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REVOLUT mise sur Frédéric Oudéa pour crédibiliser sa gouvernance en Europe

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Revolut muscle son dispositif européen à un moment charnière de son développement international. La fintech britannique, forte de 55 millions de clients, a nommé FRÉDÉRIC OUDÉA, ancien directeur général de Société Générale à la présidence de sa nouvelle filiale Europe de l’Ouest. Aux côtés de BÉATRICE COSSA-DUMURGIER, directrice générale depuis mai, il est chargé de renforcer la gouvernance et de finaliser l’obtention d’un agrément bancaire auprès de l’ACPR.

Cette filiale, dont le siège est installé à Paris, pilotera l’activité sur la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et l’Irlande. L’Hexagone devient ainsi le centre de gravité européen de Revolut, son deuxième marché avec cinq millions de clients. La société prévoit plus d’un milliard d’euros d’investissements et 200 recrutements en France d’ici trois ans, alors que sa croissance locale s’est accélérée avec 1,6 million de nouveaux utilisateurs en 2024.

En parallèle, Revolut avance sur le front américain. Elle aurait mandaté des conseillers, dont Bank of America, pour explorer l’acquisition d’une banque locale, un raccourci vers la licence bancaire américaine. Une telle opération lui permettrait d’accéder rapidement à de nouveaux dépôts et de compenser le ralentissement de la croissance sur ses marchés historiques.

Ces initiatives s’inscrivent dans la préparation d’une introduction en bourse. Si le fondateur NIK STORONSKY affiche une préférence pour New York, jugée plus favorable en termes de régulation et de profondeur de marché, le gouvernement britannique pousse pour une cotation à Londres, ouvrant un bras de fer politique et financier cet été.

Revolut, qui a dû batailler trois ans pour obtenir en 2024 un agrément bancaire restreint au Royaume-Uni, veut désormais montrer patte blanche : gouvernance renforcée, problèmes comptables et réglementaires résolus, efforts affichés sur la culture interne.

La société vient également de lancer un processus de cession secondaire de titres au bénéfices de ses collaborateurs clés, à une valorisation de 75 milliards de dollars, en forte hausse par rapport aux 45 milliards atteints l’été dernier. A titre de comparaison la Société Générale enregistre une capitalisation boursière d’environ 49 milliards de dollars à la même date (42 milliards d’euro)

L’objectif de Revolut est aujourd’hui de convaincre régulateurs et investisseurs qu’elle n’est plus seulement une néobanque en hypercroissance, mais un acteur bancaire international en passe de franchir un nouveau cap.

Depuis sa création en 2014, Revolut a levé 1,9 milliard de dollars et compte parmi ses principaux actionnaires Softbank, Tiger Global Management, DST Global, Index Ventures, ou encore Balderton.

 

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