
Quand la photonique remplace le scalpel : CoMind lève 51 millions d’euros pour réinventer la surveillance cérébrale
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Mesurer le cerveau sans percer le crâne, c’est l’ambition de CoMind, une HealthTech britannique fondée par James Dacombe, qui s’impose comme l’un des symboles les plus marquants de la convergence entre photonique, intelligence artificielle et médecine de précision. En remplaçant les sondes invasives par la lumière, la startup redéfinit la manière dont les cliniciens peuvent accéder à l’activité cérébrale en temps réel.
La fin des capteurs intracrâniens ?
Depuis des décennies, la surveillance neurologique repose sur des dispositifs implantés directement dans le crâne, permettant de mesurer la pression intracrânienne et le flux sanguin cérébral. Ces techniques, bien qu’efficaces, sont associées à des risques d’infection et à des coûts élevés. CoMind propose une alternative radicale avec un dispositif, baptisé CoMind One, qui utilise un faisceau laser à faible puissance pour capter les signaux lumineux traversant les tissus cérébraux. En analysant les variations de diffusion et d’absorption de la lumière, l’appareil reconstitue des indicateurs physiologiques précis, comparables à ceux obtenus par chirurgie. Cette approche ouvre une voie nouvelle pour le suivi des patients atteints de traumatismes crâniens, d’accidents vasculaires cérébraux ou de pathologies neurodégénératives, sans recourir à l’intervention invasive.
Une technologie au croisement de la photonique et de la neuro-anesthésie
L’innovation de CoMind s’appuie sur les progrès récents en photonique appliquée à la biologie. Ces avancées permettent d’extraire des informations fonctionnelles des tissus humains grâce à la lumière, sans perturber leur intégrité. Le défi, longtemps jugé insurmontable, était de distinguer les signaux utiles du bruit biologique généré par la complexité du cerveau.
En combinant l’analyse photonique à des modèles d’apprentissage automatique, CoMind parvient à traduire ces signaux en données exploitables par les cliniciens. Les applications immédiates concernent la neurochirurgie, l’anesthésie et les soins intensifs, où la surveillance continue du cerveau reste essentielle mais trop souvent limitée aux grands centres hospitaliers.
Un virage industriel soutenu par les investisseurs européens
Avec sa levée de 51 millions d’euros, menée par le fonds Plural avec la participation de LocalGlobe, Latitude, Octopus Ventures, Crane, Angelini Ventures et Lord David Prior, Comind porte son financement total à plus de 85 millions d’euros.
Ce soutien financier massif illustre un retour en force du hardware médical en Europe. Après une décennie dominée par le logiciel, la HealthTech se recentre sur les dispositifs physiques, capables de produire des données à forte valeur ajoutée pour les algorithmes d’intelligence artificielle.
Vers la standardisation du cerveau numérique
Au-delà de la promesse clinique, l’enjeu est industriel et scientifique. Les appareils comme CoMind One enregistrent de nombreuses données et chaque session de monitoring produit un ensemble de données sur le fonctionnement cérébral humain dans des situations pathologiques ou chirurgicales. Ces données, agrégées et analysées par des modèles d’IA, pourraient à terme constituer la base d’une médecine personnalisée, où chaque décision thérapeutique s’appuie sur une signature neuronale unique.
L’entreprise a déjà signé une collaboration commerciale avec GE Healthcare aux États-Unis et prépare des essais cliniques pour une homologation par la Food and Drug Administration d’ici 2027.
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