ACTUALITELES LEVEES DE FONDS

Didomi lève 72 millions d’euros pour se trouver une place sur un marché des données en pleine recomposition.

Une levée à contre-courant, dans un climat de maturité post-GDPR

Alors que nombre d’acteurs de la Privacy Tech peinent à soutenir leur croissance face à la complexité des réglementations et à une défiance persistante sur la rentabilité des solutions “compliance-only”, Didomi s’offre un second souffle financier en levant 72 millions d’euros. En s’adossant à Marlin, réputé pour son agressivité dans les stratégies de buy-and-build, la startup poursuit un objectif double : l’acquisition stratégique de la startup lilloise Addingwell, et faire face à une concurrence déjà bien positionnée sur l’échiquier.

Une vision européenne face aux Big Tech

L’intégration d’Addingwell, plateforme de server-side tagging utilisée par plus de 1 000 entreprises, illustre un repositionnement . Face aux modèles dominants imposés par les GAFAM – où la donnée est stockée, traitée et exploitée dans des écosystèmes fermés – Didomi défend un modèle open, configurable et conforme par design, ancré dans l’écosystème européen.

Cette opération s’inscrit dans un moment charnière : la remise en cause croissante du Data Privacy Framework entre l’UE et les États-Unis, les restrictions imposées par les navigateurs (Safari, Firefox, Chrome), et la volonté croissante des marques de s’émanciper des solutions “boîte noire” de Google ou Meta. En rachetant Addingwell, Didomi acquiert non seulement une technologie, mais aussi une capacité d’exécution sur les architectures modernes de collecte de données — sans cookie, sans compromis.

Le server-side tagging, cheval de Troie de la Privacy as Strategy

Longtemps considéré comme une niche technique, le server-side tagging devient ici le point d’entrée stratégique pour redonner le contrôle aux entreprises. Il permet de recentrer la collecte sur des serveurs maîtrisés, de limiter l’exposition navigateur et de sécuriser les flux de données. Un sujet encore mal compris par de nombreux CMO, mais qui devient central pour les responsables data, privacy officers et équipes juridiques.

En adoptant cette approche, Didomi ambitionne de réconcilier performance et conformité, dans un contexte où les directions marketing doivent arbitrer entre résultats court terme et responsabilité à long terme.

Un positionnement à renforcer, face à une compétition féroce

Didomi n’évolue pas en terrain vierge. La startup fait face à une concurrence structurée : OneTrust aux États-Unis, Usercentrics en Allemagne, ou encore TrustArc. Tous cherchent à capter un marché où la valeur perçue de la Privacy reste encore sous-valorisée face aux promesses de l’IA et du programmatique.

Suivez nous:
Bouton retour en haut de la page