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Débâcle dans la livraison express, Flink aussi abandonne le marché français

Par Ornella LAMBERTI / AFP

Flink, une des dernières entreprises dédiées à la livraison de courses express à domicile en France ou « quick commerce », jette l’éponge, suivant ainsi le destin de la plupart des acteurs du secteur qui ont abandonné le marché en raison d’un durcissement de la réglementation.

La plateforme de courses à domicile, qui emploie 218 personnes en CDI en France, « va être liquidée » vendredi, a annoncé jeudi à l’AFP sa direction qui a déclaré une cessation de paiements devant le tribunal de commerce de Paris.

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L’entreprise a pâti du contexte inflationniste, « d’une pression réglementaire encore forte » et d’un « désintérêt des investisseurs » pour le secteur, a déclaré le président-directeur général Guillaume Luscan.

Flink était l’un des derniers à opérer en France uniquement sur ce secteur, et faisait pourtant un peu figure de rescapé du « quick commerce », soit la livraison express de courses à domicile.

En septembre dernier, alors qu’il était en redressement judiciaire comme de nombreuses autres plateformes spécialisées dans la course express à domicile, il avait été repris in extremis.

Guillaume Luscan, son directeur général, la maison mère allemande et la start-up algérienne Yassir s’étaient alliés pour reprendre l’entreprise et l’avait rebaptisée New Flink France.

Ce sauvetage avait permis de maintenir alors 56% des effectifs soit plus de 200 personnes en CDI.

La start-up Yassir, « spécialisée dans les services à la demande et de paiement, l’une des plus valorisées de la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique », selon M. Luscan, avait injecté cinq millions d’euros dans l’entreprise.

Mais l’inflation a pesé sur les conditions d’achat des produits et le « contexte financier est très difficile », les investisseurs « se désintéressant du secteur » après les récentes déconvenues du « quick commerce », a expliqué le PDG.

« J’ai tout fait pour sauver cette entreprise », a dit M. Luscan, qui a souligné « les succès de la reprise sur plusieurs points » dont « l’amélioration de la rentabilité de 80% sur un an ».

Mais New Flink France ne peut plus aujourd’hui « absorber ses coûts fixes », a regretté le PDG.

– Investissements « significatifs » nécessaires –

Surtout, Flink subit encore la pression réglementaire, « qui reste forte » et qui impliquerait de la part de New Flink France des investissements « significatifs » pour transformer un certain nombre de ses sites.

En effet, en mars 2023, une réglementation très contraignante avait porté un coup d’arrêt aux acteurs survivants spécialisés dans le « quick commerce ».

Le gouvernement avait décrété que les « dark stores » – ces locaux où sont stockés les produits à livrer – étaient des entrepôts et non des commerces, ouvrant la voie à une régulation par les mairies de cette activité, et même à la fermeture de certains sites.

Le turc Getir, qui opérait les marques Getir, Frichti et Gorillas, avait alors annoncé se retirer du marché français.

Getir et Gorillas avaient été liquidées, laissant 1.300 employés sur le carreau, mais Frichti avait été reprise par un concurrent, La Belle Vie.

Or, avant cette réglementation, les acteurs s’étaient déjà entretués.

Alors qu’ils étaient arrivés en fanfare sur le marché français, profitant des confinements liés à la pandémie de Covid-19 pour se développer, il ne reste désormais pas grand-chose de la quinzaine d’acteurs spécialisés de la livraison express.

Flink, Cajoo, Gopuff, Gorillas et consorts se sont livré une bataille concurrentielle féroce à coups de promotions extrêmement agressives, financées par des levées de fonds impressionnantes.

Un modèle qui les a économiquement « asphyxiés », car il s’est opéré « à perte » pour fidéliser les clients et décimer les concurrents, avait expliqué à l’AFP la députée Maud Gatel (Modem), co-autrice d’un rapport sur le sujet.

Malgré ces faillites, le « quick commerce » ne disparaîtra pas. Ce marché, encore « modeste, reste en croissance et pourrait atteindre un chiffre d’affaires de 438 millions d’euros en 2030 », selon Mme Gatel.

Des acteurs dont ce n’était pas l’ADN se sont ainsi récemment positionnés sur ce créneau, comme UberEats ou encore Deliveroo.

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