A The Camp, les Digital Ladies & Allies veulent promouvoir l’innovation au bénéfice de l’humain
Un grand bol d’air, stimulant et inspirant ! Voilà la première pensée qui nous traverse l’esprit, tandis que nous quittons The Camp, à l’issue de ce premier Boostcamp, organisé par les Digital Ladies & Allies.
Do Tank
“Tribu de femmes expertes du digital qui partagent les mêmes valeurs d’entraide, de bienveillance et de sororité”, comme elles se définissent elles-mêmes, les Digital Ladies étaient initialement un groupe d’amies d’entrepreneures, de startuppeuses et de cadres d’entreprises, qui a évolué depuis vers un « Do Tank » dont l’objectif est double : renforcer la place des femmes dans le numérique, certes, mais pas que… Il s’agit aussi de soutenir les innovations technologiques au bénéfice de l’humain.
Respectivement présidente et vice-présidente de cette association, Merete Buljo (Chief Digital & Customer Experience Officer Natixis Eurotitres) et Nathalie Ollier (Responsable Marketing Relationnel boutiques et eshop Rmn-Grand Palais, leader des boutiques de Musées) sont à la manoeuvre pour accueillir et guider les 180 personnes qui ont répondu présents à l’appel, dans le cadre unique de The Camp, en Provence.
Pour ceux qui ne connaissent pas l’endroit, The Camp, pensé par l’entrepreneur Frédéric Chevalier, disparu en 2017 et dont la mémoire et le legs ont été rappelés à plusieurs reprises pendant la journée, est ce lieu unique niché dans la campagne aixoise. Entièrement dédié à l’émergence d’un futur meilleur, enthousiasmant et positif, The Camp, présidé aujourd’hui par Olivier Mathiot, propose aujourd’hui des programmes d’accélération, d’expérimentation et de formation pour répondre à des enjeux d’innovation, d’intelligence collective et d’appropriation des technologies émergentes.
Le Boostcamp, premier du genre pour l’association nouvellement constituée, se présente sous la forme d’une université d’été. La journée est rythmée par les débats (inspire to empower), les ateliers d’apprentissage (learn from each other), et sera parachevée par la rédaction d’un livre blanc collectif, avec des propositions visant à soutenir les missions portées par les Digital Ladies & Allies.
Innovation for good
Pourquoi relier la cause des femmes dans le numérique avec la “tech for good” – ou plutôt l’ ”innovation for good”, comme préfère le dire Olivier Mathiot, cofondateur PriceMinister et CEO Rakuten France ? Ce dernier l’explique simplement en ouverture de l’évènement : les femmes représentent 10% des fondateurs de startups et ce chiffre ne décolle pas. Comment imaginer alors dans ces conditions développer et accomplir une innovation plus juste et plus inclusive ?
Après un mot de bienvenue, Corinne Werner et Julie Thines, toutes deux membres de l’équipe dirigeante de The Camp, rappellent la philosophie de The Camp. Un tiers-lieu unique en son genre, brassant cultures, disciplines et nationalité sur 7 hectares, dont l’architecture conçue par Corinne Vezzoni, résolument moderne et minimaliste mais pourtant très intégrée à la nature, est inspirée des boîtes de Petri utilisées en chimie. Un campus dédié à l’innovation sur le fond et la forme, qui explore les expériences alternatives et se veut écoresponsable au quotidien, notamment par sa politique zéro déchets et sa restauration végétarienne.
L’écosystème local et l’innovation sur les territoires étaient aussi à l’honneur, notamment avec Laurence Paganini, dynamique CEO de la marque de prêt-à-porter Kaporal, qui a rappelé que l’innovation n’est pas l’apanage des grands groupes. Les ETI, elles aussi, peuvent aussi innover, grâce à la collaboration et à la co-création avec les startups.
Pour passer à l’action, rien de tel que les ateliers – et il y en a pour tous les goûts : design thinking, coding pour apprendre quelques bases en langage scratch, RP et personal branding pour apprendre à valoriser sa marque, business angel pour sensibiliser au manque d’accès au capital des femmes entrepreneuses et mieux comprendre les mécanismes de financement, pour imaginer des services et produits innovants par le jeu.
L’après-midi fait la part belle aux panels de discussion et aux témoignages, autour des sujets du moment : intelligence artificielle, diversité des talents, entrepreneurs citoyens…. Des noms reconnus de l’écosystème, comme Frédéric Bardeau, président et confondateur de l’école Simplon.co, Aurélie Jean, CEO In Silico Veritas et inlassable promotrice d’une IA éthique et inclusive, Benoît Raphaël expert en innovation digitale et éleveur de robots, ou Emmanuelle Leneuf CEO de FlashTweet, mais aussi des role models qui gagnent à être connues, comme une formidable Meriam Amara, non-voyante mais surtout Marketing manager chez IBM et sportive de haut niveau, ou la jeune et talentueuse Yolande Libene, fondatrice de Bossie magazine… L’affiche est belle.
Inclusion numérique
L’intervention de Salwa Toko vient parachever la journée. La toute nouvelle présidente du Conseil National du Numérique a rappelé, dans un discours plein de conviction, le sens qu’elle souhaite donner à son mandat, qu’elle place sous le signe de l’inclusion numérique. Déterminée, comme elle l’a prouvé par le passé lors de la création de l’association “WiFilles”, elle souhaite être à l’écoute des enjeux et des besoins de la population pour que toutes les strates de la société bénéficient du numérique.
Olivier Mathiot rappelait en clôture de l’évènement qu’à “The Camp, on souhaite bâtir un futur désirable et choisi par tous, plutôt que de le subir.” Nul doute qu’en compagnie des Digital Ladies & Allies, il s’annonce sous les meilleurs auspices.
