Moment devient Dimpl et lève 4 millions d’euros auprès d’Elaia, Idinvest et Bpifrance
Interview de Raphaël Kakon, co-fondateur et CEO de Dimpl
En France, un quart des faillites touchant des TPE et PME sont provoquées par des retards de paiement et des impayés. Et avec la crise du coronavirus, ces retards de paiements et ces impayés risquent de se multiplier et de mettre en péril encore plus d’entreprises. Pour lutter contre ce fléau, Moment a vu le jour en 2018. La société annonce aujourd’hui un tour de table de 4 millions auprès d’Elaia, Idinvest et Bpifrance pour élargir son offre et poursuivre son développement. A cette occasion, elle change de nom pour devenir Dimpl.
Fondée par Raphaël Kakon et Eric Le Barz, la jeune pousse française a mis sur orbite un service permettant aux entreprises de bénéficier d’une assurance à la facture, de manière à ce qu’elles soient payées en temps et en heure pour ne pas plomber leur trésorerie. Pour délivrer des polices d’assurance couvrant les factures des entreprises clientes, Dimpl s’appuie sur Euler Hermes, fililale du groupe Allianz. Ainsi, en cas d’un retard de paiement, la société s’occupe des relances et du recouvrement, et verse à l’entreprise cliente 90% du montant de la facture à la date de l’échéance, puis les 10% restants quand la facture est réglée par le payeur. Si ce dernier ne paie pas, l’entreprise conserve les 90% versés par Dimpl.
Un bond de 25% des défaillances d’entreprises en France d’ici 2021
La start-up assure que sa solution permet de faire gagner en moyenne 27 jours de trésorerie à ses clients. Un gain qui peut s’avérer vital face à la crise du coronavirus puisque près de 100 000 entreprises françaises disposent actuellement de 30 jours de liquidités, contre quatre à cinq mois de réserves avant la crise. Selon l’assureur-crédit Euler Hermes, les défaillances d’entreprises devraient bondir de 35% d’ici 2021 à travers le monde, et de 25% en France. L’année prochaine, ces défaillances pourraient ainsi toucher plus de 64 000 entreprises dans l’Hexagone. «Les entreprises n’ont pas encore réellement pris la mesure de l’onde de choc de l’impayé qui n’a pourtant jamais été aussi forte», estime Raphaël Kakon, co-fondateur et CEO de Dimpl.
Face à cette perspective angoissante, Dimpl va déployer une nouvelle solution par abonnement annuel avec un tarif dégressif en fonction du volume de factures assurées. «Pour faire suite à la crise et ses conséquences, les entreprises devront faire face à de nouvelles charges qui n’existaient pas auparavant dans leur compte de résultat, créant de facto un stress lié à la trésorerie. Cela aura sûrement une incidence sur leur développement dans les années à venir, et en définitive sur le dynamisme de l’emploi. Cette levée de fonds va nous permettre d’accélérer et d’apporter une solution concrète et innovante aux entreprises pour leur permettre de traverser cette crise», explique Raphaël Kakon.
Pour accélérer son développement, la société prévoit notamment de nouer des partenariats avec des néobanques et des logiciels de facturation. Une manière pour Dimpl de gagner du terrain dans l’Hexagone sur un marché occupé par des entreprises comme Upflow, plateforme de gestion des factures impayées issue du start-up studio franco-belge eFounders. Cette dernière a levé 2,5 millions d’euros l’an passé auprès de Kima Ventures, le fonds de Xavier Niel dirigé par Jean de La Rochebrochard, et d’eFounders.
Dimpl : les données clés
Fondateurs : Raphaël Kakon et Eric Le Barz
Création : 2018
Siège social : Paris
Secteur : FinTech
Marché : solution de gestion des retards de paiement et des impayés
Financement : 4 millions d’euros auprès d’Elaia, Idinvest et Bpifrance en octobre 2020…
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