[French Tech 120] Sur quels leviers mise HR Path pour relancer sa croissance en 2021?
Interview de François Boulet, associé-fondateur d’HR Path
Fondé en 2001, HR Path s’est considérablement développé avec aujourd’hui une présence dans 18 pays et 1000 collaborateurs. Cependant, comme de nombreuses entreprises, l’année 2020 n’a pas épargné la société qui a vu sa croissance considérablement ralentir pour atteindre 3%.
Le spécialiste des ressources humaines a ainsi quitté le Next40 pour rejoindre cette année le French Tech 120. Mais il table sur une reprise pour 2021 et espère atteindre 30% de croissance. Comment?
HR Path se développe de trois façons: via du conseil, à travers le déploiement technique et fonctionnelle de solutions tierces, et par le développement de ses propres outils RH. «Nous sommes présents sur toute la chaîne de valeur des ressources humaines», explique François Boulet, associé-fondateur d’HR Path.
Retrouvez l’interview complète de François Boulet, associé-fondateur d’HR Path:
Des partenaires-concurrents
«Nous faisons du conseil, de l’implémentation et du run, c’est à dire de l’externalisation de paie. Sur le conseil, nous faisons de la transformation digitale. Nous accompagnons les clients dans la refonte de leurs processus. Nous faisons du ‘change’ et nous les aidons dans toute leur stratégie RH. Sur l’implémentation, nous implantons le logiciel RH qu’ils ont choisi: cela peut être SAP, Oracle, Workday, Cegid, Sage, Silae… Nous sommes agnostiques par rapport au produit. Et puis le troisième métier, c’est l’externalistaion. Nous faisons la paie pour nos clients. Cela représente à peu près 1,2 million de paies».
Un positionnement particulier qui fait que certaines entreprises peuvent à la fois être des partenaires et des concurrents. «Pour nous, c’est un plus car nous estimons que lorsque nous avons bien analysé la problématique du client, nous allons être le plus à même de choisir la solution et de suivre notre conviction. Notre force est que nous sommes capables de conseiller, et de mettre sen œuvre. Et cela, il y a peu de gens qui savent le faire sur le marché. Et c’est encore plus le cas à l’international».
60% du chiffre d’affaires d’HR Path provient de son activité d’implémentation, 20% de la partie conseil et également 20% pour l’externalisation de la paie.
L’entreprise cite des clients comme Airbus, Eiffage, Total, Société Générale, Vallourec ou encore The Body Shop parmi ses clients.
Des entreprises attentistes
Mais la crise a eu un impact important sur HR Path. «Nous avons vraiment suivi le Covid. Mars n’a pas été un bon mois. En avril, nous avons perdu à peu près 40% de notre chiffre d’affaires, en mai aussi. Après, cette décrue c’est un peu atténuée. Et puis en septembre, nous avons eu une relance. Ce qui fait qu’on arrive à peu près au même chiffre d’affaires que l’an passé. Nous avons eu la chance d’être même un peu en croissance de 3%, ce qui est une belle performance», développe François Boulet.
Que s’est-il passé du côté des clients et prospects? Ces derniers ont ralenti- voire mis sur pause- leur grands plans de transformation a constaté le fondateur d’HR Path.
«Il y a peu de visibilité. Au-delà de quatre mois, peu d’entreprises sont capables d’être sûres que tout va bien se passer. Sans compter tout le pan de l’économie, comme l’hôtellerie-restauration, où l’on assiste à un drame économique. Et pour les secteurs un peu moins touchés, on retrouve le business as usual mais il manque les nouveaux projets, les nouvelles transformations et la nouvelle croissance qui est très délicate pour toute une part de l’industrie liée à la consommation», poursuit François Boulet.
Poursuivre la conquête du marché à l’international
Le chiffre d’affaires de l’entreprise est de 110 millions d’euros. Malgré cette conjoncture difficile, HR Path pense pouvoir retrouver ses niveaux de croissance d’avant la crise et vise les 30% pour 2021. Comment?
La société qui s’est toujours aussi beaucoup développée par la croissance externe – en 2020 elle avait par exemple mis la main sur la société canadienne InTalent pour accélérer en Amérique du Nord- compte poursuivre cette stratégie avec des acquisitions à l’étranger cette année. Pour aller chercher d’autres clients, elle mise également sur la poursuite de son expansion géographique.
Un passage du Next40 au French Tech 120 qui n’a pas été une surprise
Pour ce qui est de son passage du Next40 au French Tech 120, l’entreprise s’y attendait étant donné le ralentissement de sa croissance. Au vu du contexte, elle a en revanche peu tiré partie du programme en 2020. «Nous en avons assez peu profité. Cela a surtout été de la gestion de crise cette année. Il y a eu peu d’événements. Nous n’avons pas pu beaucoup voyagé». Mais François Boulet reconnaît une certaine résilience à l’écosystème Tech français.
«Beaucoup de ceux qui comme nous avaient prévu des croissances à deux chiffres sont revenus à du flat ou du ‘flat plus’, ce qui est très bien pour la French Tech. Et les entrants du Next40, ce sont des nouveaux business models, tandis que certains ont réussi à se maintenir, ce qui est super pour eux».