Apparue en 2008 avec la création du Bitcoin, la blockchain ne se limite plus aujourd’hui à la simple réalisation de transactions. Initialement rattachée à la monnaie virtuelle, elle est désormais envisagée comme une technologie à part entière pour transmettre des informations de manière sécurisée et transparente sans dépendre d’un organe central de contrôle.
Progressivement considérée comme une innovation révolutionnaire dans le monde digital, la blockchain commence à dépasser le cadre numérique pour contribuer aux évolutions sociales et écomiques. Frenchweb a sélectionné 3 start-up qui développent des technologies autour de la blockchain.
Stratumn simplifie l’intégration de la blockchain pour les développeurs
La blockchain intéresse non seulement les FinTech, mais également de nombreux autres secteurs qui pourraient y trouver des débouchés. Encore faut-il créer des applications concrètes…
C’est justement le créneau de Stratumn, une start-up parisienne qui développe une plateforme permettant aux développeurs de créer des applications reposant sur la blockchain, même s’ils ne disposent pas de connaissances spécifiques. Elle parle même de «Blockchain as a service» dans le sens où elle prend à sa charge la complexité issue de cette technologie.
Pour l’instant, le service fonctionne en version bêta privée depuis février 2016. Basée à Paris, l’entreprise lancée par Richard Caetano, Stephan Florquin, François Dorléans et Sébastien Couture levait 600 000 euros auprès d’Otium Venture et de business angels, dont Éric Larchevêque, fondateur de la start-up Ledger. A l’époque, Stratumn assurait avoir déjà noué des partenariats avec plusieurs grandes entreprises françaises.
Angle d’attaque : faciliter le développement d’applications basées sur la blockchain
Financement : 600 000 euros levés en 2014
Keeex cible le marché du travail collaboratif
Pour le Bitcoin, la technologie blockchain peut s’apparenter à un livre des comptes décentralisé qui recense toutes les transactions. Un tel concept peut trouver des débouchés dans d’autres domaines, comme l’organisation du travail en entreprise. C’est ainsi que la start-up marseillaise Keeex développe une solution de travail collaboratif fonctionnant notamment sur un horodatage reposant sur la blockchain. «KeeeX embarquera dans chaque document des références exactes à sa (ses) version(s) précédente(s)», assure la société sur son site Internet.
Partage de documents, chat collaboratif, gestion des signatures… Plusieurs fonctionnalités sont disponibles sur la plateforme fonctionnant sur Windows, Mac OS X ou même Linux. Les données sont décentralisées et les échanges cryptés.
Le modèle économique de Keeex repose sur la commercialisation d’abonnements mensuels pour chaque utilisateur. En avril, la société fondée par Laurent Henocque a bouclé une première levée de fonds de 100 000 euros en amorçage réalisée auprès d’investisseurs privés. Un financement qui lui permettra de poursuivre sa R&D et d’accélérer sa promotion.
Angle d’attaque : cibler le marché des plateformes de travail collaboratif
Financement : 100 000 euros levés en amorçage en 2016
Belem au service d’une société décentralisée et transparente
La blockchain offre une multitude de possibilités pour les entreprises, et plus largement pour la société. Cette technologie de stockage et de transmission d’informations apparaît aujourd’hui comme une solution transparente, sécurisée et indépendante pour rassembler des données publiques, de manière anonyme et inviolable.
Alors que la blockchain s’implante rapidement dans la sphère numérique, les start-up commencent à saisir les enjeux soulevés par cette technologie et ses applications. C’est le cas de Belem, start-up fondée par Romain Rouphael et Côme Jean Jarry l’an dernier, qui a décidé d’en faire son fer de lance. Sorte de laboratoire, cette jeune entreprise teste les applications réelles de la blockchain pour évaluer son potentiel et déterminer les contraintes engendrées par son développement.
Récemment, la start-up a mis en place une solution de vote via la blockchain à l’occasion des élections départementales et régionales du mouvement politique Nous Citoyens du 4 au 7 avril 2016. Cet exemple est révélateur des possibilités offertes par cette technologie. Du développement numérique à l’évolution du débat public, Belem explore des pistes pour mesurer l’impact de la blockchain sur la vie citoyenne et financière.
Angle d’attaque : développer des solutions pour une base de données publique fiable et inviolable
L’avis d’Alexandre Stachtchenko, co-fondateur de Blockchain France
Frenchweb : La blockchain française est-elle en retard à l’échelle internationale ?
Alexandre Stachtchenko, co-fondateur de Blockchain France : Elle a un léger retard, mais pas irrattrapable. Nous avons un écosystème plus restreint mais aussi plus actif. Par exemple, Stephan Tual comparait le slack de Slock.it, où il y avait plus de 3 000 personnes, au slack francophone de CryptoFR, au sein duquel il y avait 250 personnes, mais davantage de messages échangés. Il nous disait également que de son point de vue, le Français est de loin la deuxième langue de la blockchain sur Internet. Du point de vue des compétences, je pense également que la France n’a pas à rougir : en IT, en cryptographie, en penseurs de systèmes complexes, nous sommes bien fournis, et reconnus mondialement.
Que manque-t-il à la France pour rivaliser avec Hong Kong et les États-Unis ?
Je ne sais pas s’il «manque» des choses à la France pour ressembler à Hong Kong ou aux Etats-Unis. Ces pays prennent de l’avance car leur mentalité est de loin plus libérale, donc une monnaie libertarienne est dès le départ plus dans leur ADN.
De manière générale, ce sont des endroits où les investissements en FinTech sont colossaux, et donc les «blockchainers» s’y rendent pour en profiter. En France, ce qu’il manque, c’est une certaine coordination d’un écosystème atomisé et une reconnaissance par les pouvoirs publics (notamment la régulation).
Quelles sont les start-up françaises qui ont le leadership ou sont en avance au niveau de la blockchain ?
Les start-up bitcoins, puisque plus anciennes : Ledger et Paymium par exemple. Sur la blockchain, Stratumn est la première à avoir levé des fonds. Mais il y a également d’autres beaux projets : Ledgys, Woleet, DAISEE, Czam, Wekeep par exemple. Le reste est un écosystème naissant.
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C’est sympa de voir de nouveaux services se lancer autour de la blockchain, et en plus français! Nous en avons nous même lancé un il y a une paire d’années, PROOF.com, il permet de certifier des données digitales.