E-santé: qu’attendent (vraiment) les patients français?
Il y a un an, le marché français de la e-santé est déjà estimé entre 2,2 et 3 milliards d'euros. Dans l'Hexagone, il emploie désormais entre 28 000 et 38 000 personnes, d'après l'étude «E-santé : faire émerger l’offre française en répondant aux besoins présents et futurs des acteurs de santé» de la DGE publiée début février.
Considérée comme un secteur d'avenir, la e-santé mobilise aussi devantage les efforts des pouvoirs publics. Or, malgré les soutiens dont le secteur bénéficie, il peine encore à se développer. En cause, les initiatives lancées touchent systématiquement un nombre restreint de patients et de professionnels, apprend-on dans l'étude.
L'objectif affiché de ce rapport de la DGE est donc de proposer une série de recommandations opérationnelles pour les acteurs du secteur, afin qu'ils se développent plus vite. Rappelons aussi que de nombreux produits et services existent en matière de e-santé, des objets connectés de santé et de bien-être aux applications m-santé, en passant par la télésurveillance médicale et les plateformes de téléconseil médical.
73% des Français convaincus de l'intérêt de l'IoT pour la prévention
Premier constat, e-santé et objets connectés sont étroitement liés dans l’esprit des Français. 64% des personnes interrogées considèrent que c’est dans le domaine de la santé que les objets connectés doivent se développer en priorité, selon les auteurs de l’étude. Les concepteurs d’objets connectés ne s’y trompent pas: 32% des brevets déposés en 2013 par des concepteurs d’objets connectés relevaient de la santé.
Même s'ils sont conscients de leur utilité en matière de prévention, les Français ne sont pourtant que 11% à effectivement utiliser un objet connecté, et 37% à envisager acheter un objet connecté de santé ou de bien-être dans les six mois à venir (d’après un sondage Ifop réalisé en novembre 2014 et cité dans l’étude).
Les freins à l’achat cités dans l’étude sont variés: le coût d’achat (pour 59% des personnes interrogées), le manque de fiabilité des outils de mesure (dans 50% des cas), et les doutes quant à l’utilité réelle d’un tel produit (45%). 25% des personnes interrogées évoquent des craintes concernant l’utilisation des données collectées. Enfin, face à la profusion d’objets et d’applications de santé existantes, les consommateurs attendent des repères leur permettant de bien choisir leur solution en fonction de leurs besoins (label, conseils de la part des professionnels de santé).
Avec une durée moyenne d’utilisation de quelques mois, les Français utilisent donc les objets connectés à un instant donné pour changer leurs habitudes de vie, et non dans la durée selon l'étude.
Seuls 13% des Français ont accès au DMP
Au-delà de son intérêt pour surveiller sa santé de manière préventive, les Français attendent de la e-santé qu'elle simplifie leurs interactions avec les professionnels de santé.
Outre la possibilité d’échanger avec leur médecin en dehors des consultations (souhaitée par 63% des Français), trois services sont plébiscités par les Français: la prise de rendez-vous médicaux en ligne (aujourd'hui accessible à 16% des Français interrogés uniquement), la possibilité d’avoir un rappel de rendez-vous par mail ou SMS (12% y ont actuellement accès) et le renouvellement d’ordonnance en ligne (8% des Français aujourd'hui). Les solutions permettant de répondre à ces besoins existent mais sont concentrées dans les grandes villes; il reste donc à les déployer sur l’ensemble du territoire.
Si 82% des assurés déclarent qu’il est «relativement ou très important» pour eux d’avoir accès à leur dossier médical en ligne (DMP), seuls 13% des Français y ont effectivement accès. Ce dernier est pourtant indispensable pour une bonne coordination des soins, dans la mesure où il permet de centraliser toutes les informations relatives à la santé d'un patient.
Contrairement à ce que le développement du digital pourrait laisser penser, l’achat de médicaments en ligne ne figure pas parmi les priorités des Français (ils sont 66% à estimer qu’ils achèteront encore la totalité de leurs médicaments en pharmacie d’ici cinq ans).
La moitié des Français inquiets sur la gestion des données
Si 70% des patients accepteraient d’être équipés d’objets connectés médicaux dans le cadre d’une maladie chronique (maladies respiratoires, hypertension ou insuffisance cardiaque par exemple), ils sont 50% à s’inquiéter de ses conséquences sur le secret médical, et un tiers à considérer la e-santé comme «une menace pour la liberté de choix». Les associations de patients interrogées dans le cadre de l’étude ne cachent pas leurs inquiétudes concernant la sécurisation des données: «la réglementation doit être (…) clarifiée et renforcée».
Autre enjeu de la e-santé, le maintien à domicile des personnes âgées préoccupe les Français. 85% des personnes âgées et des aidants interrogés par l’Afnor en décembre 2014 (pour son «Enquête nationale silver économie» citée par l’étude) sont favorables aux services et technologies qui favorisent le maintien à domicile des seniors. 8 Français sur 10 attendent en revanche de ces solutions qu'elles soient proposées à des tarifs abordables.
On peut enfin noter que les recherches de santé effectuées sur Internet concernent avant tout les maladies chroniques (55%). Plus de 70% des Français effectuant des recherches santé sur Internet considèrent que les informations trouvées sont «claires et utiles». Ils sont également 63% à estimer que les informations santé disponibles sur Internet gagneraient en intérêt si elles étaient garanties par des professionnels de santé.
** Méthodologie de l'étude: L’analyse se base sur des sondages qui ont été réalisés auprès de la population française et de patients atteints de maladie chronique. Ces sondages ont été complétés par un atelier de travail avec des associations de patients ainsi qu’un entretien avec le Collectif Interassociatif sur la Santé (CISS).
L'Ordre national des médecins face à l'ubérisation…
E-santé: 4 objets connectés français à découvrir
Accéder à l’étude complète:
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Inquiétude bien fondée des 50% de Sondés sur le secret médical , et des 33% sur l’e-santé comme «menace pour la liberté de choix» … les français devront alors s’interroger sur les réalités liberticides vécues en Suède (fière de ses avancées @_@) en particulier sur le « SjukJournal » (le DMP suédois) …et ça ne semble pas s’arranger (use Google Traducteur) :
– http://www.medrek.se/vardnyheter/l%C3%A4kare/manga-radda-for-journalsakerheten-2012-01-05-105040.htm –
– http://itivarden.idg.se/2.2898/1.419438/it-gor-att-lakare-inte-soker-vard –