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Planity, champion français du SaaS beauté, veut consolider le marché européen.

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Pour ce dernier numéro de la saison nous avons le plaisir de recevoir un entrepreneur très discret de l’écosystème Frenchtech mais dont la solution est aujourd’hui leader sur le marché français et déployée sur plusieurs marché européen notamment l’Allemagne où ils occupent la seconde position du podium. Il s’agit d’Antoine Puymirat, CEO et co fondateur de Planity, une plateforme de services à destinations des coiffeurs, et salons de beauté. Il revient dans Le Club FRENCHWEB sur le développement de l’entreprise, le marché, le produit et l’offre, comment il a structuré son financement pour faire face à sa croissance.

Antoine Puymirat revient sur une décennie d’expérience dans la réservation en ligne (Active Hotels, Click Rendez-Vous) avant de fonder Planity en 2017 avec une conviction forte : la réservation dans la beauté souffrait d’un mauvais positionnement produit. Là où d’autres avaient échoué en imposant un modèle de commission calqué sur Booking ou LaFourchette, Planity a opté dès le départ pour un modèle par abonnement, plus adapté à un secteur où la fidélité client est forte.

💡 Cette approche a permis de bâtir un business profitable à double face : un logiciel SaaS de gestion + une place de marché générant de la visibilité sans coût marginal pour les pros.

Une croissance tirée par la distribution 

Planity compte 50 000 clients pros en France, Allemagne et Belgique, avec 12 millions d’utilisateurs mensuels. Ce qui frappe, c’est la persistance de l’agenda papier comme principal concurrent. Pour convaincre, la digitalisation se fait salon par salon, via une armée de 250 commerciaux, dont 200 sur le terrain. C’est un modèle d’expansion lourd mais efficace, avec des effets de réseau puissants.

🧱 Le moteur de croissance n’est pas l’IA ou le viral : c’est la vente terrain et l’effet boule de neige localisé (chaque nouveau client amène ses clients finaux sur la plateforme, générant du trafic qualifié).

Vision produit et culture pragmatique

Le logiciel Planity va bien au-delà de la réservation : encaissement, fidélité, gestion du personnel, SMS de rappel, bientôt Tap-to-Pay. Chaque évolution produit part des besoins clients remontés par les commerciaux, et non d’un top-down parisien. Antoine Puymirat insiste sur une culture de la simplicité : éviter les complexités gratuites, contourner les problèmes, aller vite et efficacement.

🧠 L’innovation n’est pas technologique, elle est organisationnelle : l’équipe terrain dicte le produit. La culture d’entreprise est structurée par cette proximité avec le réel, et non par des benchmarks corporate.

Ambitions européennes et consolidation

Malgré une position de leader en France et n°2 en Allemagne, Planity estime que 92 % du marché européen reste à digitaliser. La prochaine étape est la consolidation du marché via des rachats, mais les valorisations de 2021 posent problème. L’objectif est de devenir l’acteur européen de référence, avec une structure simple et peu d’intégrations complexes.

 Antoine Puymirat assume un discours contre-cyclique : les fonds ne se bousculaient pas, le secteur était jugé peu digitalisable, mais Planity a levé discrètement plus de 100 M€ (Alven, Infravia…).

IA, menaces exogènes et positionnement stratégique

Planity utilise l’IA en interne pour automatiser des tâches (OCR des fiches de prestations), avec des gains de productivité drastiques. Mais reste très prudent vis-à-vis de Google, ChatGPT ou d’éventuelles réservations par IA : l’adoption client prime. La menace ne viendrait pas tant d’un concurrent que d’une plateforme tech (Google, Meta, OpenAI) intégrant la réservation de façon native.

 Le risque structurel identifié : devenir dépendant d’une interface tiers (Google Maps, ChatGPT), perdre la maîtrise de la relation client. Une posture lucide et stratégique.

 

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