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Polytechnique Ventures, quand les anciens de l’X financent la prochaine génération de deeptechs

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Née en 2020 à l’initiative d’anciens élèves de l’École polytechnique, Polytechnique Ventures incarne une nouvelle génération de fonds d’investissement bâtis sur le modèle “alumni”. Son objectif : transformer le lien académique en capital d’innovation.

L’idée du fonds revient à Denis Lucquin (X77), ancien managing partner de Sofinnova Partners, et membre du conseil d’administration de l’École polytechnique pendant cinq ans. C’est à cette période, alors que l’école renforçait ses initiatives entrepreneuriales, qu’il conçoit le projet d’un fonds capable de relier la recherche académique à l’investissement privé. Il s’entoure de Cécile Tharaud, ancienne dirigeante d’Inserm Transfert Initiative, pour co-construire ce véhicule, qui voit le jour en 2020 avec le soutien de la Fondation de l’École et d’un premier cercle d’alumni investisseurs.

Pour en parler nous la recevons à l’occasion de la création du 2nd fonds.

Depuis sa création, Polytechnique Ventures a accompagné 18 jeunes entreprises issues de la recherche ou de l’écosystème de l’École, dans des domaines à forte intensité technologique : santé, énergie décarbonée, robotique, matériaux durables, finance verte. En quatre ans, le fonds a rencontré plus de 400 projets, investi dans 18 sociétés et réalisé deux sorties. Une démarche qui illustre l’évolution du rôle des grandes écoles d’ingénieurs, désormais actrices directes du financement de la deeptech française.

Polytechnique Ventures se distingue par une gouvernance circulaire : le capital est apporté par les anciens élèves — ingénieurs, docteurs, titulaires d’un master ou d’un executive program — et géré par Equitis Gestion, société agréée par l’Autorité des Marchés Financiers. En retour, 10 % des gains réalisés sont reversés à la Fondation de l’École. Le fonds combine ainsi recherche de performance et contribution à l’écosystème, prolongeant la mission académique par un modèle de capital patient et communautaire.

L’approche repose sur la proximité avec les équipes fondatrices dès les premières étapes de la création. L’accompagnement dépasse le financement : il intègre le mentoring, le soutien à la gouvernance et l’ouverture du réseau industriel et scientifique des alumni. Les fondateurs de Reev, qui développe une genouillère motorisée personnalisée, et ceux de Galam Robotics, spécialisée dans la robotisation du secteur logistique, citent cet encadrement comme un facteur décisif dans leur croissance.

Ce modèle illustre l’émergence d’une nouvelle catégorie d’acteurs : les fonds d’école, héritiers des traditions universitaires américaines, qui structurent désormais un maillon essentiel du financement early stage en France. À côté de Polytechnique Ventures, HEC Ventures, CentraleSupélec Ventures ou Génération powered by EDHEC participent à la construction d’un capital-risque académique fondé sur la loyauté, la transmission et le partage d’expertise.

Polytechnique Ventures annonce aujourd’hui le lancement de son deuxième fonds early stage, doté d’un premier closing à 21 millions d’euros, en ligne avec un objectif final de 30 à 40 millions. Ce Fonds II financera entre 15 et 20 startups deeptech en pré-seed et seed, dans les domaines d’excellence de l’École polytechnique : IA, climat, santé et industrie 4.0.

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