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Zoom, outil de licenciement collectif pour les startups américaines

La crise du Covid-19 frappe de plein fouet l’économie mondiale et les entreprises sont de plus en plus nombreuses à procéder à des licenciements dans l’urgence, au détriment des employés. ZipRecruiter, Sephora, Pana, TripActions, Wonderschool, Rent the Runway ou encore Bird font partie des entreprises qui ont licencié une partie conséquente de leurs équipes via une application de visioconférence. Aux Etats-Unis, des startups ont licencié des centaines d’employés en même temps via l’application Zoom. Pour les salariés concernés, l’expérience a pu se révéler traumatisante. 

Vendredi 27 mars, la startup américaine de trottinettes électriques Bird a licencié 406 employés sur Zoom. La startup a organisé une visioconférence intitulé « COVID-19 Update », où elle a convié les personnes qui devaient être licenciées, sans que celles-ci ne se doutent de ce qui les attendait. En effet, les salariés de Bird ont été nombreux à penser qu’il s’agissait d’une mise au point de la situation par le fondateur, Travis VanderZanden, qui ne s’était pas encore adressé à eux, tandis qu’ils étaient en télétravail depuis deux semaines, selon le site américain Dot.LA.

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« 100 vidéos différentes de chaos »

Des employés licenciés témoignent d’une grande froideur lors de l’annonce de leur départ, avec une vidéo affichant seulement un fond d’écran avec l’inscription « COVID-19 » et la voix d’une femme que beaucoup n’ont pas reconnu. En quelques secondes, « la voix » chargée de licencier les 406 employés a annoncé que toutes les personnes invitées à cette réunion venaient de perdre leur emploi. 

Dix minutes après l’annonce, tous les salariés concernés ont été bloqués de leur compte Slack où ils communiquaient avec leurs collègues, sans avoir été prévenus au préalable. Beaucoup d’entre eux déplorent la manière dont ils ont été remerciés, à commencer par le retard qu’a pris la réunion et qui a conduit certains à quitter la conférence sans pouvoir y retourner. De plus, les personnes qui étaient en congé et qui n’ont pas suivi la réunion ont donc pu apprendre la nouvelle sur le média d’information américain TechCrunch environ une heure après la conférence ou par des collègues. 

Les employés de la startup TripActions, spécialisée dans les voyages d’affaires, ont vécu une expérience similaire. Mardi 24 mars, une centaine d’entre eux, spécialisés dans l’assistance client ou dans la satisfaction client, ont été invités à participer à une réunion sur Zoom avec une responsable de TripActions. Après un court monologue sur l’économie et le coronavirus, elle a annoncé que toutes les personnes conviées à la vidéoconférence étaient licenciées, comme le rapporte une source au média Protocol. « Les gens pleuraient et paniquaient », a déclaré un employé de TripActions qui a été licencié lors de la réunion sur Zoom. « C’était comme 100 vidéos différentes de chaos. »

De même, la startup spécilaisée dans le recrutement ZipRecruiter a licencié vendredi 3 avril plus de 400 des 1 200 employés qu’elle embauchait via Zoom. Le PDG de l’entreprise a affirmé avoir personnellement procédé à tous les licenciements. Dans le secteur de l’EdTech, la startup Wonderschool a licencié 75% de son équipe lors d’un appel sur Zoom.

L’industrie du retail particulièrement touchée

Dans l’industrie du retail, les entreprises ne sont pas épargnées non plus. Depuis le début du confinement, faute de magasins ouverts, de grandes enseignes à l’instar de Macy’s, Gap ou encore Urban Outfitters ont déjà procédé à des licenciements collectifs. Parmi eux, Rent the Runway, l’enseigne de mode et de décoration spécialisée dans la location de produits de luxe, a remercier l’ensemble de son personnel retail sur Zoom. L’entreprise a fermé toutes ses boutiques, situées en Californie, à New York, Chicago et Washington. 

Un dirigeant de Rent the Runway a convié le personnel des magasins sur l’application de visioconférence pour leur annoncer qu’ils n’avaient « aucune visibilité pour le moment sur la possibilité de rouvrir les magasins », selon les propos rapportés par le média The Verge, et que par conséquent, toutes les personnes présentes à la réunion perdaient leur emploi. Les employés disent que leurs comptes de messagerie ont été désactivés peu de temps après l’appel, qui a duré moins de 30 minutes. 

Sephora a également licencié des milliers d’employés à travers les États-Unis mardi 31 mars. Parmi les 17 000 employés que l’entreprise de produits de cosmétique a remercié, des centaines d’entre eux ont été informés via une visioconférence. « On pouvait entendre tout le monde pleurer », a déclaré Brittney Coorpender, ex-employée dans un magasin Sephora en Californie, au média Business Insider. L’entreprise appartenant à LVMH a dit espérer pouvoir réembaucher les travailleurs licenciés plus tard.

Avertir les salariés ?

Si d’autres entreprises ont procédé à des licenciements de manière urgente et par visioconférence, certaines ont tenu à prévenir leurs employés que des licenciements auraient lieu avant de le leur annoncer personnellement. Pana, une startup américaine spécialisée dans l’organisation de voyages à destination des entreprises, a annoncé le licenciement de 18 de ses salariés sur Zoom. L’une des salariés concernés confie au Wall Street Journal avoir participé à une réunion sur Zoom où la direction leur a annoncé que des licenciements auraient lieu. Les personnes concernées ont ensuite reçu une nouvelle invitation à une visioconférence pour que des détails sur les indemnités de licenciement leur soit donnés.

L’entreprise basée à Denver admet que procéder à des licenciements de cette manière était quelque chose de regrettable et a affirmé qu’elle consacrait des ressources pour aider ces anciens employés à trouver un autre travail. En les prévenant que des licenciements allaient avoir lieu, ces employés ont pu avoir le choix d’être visible à la caméra ou non et de recevoir cet appel dans un lieu isolé et non pas devant leurs proches. 

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Un commentaire

  1. Faut arrêter le Zoom bashing! N’importe quelles plateformes de vidéo conférence (et le téléphone et les SMS) peuvent être utilisées pour cela. Et la plus populaire le sera sûrement plus que les autres. Citer la marque de la plateforme utilisée pour cette pratique n’a donc aucun intérêt journalistique.

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