
Pourquoi Elon Musk ne lâche pas OpenAI
Elon Musk ne veut pas tourner la page, et malgré le recul partiel d’OpenAI sur sa structure commerciale, le fondateur de Tesla maintient son action en justice. Si l’affaire ressemble à un conflit d’ego, Elon Musk défend une stratégie d’influence et de contrôle sur l’infrastructure IA dans le monde.
Rappel des derniers rebondissements, lundi, OpenAI a annoncé que sa structure à but non lucratif resterait en contrôle, malgré la conversion de sa branche commerciale en “public benefit corporation”. Cette concession visait à apaiser les critiques sur sa gouvernance opaque et sa dépendance à Microsoft. Réaction immédiate d’Elon Musk pour qui « Cela ne change rien. » et voit surtout une manœuvre de diversion de la part d’OpenAI.
Pourquoi ce jusqu’au-boutisme ? Elon Musk poursuit trois objectifs.
1. Reprendre la main sur la mission d’origine.
OpenAI a été fondée en 2015 sur une promesse claire : développer une intelligence artificielle générale (AGI) open source, accessible à tous, sans contrôle par une seule entité. En 2018, Elon Musk claque la porte. Depuis, l’entreprise a levé des milliards, signé un partenariat exclusif avec Microsoft, et fermé l’accès à ses modèles. Pour ce dernierk, c’est une trahison fondatrice et en poursuivant en justice, il tente de rappeler à l’opinion, et aux régulateurs, sa vision.
2. Freiner un concurrent stratégique.
Avec xAI, lancé en 2023, Musk construit une alternative directe à OpenAI. Il a besoin de temps pour rattraper l’avance de GPT. Son offensive judiciaire vise donc aussi à ralentir l’adoption institutionnelle d’OpenAI, notamment dans les entreprises et administrations américaines. En maintenant un climat d’incertitude juridique, il rend plus risquée l’intégration d’OpenAI dans des systèmes critiques.
3. Créer un précédent sur la gouvernance de l’IA.
Le cœur de la plainte repose sur un point juridique : peut-on détourner une structure à but non lucratif et nourrir des intérêts privés ? Elon Musk sait que sa plainte a peu de chances d’aboutir à un démantèlement. Mais si un juge reconnaît un abus de mission, cela pourrait forcer le législateur à encadrer plus fermement la gouvernance des IA fondées sur des fonds publics ou caritatifs.
De son coté, OpenAI accuse Elon Musk d’agir de “mauvaise foi”. Ce procès est pourtant devenu un révélateur du vide réglementaire dans lequel opèrent les leaders de l’IA. Musk n’a peut-être pas raison sur tout, mais il a identifié la faille, personne ne sait vraiment qui doit posséder, contrôler et orienter les modèles d’IA les plus puissants du monde.