
DE FACTO: La titrisation devient l’arme des fintechs pour financer la croissance des PME
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La titrisation, longtemps réservée aux acteurs traditionnels du crédit à la consommation ou immobilier, devient une arme stratégique pour les jeunes entreprises technologiques. Elle permet à des fintechs comme Defacto de refinancer leur portefeuille de prêts de manière industrialisée, en mobilisant la dette privée structurée pour répondre à une demande massive. En s’associant à Citi en tant que prêteur senior et à Viola Credit en mezzanine, Defacto double quasiment la taille de son fonds, porté en 2023 à 167 millions d’euros.
Ce levier financier offre à la startup une capacité de financement annuelle de 1,8 milliard d’euros, destinée à soutenir les besoins en fonds de roulement (BFR) des PME européennes. À la différence des banques traditionnelles, Defacto opère sur un modèle “API-first”, ses partenaires qu’ils soient des néobanques, logiciels de comptabilité, ou plateformes B2B, intègrent directement ses solutions de financement dans leur interface. Le crédit devient une simple fonction embarquée, déclenchée à la volée, en fonction des demandes clients.
Cette approche permet une scalabilité inédite. En moins de trois ans, Defacto a financé près d’un milliard d’euros pour 14 000 entreprises clientes. Son modèle repose sur l’automatisation du cycle de vie du crédit, l’exploitation des données en temps réel, et une gestion prudente du risque via l’accès direct aux outils métiers de ses partenaires (Qonto, Malt, Pennylane…). En mai 2023, la fintech a même lancé une version “low-tech” pour permettre à des réseaux d’experts-comptables ou d’associations professionnelles de proposer à leur tour des solutions de financement.
Si Defacto se démarque par son modèle d’embedded finance adossé à une infrastructure bancaire solide, plusieurs acteurs tentent de s’imposer sur des segments connexes. En France, Karmen et Unlimitd proposent des solutions de revenue-based financing à destination des PME digitales, mais sans logique d’intégration embarquée via API.. En Europe, des fintechs comme Banxware (Allemagne) ou YouLend et Liberis (Royaume-Uni) développent également des modèles de crédit B2B intégré, souvent en partenariat avec des plateformes de paiement ou de e-commerce, mais peu combinent à la fois l’intégration API, l’agrément de société de financement, et le refinancement structuré par titrisation.
Dans un contexte marqué par la montée en puissance du crédit privé en Europe, cette opération confirme la viabilité d’un modèle hybride où technologie, infrastructure financière et dette structurée convergent. La transition vers la facturation électronique obligatoire en 2026 jouera à plein pour accélérer encore l’adoption de ces solutions intégrées.
Defacto a été fondée mi 2021 par Jordane Giuly, Morgan O’hana et Marc-Henri Gires. La société est agréée en tant que société de financement et opère depuis la France. La nouvelle titrisation de 300 millions d’euros a été structurée avec Citi en tant que prêteur senior et Viola Credit en prêteur mezzanine. Le produit de cette opération permettra d’élargir la capacité de financement annuelle à 1,8 milliard d’euros. À date, Defacto a financé près d’un milliard d’euros pour plus de 14 000 entreprises européennes. Elle compte 27 employés. Son siège est situé à Paris.