
Spiko lève 18,5 millions d’euros pour réveiller la trésorerie des entreprises
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En Europe, plus de 20 000 milliards d’euros stagnent sur les comptes courants des entreprises et des particuliers, générant peu ou pas de rendement. Une situation qui contraste fortement avec les États-Unis, où même les plus petites structures mobilisent leur trésorerie dans des instruments liquides et rémunérateurs comme les fonds monétaires. C’est précisément cette inertie que la fintech Spiko veut faire évoluer, en s’attaquant à ce que ses fondateurs considèrent comme un angle mort des marchés européens avec ’accès simple, quotidien et sans risque à la performance monétaire.
Fondée en 2024, Spiko entend démocratiser l’accès aux fonds monétaires institutionnels en Europe. Sa solution permet à toute entreprise, PME comprise, de placer sa trésorerie excédentaire dans des véhicules à rendement quotidien, adossés à des titres publics à court terme comme les bons du Trésor français ou américains. Contrairement aux produits bancaires traditionnels, la plateforme de Spiko permet une souscription instantanée, une liquidité intégrale, et une rémunération versée chaque jour.
« En Europe, on pense à tort que pour générer du rendement, il faut immobiliser son argent ou prendre des risques. Tant que les taux des banques centrales sont positifs, laisser dormir sa trésorerie revient à passer à côté de rendements que les entreprises américaines obtiennent avec bien plus de facilité. Avec Spiko, nous changeons la donne : chacun peut désormais mettre sa trésorerie au travail, facilement », explique Paul-Adrien Hyppolite, cofondateur de l’entreprise.
Au cœur de l’infrastructure Spiko se trouve un mécanisme de tokenisation inédit en Europe pour ce type de fonds. Cette architecture permet d’éliminer les intermédiaires traditionnels, de réduire les coûts, et d’offrir des transferts de liquidité en continu, 24h/24. Les souscriptions et rachats peuvent être réalisés aussi bien en fiat qu’en stablecoins, avec une conversion instantanée, positionnant Spiko à l’intersection de la finance institutionnelle et de la finance programmable.
En un an, la jeune pousse revendique plus de 300 millions d’euros d’encours sous gestion, pour près de 800 millions d’euros de flux de souscriptions et de rachats traités, le tout sans équipe commerciale. Sa croissance mensuelle moyenne atteint 20 % depuis janvier 2025. Spiko a déjà convaincu environ 1 000 entreprises clientes et amorce désormais une phase d’expansion en s’appuyant sur des intégrations API avec des partenaires fintech comme Memo Bank et Fygr.
Cette dynamique s’inscrit dans un paysage concurrentiel encore peu structuré en Europe, ainsi des acteurs comme TreasurySpring au Royaume-Uni proposent un accès simplifié aux produits monétaires, toutefois leur modèle reste centré sur les grandes entreprises et n’intègre ni rémunération quotidienne ni infrastructure tokenisée. En France, des solutions comme Agicap ou Fygr permettent un suivi prévisionnel de trésorerie, mais sans fonctionnalité de placement automatique ou d’optimisation des rendements. D’autres, tels que Kantox ou Pennylane, se concentrent respectivement sur le risque de change ou la comptabilité intégrée. Spiko se distingue en combinant accès à des instruments monétaires de qualité institutionnelle, versement quotidien des intérêts, tokenisation des flux et intégration API-first, créant ainsi une brique financière inédite au service de la trésorerie active des PME.
Pour soutenir cette dynamique, Spiko vient de lever 18,5 millions d’euros en série A. Le tour a été mené par Index Ventures, avec la participation de White Star Capital, Frst, Rerail, Bpifrance Digital Venture et Blockwall. Plusieurs personnalités de la fintech ont également investi à titre individuel, dont Nikolay Storonsky (cofondateur de Revolut), Jean-Luc Robert (fondateur de Kyriba), Zach Abrams (cofondateur de Bridge), Harsh Sinha (CTO de Wise), Lionel Assant (co-CIO de Blackstone) et les fondateurs de Pennylane.
Spiko a été fondée en 2024 par Antoine Michon, ancien conseiller au ministère de la Transformation publique et ex-Palantir, et Paul-Adrien Hyppolite, ancien économiste à la Direction générale du Trésor. La société est basée entre Paris et Londres. Cette levée de fonds de 18,5 millions d’euros porte à plus de 20 millions d’euros les montants réunis depuis la création.