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E-santé: Withings lève 53 millions d’euros pour mieux anticiper les maladies

Interview de Mathieu Letombe, CEO de Withings

Le pionnier français de la santé connectée Withings poursuit sa reconquête du marché. Pour rappel, l’entreprise fondée en 2008 par Eric Carreel, Cédric Hutchings et Fred Potter a été rachetée pour 170 millions d’euros par Nokia en 2016, avant d’être reprise par l’un des co-fondateurs, Eric Carreel, en mai 2018. Depuis deux ans, l’entreprise se refait donc une santé entre repositionnement, lancement de nouveaux produits et aujourd’hui une levée de fonds.

Le tour de table de 53 millions d’euros a été mené par le fonds spécialisé dans la santé Gilde Healthcare, Idinvest Partners et Bpifrance, via son véhicule d’investissement Large Venture. BNP Paribas Développement, Oddo BHF et Adélie Capital ont également participé.

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Retrouvez l’interview complète de Mathieu Letombe, CEO de Withings

Listen to « Mathieu Letombe-Withings-2020 » on Spreaker.

Les effets de la crise sur le secteur

Entre la nécessité de suivre de plus près sa santé et celle de limiter au maximum les déplacements inutiles, notamment chez les médecins, les solutions de santé connectée sont particulièrement plébiscitées pendant cette crise du Covid-19. «Cette crise a eu pour résultat de nous conforter dans la vision que l’on avait de la santé à deux niveaux», explique Mathieu Letombe, CEO de Withings. «Le premier est le grand public qui réalise que la santé est très importante, qu’elle peut être mesurée à la maison et que pendant cette période-là, cela est presque obligatoire. Nous avons donc eu une augmentation de nos ventes de 50% par rapport à l’année dernière et cela continue», développe-t-il.

«Le deuxième point est plus attaché à notre division B to B qui s’adresse à l’industrie et aux professionnels de santé. Nous avons aussi eu énormément de contacts de la part d’hôpitaux ou encore de programmes de santé qui souhaitaient pouvoir utiliser nos produits pendant cette crise. Je pense que de manière générale la télémédecine, ou le suivi de patients à distance, s’est retrouvée un peu au centre de cette crise et forcément cela nous conforte dans ce que nous souhaitons faire depuis deux ans et le rachat à Nokia»

Comment se positionne Withings face à Apple ou encore Fitbit?

Mais si en effet la vision semble porteuse, Withings doit partager le secteur avec d’importants acteurs comme Apple, Xiaomi ou encore Fitbit (dont Google souhaite s’emparer). Comment le Français se positionne-t-il par rapport à ces derniers? «Chacun fait de la santé à sa manière», commence Mathieu Letombe. «Fitbit est encore très axé bien-être. Il faudra voir si Google souhaite lui faire passer l’étape de la santé qui nécessite un changement d’organisation ou encore le suivi de certaines normes qui sont assez dures à appliquer. Apple l’a fait à sa façon avec l’Apple Watch, mais il est resté sur sa montre et sur son ECG. Je ne pense pas que l’on essaye d’atteindre les mêmes marchés parce qu’il s’agit presque d’un smartphone déporté sur une montre avec la capacité d’utiliser des apps, d’écouter de la musique…».

«Nous préférons nous concentrer sur la santé et rajouter des fonctionnalités ‘santé’ sur nos produits comme nos montres, plutôt que de se diversifier», poursuit le CEO de Withings. «Nous pensons également nous différencier par la taille de notre gamme produits qui va du suivi de la tension, à celui du poids, en passant par la capacité de faire des électrocardiogrammes ou de détecter l’apnée du sommeil. Notre objectif est plutôt d’être large sur notre gamme de produits et de couvrir un maximum de maladies».

«Nous sommes déjà très proches de la rentabilité»

Withings propose donc différents produits comme une balance qui mesure la rigidité artérielle, une montre analogique qui détecte les arythmies cardiaques, un tensiomètre qui identifie les valvulopathies ou encore un capteur à positionner sous le matelas et qui détecte l’apnée du sommeil. Les produits qui tirent sa croissance sont les balances, ensuite viennent les tensiomètres et les montres, tandis que les capteurs sous les matelas et les thermomètres ferment pour l’instant la marche. 

L’entreprise basée à Issy-les-Moulineaux ne communique pas sur son chiffre d’affaires. Elle dévoile juste qu’il se réalise environ à 50% en Europe, 40% aux Etats-Unis et 10% en Australie, Japon et en Chine. L’année dernière, il était encore majoritairement porté par le B to C à 90% via des revendeurs comme la Fnac, Darty ou encore Amazon. Cette année cette part devrait un peu baisser pour atteindre 80% et donc laisser un peu plus de place au B to B. La société vise 50% de chaque côté à termes. 

Après la sortie de Withings du giron de Nokia, les dirigeants avaient pour objectif d’assainir financièrement l’entreprise. Impossible de savoir exactement quelle est la croissance du chiffre d’affaires mais Mathieu Letombe assure que celle-ci est «à deux chiffres» depuis l’année dernière, rythme que l’entreprise souhaite maintenir pour les prochaines années. Côté rentabilité, «nous sommes déjà très proches», explique le CEO. «La seule chose qui nous empêche de l’être c’est notre surinvestissement dans la partie recherche et développement pour préparer l’avenir. Je pense que nous l’atteindrons d’ici quelques années mais aujourd’hui nous préférons utiliser nos ressources financières pour pouvoir accélérer et garder notre avance sur la partie produits et solutions». 

Justement, comment Withings souhaite alors ce servir de cette levée de 53 millions d’euros pour accélérer son développement? 

Mieux anticiper les maladies

Avec cette levée, Withings va accélérer son empreinte sur le marché B to B dans un premier temps aux Etats-Unis qui est «un peu en avance de phase» sur ce plan par rapport aux autres pays, explique Mathieu Letombe.

L’entreprise veut également lancer de nouvelles gammes de produits qui suivront davantage de données médicales. Le but est aussi de pouvoir mieux anticiper le déclenchement de maladies avant qu’elles adviennent, en couplant les promesses de l’intelligence artificielle à la variété des données collectées.

La société va également développer des solutions spécifiques au B to B. Pour l’accompagner dans ces projets, le spécialiste de la santé connecté qui compte actuellement 200 employés prévoit d’en recruter une centaine de plus d’ici la fin de l’année. 

Withings: les données clés

Fondateurs : Eric Carreel, Cédric Hutchings et Fred Potter
Création : 2008
Siège social : Issy-les-Moulineaux
Effectifs : 200
Secteur : e-santé
Activité : santé connectée
Concurrents : Apple, Xiaomi, Fitbit


Financement : 53 millions d’euros en juillet 2020. Investisseurs: Gilde Healthcare, Idinvest Partners, Bpifrance, BNP Paribas Développement, Oddo BHF et Adélie Capital.

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