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Monster Europe en voie de liquidation, Randstad et Apollo face à leurs responsabilités

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La liquidation de Monster Europe est désormais inévitable, près d’un an après la création d’une joint-venture entre Monster et CareerBuilder, les actionnaires Randstad (49 %) et Apollo (51 %) ont interrompu tout soutien financier à l’ex-pionnier du recrutement en ligne, condamnant son activité sur le continent. En France, plus de 200 salariés sont concernés par la fermeture, sans qu’aucune solution de reclassement ou d’accompagnement n’ait été proposée.

Après avoir racheté la société en 2016, Randstad en est resté propriétaire à 100 % jusqu’en septembre 2024, avant de céder la majorité du capital à Apollo, tout en conservant 49 % des parts. Depuis, Randstad se présente comme un simple actionnaire minoritaire, invoquant l’absence de contrôle opérationnel. Un positionnement vivement contesté par les représentants du personnel.

Un accord d’entreprise, signé sous l’égide de Randstad et valide jusqu’en 2027, prévoyait pourtant un accompagnement renforcé pour les salariés concernés par un licenciement économique, notamment les profils seniors, en reconversion ou porteurs de projets entrepreneuriaux. Cet engagement ne serait plus respecté, sollicité officiellement par les élus du personnel, Randstad aurait opposé une fin de non-recevoir, estimant ne pas devoir assumer les conséquences sociales d’une société dont il ne détient plus la majorité.

Dans le même temps, des versements ciblés ont été effectués à destination des cadres dirigeants du groupe, 1,2 million de dollars de “Transaction Award” pour la gestion de la liquidation, et près de 5 millions d’euros débloqués lors du lancement de la joint-venture en 2024 dans le cadre d’un plan actionnarial. Aucun dispositif équivalent n’a été mis en place pour les salariés, dont les indemnités et salaires devront être pris en charge par le système public français.

Cette situation interroge, d’une part, sur la portée effective des engagements sociaux contractés par les grandes entreprises, en particulier lorsqu’elles modifient leur structure capitalistique, d’autre part, sur la capacité des actionnaires à assumer leur part de responsabilité en matière sociale, au-delà du strict périmètre juridique. Enfin, elle relance le débat sur le rôle de l’État et des contribuables dans le financement indirect de décisions de désengagement prises par des groupes solvables.

Les salariés de Monster France, toujours mobilisés, appellent aujourd’hui Randstad à respecter ses engagements historiques et à assumer pleinement sa responsabilité sociale.

 

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