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Marc Benioff, nouvelle recrue potentielle du camp Trump ?

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Le PDG de Salesforce, longtemps figure progressiste de la Silicon Valley, multiplie les signaux d’un rapprochement politique inattendu. Une bascule symbolique dans une tech américaine en pleine recomposition idéologique.

À 61 ans, celui qui soutenait Hillary Clinton en 2016 incarne une génération de dirigeants qui se rallient à Donald Trump. “Je soutiens pleinement le président. Je pense qu’il fait un excellent travail”, a-t-il affirmé au New York Times, entérinant publiquement ce basculement. Un virage qui reflète le repositionnement plus large de la Silicon Valley.

Marc Benioff, longtemps perçu comme la conscience libérale de la Silicon Valley, se retrouve pris entre deux feux avec d’un coté une frange progressiste lui reprochant d’avoir cédé à la rhétorique trumpienne, et de l’autre une droite technologique ravie d’y voir un signe de ralliement.

Ainsi après avoir déclaré, dans une interview au New York Times, qu’il “n’aurait rien contre” l’envoi de la Garde nationale à San Francisco pour pallier le manque d’effectifs policiers pendant la conférence Dreamforce, le PDG de Salesforce a néanmoins été contraint de présenter vendredi des excuses publiques.

Car ses propos ont immédiatement déclenché un tollé du côté démocrate, le gouverneur Gavin Newsom et plusieurs élus locaux ont rejeté l’idée d’une présence fédérale, rappelant que la criminalité à San Francisco était en baisse. Ron Conway, investisseur historique de la tech et figure influente du camp démocrate, a démissionné du conseil de la Salesforce Foundation, estimant que leurs “valeurs n’étaient plus alignées”.

A l’inverse du côté républicain, ces déclarations ont trouvé un écho au sein de la droite technologique, ravie d’y voir un signe d’ouverture. David Sacks, désormais “AI and crypto czar” de Trump, lui a publiquement proposé de “rejoindre leur équipe”, tandis qu’Elon Musk a relayé la polémique à ses 190 millions d’abonnés sur X. Tous deux, symboles de la nouvelle droite technologique, se disent prêts à accueillir Benioff dans leur camp.

Ces prises de parole illustrent l’atmosphère qui règne désormais dans la Valley, et où si l’on veut faire des affaires, il est bon d’afficher son soutien à Trump, quitte à renier ses convictions. Le pragmatisme économique a pris le pas sur l’engagement politique, et la Silicon Valley, autrefois symbole d’indépendance et de contre-pouvoir, cherche désormais la proximité avec Washington, quitte à brouiller ses repères.

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