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[DECODE] Nigeria, Kenya, Afrique du Sud: comment la Tech se mobilise contre le coronavirus

  • Malgré les difficultés rencontrées par la scène Tech locale durement touchée, comme dans le reste du monde, par le coût économique que représente aussi le Covid-19, elle a rapidement réussi à se mobiliser que ce soit au Nigeria, au Kenya ou en Afrique du Sud.
  • Le papier se concentre sur ces trois pays, qui sont aussi ceux d’Afrique subsaharienne qui ont levé le plus de fonds en equity l’année dernière, selon les données de Partech Africa. Pour rappel, le continent recense officiellement un peu plus de 6000 cas.
  • Un des premiers secteurs mobilisés, dans les trois pays, est la FinTech. L »idée est de pousser l’adoption du paiement mobile pour limiter les échanges par billets qui pourraient favoriser la propagation du virus. Il faut savoir que le Kenya est le pays au monde où l’adoption du paiement mobile est le plus élevé.
  • Ainsi, entre autres initiatives, le mastodonte kényan Safaricom via sa solution M-Pesa, a rendu certaines de ses transactions gratuites. Les points de fidélité peuvent également être utilisés pour acheter des biens de première nécessité. 
  • Dans l’e-santé, au Nigeria, LifeBank spécialisé à l’origine dans l’optimisation du transport des produits médicaux, a lancé une plateforme pour recenser les établissements de santé qui possèdent du matériel nécessaire pour lutter contre le Covid-19 comme des ventilateurs. Une carte commence à se dessiner.
  • Les secteurs concernés sont vraiment variés. Ainsi, autre exemple: la plateforme de réservation d’hôtels nigériane Hotels.ng s’est alliée à une dizaine d’hôtels pour proposer des lieux d’isolation à prix réduits aux malades.
  • Les incubateurs et autres communautés Tech sont aussi au front à l’instar de Zindi en Afrique du Sud. La plateforme qui réunit des milliers de data scientists a lancé un nouveau défi afin de soutenir la création d’une solution visant à prédire l’évolution du Covid-19 à travers le monde. 

Le Covid-19 a fait son apparition sur le continent africain en février. Depuis, il s’est étendu à la plupart des pays même si le nombre officiel de personnes infectées reste moins important que dans d’autres parties du monde. L’Organisation mondiale de la Santé en recense actuellement 6 125. A côté des mesures sanitaires que la plupart des pays mettent en place en tentant de prendre en compte les réalités de leur territoire -comme l’importance de l’économie informelle qui rend difficile la mise en place d’un confinement total- les entreprises Tech se sont rapidement mobilisées.

L’Afrique- et ses 55 États- présente des réalités économiques et une scène Tech variées. En 2019, au total, 2,02 milliards de dollars ont été investis en equity dans les startups du continent, selon le rapport du fonds Partech Africa. Aux avants-postes de cette locomotive se trouvaient quatre pays qui ont concentré 85% de ces investissements, dans l’ordre: le Nigeria, le Kenya, l’Egypte et l’Afrique du Sud. Pour une analyse plus en profondeur, nous nous concentrerons sur l’Afrique subsaharienne et les 3 pays de cette catégorie qui composent ce quatuor. 

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La Banque africaine de développement et la Banque mondiale à la rescousse?

«Ce sont les trois places subsahariennes qui sont aujourd’hui leaders sur la scène Tech, avec des écosystèmes très différents mais c’est un bon prisme pour une analyse», confirme Cyril Collon, general partner pour Partech et co-responsable du fonds Partech Africa. Mais avant d’avoir pu proposer des solutions pour lutter contre le nouveau coronavirus sur leur territoire, ces startups ont d’abord dû sécuriser leur propre situation financière. Elles doivent s’assurer de tenir le choc pendant cette période qui met toute l’économie mondiale, et donc aussi la leur, en grande difficulté. 

«Aujourd’hui, la nouvelle réalité à laquelle on fait face est que le monde a changé. On ne sait pas encore quel va être l’impact, mais une nouvelle donne va émaner de tout cela. Ainsi, les startups africaines sont elles aussi touchées- et pour certaines fortement- par ce qui se passe», développe le general partner de Partech. Ces dernières, comme cela a pu être le cas en France par exemple, ont ainsi d’abord commencé par trouver des solutions pour mettre leurs équipes à l’abri, protéger leur client, et revoir leur business model si besoin.

En revanche, elles ne bénéficient pour l’instant que de peu voire d’aucune aide financière extérieure. Cependant, des initiatives commencent à se mettre en place pour les aider à traverser cette période. La Banque africaine de développement a récemment levé 3 milliards de dollars par le biais d’un emprunt obligataire social de trois ans afin d’atténuer les effets économiques et sociaux de la pandémie. Le détail des pays concernés et les modes de distribution doivent encore être dévoilés. La Banque mondiale a de son côté mobilisé 8 milliards de dollars afin de soutenir les entreprises et leurs salariés face à la baisse de l’activité économique causée par la propagation du Covid-19. À voir comment cela se matérialisera sur le continent africain. 

Cyril Collon cite également des initiatives émanant de groupements d’investisseurs comme l’African Private Equity and Venture Capital Association (AVCA) qui est «en train de mettre en place des mécanismes pour accompagner les fonds d’investissement». «Certains d’entre eux, qui épaulaient ces startups, vont devoir remettre de l’argent plus tôt que prévu. Cela peut venir déstabiliser leur politique de réserve et d’allocation. Certaines initiatives visent donc à faire en sorte qu’ils puissent continuer à investir».

Des startups qui se sont construites sur des modèles « sains »

Cyril Collon observe également une forte capacité de résilience des startups, valable aussi bien au Nigeria, au Kenya qu’en Afrique du Sud. «Il y a une vraie capacité à s’adapter, même si c’est coûteux et douloureux. Ces startups savent innover en période de crise».

«Beaucoup de ces entrepreneurs ont commencé leurs activités dans des environnements où il n’y avait pas de fonds. Ils ont ainsi dû créer les conditions pour s’auto-financer, avoir des modèles qui soient rapidement très sains pour être générateurs de cash et profitables afin de pouvoir réinvestir ces sommes et faire grossir la société», développe Cyril Collon. «Evidemment que cela fait grossir l’entreprise moins vite mais la pratique est très bonne. Cela crée une approche du business qui est saine et pragmatique».

C’est donc dans cet environnement que ces startups parviennent à prêter main forte à la lutte contre le Covid-19. Mais avant de décrire un peu plus en détail comment, petit aperçu de l’écosystème Tech local de chaque pays.

Nigeria: 62% des levées effectuées dans la FinTech

Le pays le plus peuplé d’Afrique, avec ses 201 millions d’habitants, présente une scène Tech particulièrement vibrante. C’est celui dont les startups ont reçu le plus d’investissement en equity l’année dernière avec une somme de 747 millions de dollars, selon les données de Partech. Sur ce montant, 16 startups ont levé 17 tours égaux ou supérieurs à 5 millions de dollars. La FinTech y est particulièrement dynamique et a représenté 62% des opérations.

Kenya, une scène Tech qui a émergé en pleine crise électorale

Le Kenya fait partie de ces pays où la scène Tech est née dans un contexte de crise particulièrement intense. Alors que des violences surgissent dans le pays à la suite de l’élection présidentielle de décembre 2007, l’activiste locale Ory Okolloh co-fonde la plateforme de crowdsourcing Ushahidi. Celle-ci permet alors à chaque citoyen de relater les faits dont il est témoin autour de lui et à chacun de pouvoir s’informer. «C’était devenu un contre-pouvoir digitalisé», explique Cyril Collon. Face au succès, une scène Tech émerge autour du projet. Un des co-fondateurs d’Ushahidi créera ensuite iHub, devenu l’un des plus importants incubateurs du pays et racheté en 2019 par le Nigérian Co-Creation Hub (CcHUB). Côté investissements, le pays a occupé la deuxième place du continent l’année dernière aussi bien en ce qui concerne le montant total levé (564 millions de dollars) que le nombre de tours (52 transactions).

Afrique du Sud: un écosystème early-stage arrivé à maturité

Le pays est le quatrième du continent et troisième subsaharien en ce qui concerne les fonds levés en equity avec 26% du montant total en sa faveur. «L’Afrique du Sud a ralenti par rapport au Kenya et au Nigeria en termes de financement total avec 205 millions de dollars (-18% en glissement annuel) mais reste le numéro 1 incontesté du nombre de transactions avec 66 transactions (+ 78% sur un an) grâce à son écosystème early-stage arrivé à maturité et qui croît plus rapidement», note le rapport de Paritech. 11 startups ont réalisé 11 tours égaux ou supérieurs à 5 millions de dollars en 2019.

Les FinTech au front pour enrayer la transmission du virus par les billets

Les startups de la FinTech des trois pays ont été parmi les premières à se mobiliser pour lutter contre la propagation du virus. Pour l’instant, l’Organisation mondiale de la santé n’émet pas d’avis clair sur le niveau de risque de transmission que les billets représentent mais recommande, comme pour la manipulation de tous les objets qui passent de main en main, de bien se les laver ensuite. C’est donc pour casser cette probable chaîne de transmission que le président kényan Uhuru Kenyatta avait déclaré être en train d’«explorer les moyens d’approfondir l’utilisation du paiement mobile». Un appel entendu par Safaricom, plus grande entreprise télécom du pays. Son service de paiement mobile, M-Pesa, est utilisé par 20,5 millions de personnes. Il faut savoir que le Kenya est l’un des leaders mondiaux dans le domaine. 

«Il s’agit du pays au monde qui a le degré d’adoption du ‘mobile money’ le plus élevé. Aujourd’hui, près de 32 millions des 53 millions habitants possèdent un tel service», rappelle Cyril Collon. Une adoption à laquelle a largement participé M-Pesa en lançant dès 2007 son service qui permet aussi de posséder un porte-monnaie digital sur son téléphone sans compte bancaire, en le rechargeant dans des points de vente physiques. 

Crédit: Safaricom/M-Pesa

Au milieu de cette crise du Covid-19, pour accélérer encore l’adoption du paiement mobile, Safaricom a mis en place mi-mars la gratuité sur toutes les transactions entre utilisateurs comprises en dessous de 1 000 shillings kényans (près de 9 euros) pendant 90 jours. Afin de soutenir les micro-entreprises, en accord avec la banque centrale du pays, l’opérateur a également augmenté la limite quotidienne de transactions autorisées via son service de 70 000 à 150 000 shillings (610 à 1 310 euros environ) pour ces dernières. Début avril, il a aussi lancé la possibilité pour ses clients d’utiliser leurs points de fidélité pour payer des biens ou services de première nécessité pendant les 30 prochains jours. Ces points peuvent aussi être échangés entre les utilisateurs.

Le Nigérian Paga, fondé en 2009 par Jay Alabraba et Tayo Oviosu, et qui a signé un partenariat avec Visa début mars, a de son côté annoncé que plus aucun frais ne serait imputé aux marchands pour les paiements par carte. La startup a également supprimé les frais sur les transferts d’argent entre utilisateurs qui ne transitent pas par un compte bancaire et fortement diminué sa commission pour les autres.

A une plus petite échelle, Yoco, startup sud-africaine qui développe des outils et services de paiement pour les PME fondée en 2013, guide les marchands afin de leur expliquer comment réussir à pousser l’adoption du paiement sans contact. Elle a également annoncé l’accélération du développement d’un produit qui permettrait aux clients de pouvoir payer via un lien web.

E-santé: de la comptabilisation du matériel médical à la télémédecine

Comment imaginer que la scène Tech s’implique sans que les entreprises de l’e-santé soient aussi en première ligne? Au Nigeria, on peut citer l’exemple de la startup LifeBank fondée en 2015 par l’entrepreneure Temie Giwa Tubosun. L’activité originelle de l’entreprise est de faciliter, grâce à sa plateforme technologique, le transport de produits médicaux comme le sang ou encore de l’oxygène vers les hôpitaux. Depuis l’apparition du Covid-19, elle a également lancé une plateforme en ligne qui permet aux établissements de santé de dresser l’inventaire des appareils respiratoires, des ventilateurs médicaux et des lits de soins intensifs qu’ils possèdent afin d’avoir une cartographie claire de la situation. 

Les premiers résultats commencent à tomber: sur 900 hôpitaux à travers le pays, 149 ventilateurs, 109 appareils respiratoires et 139 lits de soins intensifs ont été comptabilisés.

Toujours au Nigeria, la toute jeune entreprise de recherche en génomique 54Gene, soutenue par Y Combinator et fondée par Abasi Ene-Obonga, a créé un fonds pour accélérer la capacité de test du Covid-19 dans le pays. D’un valeur totale de 500 000 dollars (150 0000 provenant de la startup et le reste de partenaires), il servira à financer l’achat de matériels de test, d’équipements de biosécurité et de protections afin de pouvoir réaliser dans un premier temps 1 000 tests supplémentaires par jour. Le Nigeria Center for Disease Control, qui tient en ligne un décompte assez détaillé de la situation, affirmait au 3 avril avoir une capacité de 1 500 tests par jour.

Utilisée par 4 500 professionnels de santé, la suite logiciel de la startup Helium Health, basée à Lagos et fondée en 2016 initialement sous le nom de OneMedical, permet de digitaliser les hôpitaux et autres établissements du secteur à travers l’Afrique de l’Ouest. Depuis l’apparition du Covid-19, l’entreprise a ouvert gratuitement ses différents outils de télémédecine à l’ensemble de la profession. À cela s’ajoute une myriade de solutions Tech qu’elle met à leur disposition comme un bouton qui permet d’avertir directement Helium Health et les autorités compétentes lorsqu’un cas est suspecté ou encore un portail où les patients peuvent retrouver différentes informations comme leurs résultats d’analyses. 

Comment une plateforme de réservation d’hôtels transforme certains établissements en centres d’isolation

E-commerce, transport, hôtellerie… des startups issues de secteurs aussi différents ont également trouvé des solutions pour limiter la propagation de la maladie. 

C’est par exemple le cas de la branche kényane de SWVL (le groupe a été fondé en Egypte), plateforme de transport en autocars, qui a décidé de réduire ses trajets aux seules routes principales et de les rendre gratuits. Ces routes étant notamment empruntées par les usagers pour aller travailler. Un geste qui doit aider au respect des différentes mesures mises en place par le gouvernement pour favoriser la distanciation sociale, dont un couvre-feu de 19h à 5h du matin. Au 5 avril, le Kenya comptait officiellement 122 cas.

Créative, la plateforme de réservation d’hôtels nigériane Hotels.ng fondée en 2013 par l’entrepreneur Mark Essien s’est de son côté alliée à 10 hôtels à travers le pays pour créer des «centres d’isolation ». Les personnes infectées par le Covid-19 et qui ont peur de contaminer leur entourage peuvent contacter le site qui s’engage à les y héberger pendant deux semaines à un prix «très fortement réduit».

Côté e-commerce, Jumia, basé au Nigeria et présent à travers le continent, a fait don de masques de protection à plusieurs pays dont le Nigeria, le Kenya, la Côte d’Ivoire ou encore le Maroc. La plateforme s’est également  engagée à ne plus prendre de commissions sur les biens de première nécessité vendus sur son site et propose désormais sa capacité logistique pour appuyer la distribution de brochures de santé et de produits clés.

De la «Vulnerable Communities Map» à la lutte contre la désinformation

À côté des startups et des plus grandes structures qui se mobilisent, des incubateurs et d’autres communautés Tech tentent aussi de trouver des solutions. C’est par exemple le cas de Zindi en Afrique du Sud. En temps normal, la structure crée des compétitions comme des hackathons pour résoudre différentes problématiques autour de la data. Face à la pandémie actuelle, la plateforme qui réunit des milliers de data scientists a lancé un nouveau défi en partenariat avec l’Artificial Intelligence for Development Africa( AI4D-Africa): créer une solution capable de prédire l’évolution du Covid-19 à travers le monde dans les prochains mois. Les projets soumis seront ensuite comparés aux futures données qui sortiront d’ici là.

Avec ce challenge, Zindi espère aider la communauté internationale à mieux comprendre cette pandémie. Les trois meilleurs projets recevront un prix compris entre 2 500 et 1 000 dollars US. Ces derniers peuvent être soumis jusqu’au 19 avril et une décision devrait être rendue début juin.

Toujours en Afrique du Sud, OfferZen, spécialisé dans le recrutement de profils Tech, a réussi à mobiliser en une semaine la communauté pour aider l’Université de Pretoria à construire une «Vulnerable Communities Map». Cette carte permet de suivre l’impact que le Covid-19 pourrait avoir sur les communautés les plus vulnérables du pays. Face au succès de la mobilisation et au résultat, celle-ci est désormais utilisée par le gouvernement. Ce dernier a depuis fait appel à OfferZen pour lancer tout un ensemble de projets répondant à différentes problématiques. Il s’agit notamment d’identifier ceux qui « peuvent avoir un impact significatif sur la capacité du gouvernement à répondre à la crise et à mettre en œuvre une réponse économique efficace après la crise ». À noter qu’il s’agit ici uniquement de volontariat.

Au Nigeria, Co-Creation Hub (CCHub) est un important acteur de la scène Tech. Depuis sa création en 2011, il a accompagné environ 90 startups et une cinquantaine de mentors participent à ces différents programmes. Au milieu de la crise, il s’est donc mobilisé à travers différentes initiatives. L’une d’elles, en collaboration avec l’Africa Centres for disease control and prevention, vise à lutter contre la désinformation. Un enjeu non négligeable alors  qu’une application comme WhatsApp, très populaire sur le continent, est devenue un canal de diffusion privilégié et difficilement contrôlable pour diffuser de fausses informations. Ce projet vise ainsi plusieurs pays du continent et pas uniquement l’Afrique du Sud. L’idée est de réussir à mettre sur pied des outils de communication innovants à destination des populations semi-urbaines et rurales et donc en plusieurs langues.

Ce n’est qu’un exemple de ce que fait CCHub. L’incubateur finance également plusieurs startups qui développent des outils de lutte contre le Covid-19, à l’instar de Wellvis, spécialisée en e-santé. Cette dernière a ainsi pu lancer une solution d’auto-diagnostic qui en fonction des réponses de l’utilisateur le redirige vers un centre de santé ou lui prodigue des conseils. Elle aurait été utilisée par 380 000 personnes depuis son lancement le 19 mars.

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