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Orbit Capital lève 70 millions d’euros pour structurer le marché du venture debt en Europe centrale

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Quand Orbit Capital voit le jour en 2019, la notion même de venture debt n’existe pratiquement pas dans les pays d’Europe centrale et orientale. Les scaleups de la région, même en forte croissance, restent trop jeunes ou trop atypiques pour répondre aux critères des banques. Quant aux fonds de capital-risque, ils concentrent leurs investissements sur des tickets majoritaires ou sur les hubs occidentaux. Entre les deux, un vide que Radovan Nesrsta, fondateur d’Orbit Capital, va méthodiquement combler.

« Notre société a introduit le venture debt, un mode de financement inédit dans notre région, qui s’adresse à la fois aux entreprises jeunes et en forte croissance, ainsi qu’aux sociétés déjà établies mais encore exclues du crédit bancaire traditionnel » explique-t-il. Le modèle est de prêter entre 3 et 10 millions d’euros à des startups tech proches de la rentabilité, sans les forcer à céder davantage de capital.

« Ce financement est jusqu’à quatre fois moins coûteux pour eux et leurs investisseurs que s’ils devaient encore diluer leurs parts » précise Nesrsta. Pour les investisseurs, le premier fonds, lancé en 2019, a tenu ses promesses : une quinzaine de sociétés financées, un rendement cible de 15 %, et un risque contenu grâce à une sélection d’entreprises générant déjà des revenus.

La première infrastructure de venture debt à l’Est

Avec la première clôture de 70 millions d’euros pour son deuxième fonds Growth Debt II, Orbit Capital franchit un nouveau cap. L’objectif final est fixé à 100 millions d’euros. L’écosystème institutionnel suit : le Fonds Européen d’Investissement (EIF), la banque Česká Spořitelna et le fonds de pension Rentea (groupe Partners) sont tous engagés. Les particuliers peuvent également accéder au fonds via le gestionnaire d’actifs Conseq.

Dans les portefeuilles du fonds précédent, on retrouve plusieurs pépites régionales : Rohlík (supermarché en ligne tchèque), Twisto (application FinTech), ThreatMark (cybersécurité), CloudTalk (centres d’appels augmentés par l’IA) et Boataround (plateforme slovaque de location de bateaux).

Cette stratégie attire des institutionnels en quête d’impact. Pour Marjut Falkstedt, directrice générale de l’EIF, « cet investissement fournira un financement essentiel aux PME et entreprises à taille intermédiaire innovantes, tout en renforçant la compétitivité économique de la région ».

Un outil pour une deuxième transformation économique

Le positionnement d’Orbit ne relève pas seulement de la finance. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de souveraineté et de montée en gamme industrielle de la région. Jan Seger, directeur du financement chez Česká Spořitelna, le formule ainsi : « Nous contribuons à la deuxième transformation économique du pays, en soutenant des entreprises à fort potentiel qui ne remplissent pas encore les conditions classiques de crédit mais portent des modèles innovants ».

Avec ce nouveau fonds, Orbit Capital souhaite soutenir entre 15 et 20 nouvelles entreprises en phase d’expansion. L’accent est mis sur des sociétés ayant déjà validé leur produit, établi une base clients, et affichant des revenus récurrents. Le but : les aider à financer leur croissance, leur internationalisation ou leurs investissements technologiques, sans en passer systématiquement par une série B dilutive.

« Pendant les cinq premières années, nous avons construit une infrastructure de venture debt à partir de rien. Aujourd’hui, nous disposons de la confiance des fondateurs et des investisseurs pour accélérer », affirme Lukáš Macko.

Outre le véhicule de dette, Orbit gère également le fonds Growth Equity I, dont le portefeuille compte deux licornes européennes.

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