des ventes) / Chiffre d’affaires × 100

Le coût des ventes (COGS, Cost of Goods Sold) inclut l’ensemble des coûts directement liés à la production ou à la livraison du produit ou service : hébergement cloud, support client, frais de packaging, commissions versées, infrastructure technique, etc.

La marge brute exclut :

  • Les frais commerciaux et marketing
  • Les salaires administratifs
  • Les dépenses R&D (sauf production)

Pourquoi la marge brute est un indicateur stratégique pour les investisseurs

1. Structure de rentabilité future

Une marge brute élevée signifie que l’entreprise a la capacité structurelle de dégager une marge opérationnelle forte une fois les coûts fixes absorbés.

2. Capacité de réinvestissement

Plus la marge brute est importante, plus l’entreprise peut allouer des ressources à l’acquisition client, à l’innovation ou à l’expansion.

3. Signal sur le pricing et l’efficience

Une marge brute dégradée peut indiquer un pricing trop bas, une livraison de service inefficace ou un coût d’infrastructure excessif.

4. Facteur de valorisation

Les multiples de valorisation (sur ARR ou revenus) sont toujours plus élevés pour les entreprises à marge brute élevée. C’est un critère discriminant entre les modèles capital-efficient et ceux dépendants du volume.

Benchmarks sectoriels

Secteur / modèle Marge brute cible (%)
SaaS B2B 75 – 90 %
Marketplaces 30 – 50 % (après commissions)
E-commerce 25 – 40 %
Services digitaux 60 – 80 %
Infrastructure cloud 60 – 70 %

En SaaS, une marge brute < 70 % est considérée comme préoccupante, sauf en early-stage avec arbitrage stratégique.

Comment améliorer la marge brute

  1. Optimiser les coûts directs
    – Réduction des coûts serveurs, renégociation des fournisseurs
    – Automatisation de la livraison, réduction du support manuel
  2. Travailler le pricing
    – Ajustement des grilles tarifaires selon la valeur perçue
    – Création d’options à marge plus élevée (features avancées, support premium)
  3. Segmenter les offres
    – Différencier les coûts selon les profils clients
    – Supprimer les fonctionnalités ou services coûteux et peu utilisés
  4. Suivre le coût unitaire réel
    – Calculer le COGS par utilisateur actif ou par produit livré, et suivre son évolution dans le temps

Limites et variations sectorielles

  • La marge brute varie fortement selon les modèles (SaaS vs. services vs. e-commerce) et ne doit pas être interprétée isolément.
  • Certains coûts sont difficilement attribuables (ex. : support client partagé, coût de plateforme mutualisé).
  • Des marges brutes faibles peuvent être acceptables si la récurrence est forte et le churn très bas (effet “utility”).

La MB c’est l’ossature économique de l’entreprise

La marge brute n’est pas un simple indicateur comptable, elle détermine la capacité à croître sans brûler de cash, à financer l’innovation, et à résister aux chocs de marché. Pour les investisseurs, elle conditionne la rentabilité future du modèle et son potentiel de valorisation.

Rendez vous demain avec le mot clé que l’on entend au quotidien, EBITDA, mais est il adapté à la tech?

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