E-commerce : les 10 nouveaux modèles
Selon l’étude de la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), les ventes sur internet ont progressé de 22% entre 2009 et 2010. Une hausse qui se ralentit un peu mais se maintient (+33% en 2009 et +34% en 2008).
Le nombre de sites marchands a également augmenté de + 27% sur la période. Fin 2010, on comptait 73 200 sites marchands actifs en France, soit 15 000 de plus qu’en 2009.
Le e-commerce a dépassé 31 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour l’année 2010.
72% des Français achètent désormais en ligne (+17 % en un an). Les plus de 65 ans, rattrapent leur retard (+35 % sur un an) ainsi que les moins de 25 ans (+30 %). 65 % des internautes sont confiants dans l’achat en ligne.
Cause ou conséquence de cette confiance accrue, de nouveaux modèles de commerce se développent sur la toile, laissant présager une amplification du e-commerce en général.
1- Le couponing et ventes flash
Les modèles e-commerce basés sur les coupons de réductions et remboursement sur le montant d’achat se multiplient, portés par le fameux Groupon.
Le site américain dont la capitalisation virtuelle de plusieurs milliards de dollars fait beaucoup parler de lui, a une multitude d’avatars concurrents : letrader.fr, kgbdeals.fr, obenn.com…
Ces modèles se couplent avec celui de la vente flash limitée à une seule journée (deal du jour) et fonctionnent sur des offres locales, d’où des déclinaisons par ville (citydeal).
2- Le cashback
Le système de “cashback” plutôt qu’une réduction avant achat, est une rétrocession a posteriori, souvent proportionnelle au montant des achats effectués.
iGraal est un comparateur en ligne de type Kelkoo ou Wikio shopping qui propose un pourcentage de remboursement sur les produits des marques partenaires. L’utilisateur indique un code promotionnel au moment de l’achat et le remboursement se fait par virement bancaire ou Paypal à partir d’un montant cumulé minimum de 20 euros. Le système de cashback est donc un redoutable outil de fidélisation pour le site. Pour les marques et les marchands eux-mêmes, c’est une autre histoire…
3- L’achat groupé
Le concept n’est pas nouveau, rappelez-vous des défunts clust.fr et letsbuyit.com comètes commerciales des années 2000. Le principe : le prix des produits baisse en fonction du nombre d’acheteurs. Mais il faut un nombre minimum d’ acheteurs pour que le vendeur compense la réduction unitaire par le volume des ventes. Groupon entre lui aussi dans cette catégorie mais n’est pas toujours regardant sur le nombre minimum d’acheteurs. Sans doute parce que le montant des deals reste faible, que ceux-ci étant locaux, il ne faut pas mettre la barre trop haut si l’on veut valider quelques ventes et que de toutes façons, ce sont les marchands qui font l’effort financier. D’ailleurs cette précision n’apparaît que dans les CGV du site.
Des sites comme bon-prive.com se lancent à leur tour sur ce créneau.
4- Le troc
Trocminute.com est l’un des exemples de ces échanges avec monnaie purement virtuelle pour le segment mode et décoration. Les utilisateurs mettent en ligne des produits à échanger qui sont dotés d’un nombre de points “virtuels”, défini selon un barème précis (vétusté, marque)… Ces points ne deviennent “réels” qu’après transaction effective des articles. L’expéditeur pourra alors à son tour échanger ses points contre les objets qui lui plaisent. Un abonnement payant autorise les trocs illimités et permet de promouvoir ses articles via newsletter et le blog du site et constitue le modèle économique du site.
5- Les ventes privées
Venteprivee.com ou ruelala.com aux Etats-Unis suivent ce modèle de vente réservée à une communauté de parrainés. Les ventes sont programmées sur une période limitée et bénéficient de fortes réductions. Pour les marques c’est un levier important de déstockage mais aussi un outil promotionnel permettant de générer du trafic sur leur site et faire connaître leurs autres produits.
Achatvip.com propose une page Facebook, ouverte à tous, pour suivre l’actualité de ses ventes sur le site. Le site propose aussi aux internautes de devenir des « co-vendeurs virtuels » via l’application monVIPshop. La viralité est encouragée par un système d’incitations : les internautes peuvent partager et recommander des ventes à leurs amis. Chaque fois que l’un d’entre eux achète un produit sur le site, via le lien posté sur Facebook, il bénéficie d’un bon d’achat de 5€. De son côté, la personne à l’initiative du partage obtient un bon d’achat équivalent à 10% du montant de la vente.
Cela n’a plus grand chose à voir avec de la vente « privée » réservée aux membres parrainés, puisque l’idée est de diffuser au plus grand nombre. C’est en revanche un système d’affiliation CtoC efficace qui s’apparente à la recommandation de « social shopping » (voir point 7 ci-dessous).
Erratum 11/01/11 cette société n’a rien à voir avec vente-privee.com, le site français qui a inauguré le concept.
6- La réalité augmentée
Les technologies 3D se mettent au service du e-commerce pour permettre des visites et essayages virtuels sur Internet. Fits.me offre par exemple une solution dédiée aux boutiques de vêtements en ligne particulièrement poussée.
L’internaute entre ses mensurations précises et peut voir ensuite le résultat des différentes tailles choisies sur un mannequin biorobotique virtuel. Il faut « juste » disposer chez soi d’un mètre de tailleur pour réaliser les relevés précis.
La reconstitution 3D est aussi utilisée pour la visite immobilière, l’essayage de lunettes…
7- La recommandation entre amis
Les avis et outils de ratings des sites de shopping permettaient de voir ce que pensaient les autres internautes d’un produit. Désormais, en connectant les sites de e-commerce aux réseaux sociaux, l’idée est de prendre l’avis de sa propre tribu : amis, famille, collègues…
Shopwithyourfriends permet par exemple de faire les boutiques en temps réel avec sa communauté. Les boutiques sont dotées d’une fonction de chat via laquelle les acheteurs peuvent s’échanger le lien du produit au moment d’acheter. “Et ce tailleur là, qu’en penses-tu ?”
Thefind.com, moteur de shopping web américain offre des fonctions de recherche locale mais aussi de recherche sociale : acheter comme moi, acheter comme mes amis. En se branchant sur Facebook, il permet de communiquer à sa communauté l’ensemble de ses choix de consommateur : ses marques et boutiques préférées, ses derniers achats…
8- Le “M” shopping via le mobile
Foursquare, le site très en vogue chez les geeks et valorisé à près de 100 millions de dollars représente une nouvelle façon de faire du e-commerce via la géolocalisation. Outil de marketing promotionnel, Foursquare troque réductions et divers avantages en nature contre fidélité et diffusion de notoriété. A chaque “check in”, le client fait en effet de la publicité auprès de sa communauté, ce que rétribue le commerçant.
DisMoiOù et Gowalla fonctionnent peu ou prou sur le même modèle dans les domaines sorties, culture ou voyage.
Le commerce mobile, c’est aussi la possibilité d’utiliser les codes barres ou les codes QR pour payer directement un produit ou encore lire de l’information enrichie via les smartphones connectés (fiches descriptives, vidéo de mise en situation). Et l’étape naturelle suivante est de permettre un marketing personnalisé dans les rayons mêmes des magasins avec des alertes promotionnelles sur votre mobile via la technologie RFID. Grâce à l’enregistrement des achats précédents, le magasin connaît vos goût et peut vous faire une proposition commerciale en temps réel : ex : -10% sur l’offre de biscuits chocolat de votre marque habituelle si achat par paquet de trois.
9- La vente de biens virtuels
Aux Etats-Unis le marché des biens virtuels a dépassé 1,5 milliard de dollars en 2010, dont 835 millions pour le social gaming, d’après le cabinet Inside Network. Et ce dernier chiffre pourrait s’élever à 1,25 milliards en 2011 selon la même source. Ce sont ces accessoires des jeux sociaux tels Farmville de Zynga ou encore les “add-ons” des jeux de rôle en ligne de type World of Worcraft.
Frenzoo.com, site communautaire américain est une sorte de Second life doté d’un modèle économique. Ici, c’est la personnalisation payante de son avatar et univers qui génère les revenus du site. Et comme le but est de rencontrer d’autres personnes, de chatter ou flirter virtuellement, le look de son alter-ego est primordial.
10- Les enchères au centime
Le site cliic.com fonctionne sur ce principe situé à mi-chemin entre le casino et l’enchère de produits neufs. L’utilisateur enchérit à l’aide d’unités appelées cliics qui coûtent 1,80 € et s’achètent par packs dégressifs selon le nombre. Le prix de vente du produit augmente très peu (un centime d’euro par surenchère) puisque l’achat véritable se fait en amont, lors de l’acquisition de ces unités donnant droit de jouer. Si les gagnants de l’enchère s’offrent des produits neufs à tarif intéressant, les perdants de l’enchère eux, dépensent de l’argent en pure perte. Et le modèle économique du site repose notamment sur ces points d’enchères perdus et redistribués partiellement aux marchands.
Toutefois, les joueurs qui souhaitent acheter le produit directement (au prix fort) sont remboursés de leurs cliics investis, ce qui est une forte incitation quand ils sentent la vente leur échapper. Toute la mécanique ludique n’est donc qu’un ressort pour pousser de la vente traditionnelle.
D’autres sites tels kashclic perçoivent au passage une taxe sur les droits d’accès à la vente (entre 1 et 8 euros), perdus quoi qu’il en soit. Une bonne affaire surtout pour le site…
Le e-commerce n’en finit pas d’inventer des modèles portés par les innovations technologiques en accélération : mobilité, 3D, réseaux sociaux… Mais à l ‘exclusion de vente-privee.com, site français faisant des émules outre-Atlantique, c’est le contraire pour tous les autres concepts, créés aux Etats-Unis et déclinés localement. Par ailleurs, dans la jungle des offres disponibles, apparait une dernière catégorie de sites, eux aussi foisonnants : les agrégateurs. Ces moteurs de Shopping, tels dealsurf ou encore dealery.com, compilent et comparent les offres quotidiennes locales de tous les autres. Et ce n’est pas inutile !
La semaine prochaine, je reviendrai sur les différentes formes du social shopping
A venir aussi :
– Le couponing Internet, nouvel eldorado ?
– Les atouts majeurs du « M » Shopping (commerce mobile)
– E-commerce et réalité augmentée
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Non vous ne pouvez pas dire que le Cashback est un outil de fidélisation ! au mieux c’est une levier d’acquisition mais c’est tout !
Acquérir des nouveaux clients uniquement par la promotion (ou cashback) est surement la pire chose qui existe. Le client n’a aucune fidélité et le CRM à mettre en place pour réussir à le conserver engendre des ROI négatifs sur le moyen et le long terme.
Bonjour Laurent, je parle de fidélisation des sites agrégeant ces offres, pas des sites marchands eux-mêmes.
Et à condition de proposer des paliers de remboursement qui obligent les consommateurs à acheter plusieurs fois pour cumuler 20 euros de remise.
Mais en général, je suis d ‘accord, ce n’est pas une méthode efficace pour les marques elles-mêmes.
Il y a également http://www.tuttodeal.com en tant qu’agrégateur…
Merci de cet ajout :)
Oui, les agrégateurs fleurissent eux aussi…
Nous étions présent bien avant dealsurf en France :)
@ bientot
bravo !
vous étiez donc le germe :)
Bonjour Cyrille. Je pense que couponing et achat groupé ne font qu’un, tu devrais les réunir en un seul et unique point.
Bonjour Sylvain,
Oui j’ai hésité à fusionner les deux, mais le concept d’achat groupé initial, c’est de ne pouvoir bénéficier d’une offre que si les consommateurs sont suffisamment nombreux. Groupon n’entre pas dans cette catégorie, du moins pas à chaque fois. c’est plutôt un site de couponing avec deal du jour la plupart du temps. Mais achat groupé est une idée plus novatrice et vendeuse… D’où son utilisation par Groupon (contraction de groupe et coupon)
Je pense justement que Groupon entre totalement dans cette catégorie, mais il est vrai que les deals sont tous validés car il y a le nombre suffisants d’acheteurs.
D’ailleurs, tu mets d’autres sites comme LeTrader mais pas Bon-Privé. J’ai du mal à comprendre ta différence.
Après vérification dans les cgv de Groupon, tu as raison, il est fait mention de quotas même si ce n’est pas mentionné sur le site et si lesdits quotas semblent faibles voire quelquefois inexistants (une vente validée pour 3 clients).
Je ne pensais pas qu’il y avait ce critère, tant ceci est peu clair sur leur site. D’où ma réticence à classer Groupon dans les sites d’achats groupés malgré son nom. D’ailleurs, il propose un peu tout type d’offres et semble globalement peu regardant sur le volume finalement.
Je vais corriger cela. merci
J’ai l’impression qu’on fait ici la confusion entre business model et stratégie commerciale (ou marketing). Il ne faut pas confondre les moyens et la finalité, qui sera toujours de vendre.
Ce n’est pas faux, il y a un distingo en effet entre l’usage de la réalité virtuelle ou augmentée pour aider à la vente (stratégie commerciale) et le business model particulier de la vente au centime par exemple.
Disons pour simplifier que ce sont des « tendances du E-commerce » que j’ai voulu aborder dans une même papier car elles font beaucoup parler d’elles.
Bonjour,
concernant les enchères inversées, il existe plusieurs modèles économiques.
Le plus répandu est celui que vous décrivez: le gagnant étant l’internaute qui est le mieux disant unique. L’ayant pratiqué 2 fois, ce type d’enchère inversée n’est pas particulièrement intéressant pour l’acheteur, et est très aléatoire. Rares sont ceux qui y font une très bonne affaire. Dans le cas décrit, c’est le site qui fait une excellente affaire…
Il existe un autre modèle: ce sont les rétro-enchères, qui sont un réel système d’enchère inversée, ou les vendeurs qui auront été sélectionnés et validés par l’acheteur sont en « compétition » pour vendre au meilleur prix…ebay à l’envers en quelque sorte.
Et ça marche puisque j’ai créé récemment 321vendu.fr sur ce modèle d’enchères.
Merci Roy,
Votre exemple est tout à fait intéressant et en effet beaucoup plus attractif pour l’acheteur. Merci de le mentionner :)
Un bilan ecommerce bien complet en ce début d’année ! Merci de la référence au concept d’enchères aux centimes et notamment à Cliic dont je suis le co-fondateur. J’ajoute simplement une précision concernant le tarif car 1,80€ correspond à l’achat de crédits via Allopass. Via carte bancaire, un Cliic revient à 1€.
Bonjour à tous,
La réalité augmentée concerne également les enseignes d’équipement de la maison comme But. C’est vraiment pratique pour étudier l’agencement des meubles dans un espace personnalisé avec notamment une fonctionnalité « d’inpainting » qui permet d’effacer les meubles dans la pièce.
A tester : http://www.but.fr/animations/realite-augmentee.html
;-)
Hi Cyrille, I’m from Fits.me and wanted to thank you for writing about us!
Bonjour,
les nouvelles tendances du ecommerce sont plutot portées sur la fabrication de produits sur mesure, voire m^me la fabrication Française !
Et la 3D… enfin la vidéo 3D 360 sur n’importe quel produit… http://www.menalso.fr/#360