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Racheté par le Crédit Agricole, comment Linxo compte accélérer dans l’open banking

Interview de Bruno Van Haetsdaele, co-fondateur de Linxo

Alors que se déroule le Paris FinTech Forum depuis ce mardi et jusqu’à demain, le secteur de l’open banking poursuit sa consolidation. En effet, depuis l’entrée en vigueur en janvier 2018 de la directive sur les services de paiement (DSP2) ce domaine est en pleine ébullition. Dernier mouvement en France dans le secteur: le rachat de la startup Linxo par le Crédit Agricole.

Quelle analyse Bruno Van Haetsdaele, co-fondateur de Linxo, et donc au cœur de cette opération fait du secteur en ce moment? «Si on regarde juste sur les deux dernières semaines, il y a eu deux grosses annonces. Celle du rachat de Plaid, l’acteur américain, par Visa pour une valorisation de 5 milliards de dollars et aussi une très belle levée de fonds de Tink pour une valorisation de plusieurs centaines de millions d’euros. Et effectivement, c’est le secteur de l’open banking qui se développe fortement avec la DSP2, mais pas que. Cela a commencé avant, c’est un mouvement qui est global », explique ce dernier interrogé par Frenchweb. «Ce sont les consommateurs qui se réapproprient et reprennent le contrôle de leurs données», poursuit le co-fondateur de Linxo.

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Un rachat inévitable?

Alors que la concurrence continue à réaliser d’importantes levées de fonds, avec par exemple un autre acteur français, Lydia, qui a récemment réuni 40 millions d’euros dans un tour mené par Tencent, rejoindre un grand groupe bancaire était-il inévitable pour Linxo? «Nous avons regardé un peu toutes les possibilités. Il se trouve que nous avions trois acteurs institutionnels au capital, Crédit Agricole, Crédit Mutuel Arkéa et Maif Avenir. Nous avions déjà de très fortes collaborations avec le Crédit Agricole et il y avait un souhait mutuel de les approfondir. Nous avons vu une vraie opportunité de continuer à développer notre projet aux côtés de cet acteur qui a une force de frappe très importante en France et aussi dans plusieurs pays d’Europe, ce qui va aussi servir notre stratégie de développement à l’international », explique Bruno Van Haetsdaele.

Crédit Agricole Payment Services (CAPS), qui réuni les activités de paiement du groupe Crédit Agricole, revendique 30% de part de marché en France avec le traitement de 11 milliards d’opérations par an (cartes, virements, prélèvements et chèques, en émission comme en réception).

«Cela nous donne les moyens d’accélérer et de poursuivre nos investissements pour continuer à innover», résume le co-fondateur de Linxo. le co-fondateur explique que sinon, la startup continuera à fonctionner comme une entreprise indépendante avec ses 81 salariés principalement situés à Aix en Provence, puis dans les Villages Crédit Agricole à Paris à Sophia Antipolis.

Des partenariats avec Younited Credit, Meilleurs Taux ou encore KPMG

De son côté, sur quoi exactement le Crédit Agricole a-t-il mis la main? Linxo possède deux activités. Sur le volet B to C, pour son application qui permet d’agréger différents comptes bancaires, la startup revendique 3 millions d’utilisateurs en France. Parmi eux, un tiers environ l’utilise comme leur application bancaire principale avec une connexion qui va d’une fréquence quotidienne à trois fois par semaine. L’application fonctionne sur un modèle freemium avec un abonnement qui permet d’accéder à davantage de fonctionnalités pour 30 euros par an. L’entreprise touche également des revenus « partenaires ». Ces derniers découlent des produits qui sont proposés dans cette appli mais construits avec d’autres entreprises. 

En ce qui concerne  la partie B to B, la FinTech propose des briques d’API jusqu’à des solutions complètes d’applications mobiles en marque blanche pour d’autres startups, des banques ou encore des assurances. Elle revendique une centaine de clients et construit des partenariats pour développer les cas d’usages. Elle travaille par exemple avec Younited Credit et Meilleurs Taux pour la mise en place de parcours d’octroi de crédit 100% digitaux ou à signer un partenariat avec KPMG afin de connecter la donnée bancaire avec les systèmes comptables des entreprises.

«L’open banking peut paraître un peu abstrait mais il y a de vrais cas d’usage qui se développent aujourd’hui. Notre ambition, notre vision, c’est d’être au cœur de ces cas d’usage et de fournir la meilleure expérience pour les développeurs», développe Bruno Van Haetsdaele.

L’entreprise ne communique pas sur son chiffre d’affaires, mais actuellement, c’est le B to B qui tire l’activité de la FinTech. D’un point de vue général, «nous sommes toujours en phase d’investissement », explique le co-fondateur de Linxo. «Sur l’activité B to C, il y a un fort enjeu de développement de la base d’utilisateurs».

Les agrégateurs de comptes rentrent dans le 3e volet de leur développement

Si a leurs débuts les agrégateurs de comptes permettaient surtout de réunir des informations au même endroit, leurs fonctionnalités ont largement évolué comme le montre d’ailleurs l’élargissement des services proposés par Linxo.

Après avoir permis un accès plus facile à l’information, la startup a élargi sa gamme pour permettre aux utilisateurs de pouvoir prendre des décisions grâce à la gestion de budget. Ces derniers peuvent ainsi catégoriser leurs dépenses ou encore utiliser un prévisionnel pour anticiper le solde de leur  compte bancaire. Maintenant, il s’agit de leur permettre « d’agir » à partir de leur agrégateur de compte.Chez Linxo, cela se manifeste par le fait qu’il est désormais possible de réaliser des virements internes et externes. Une option disponible pour l’instant auprès de six banques.  «C’est l’un des enjeux de la DSP2 et des API bancaires qui sont au fur et à mesure fournies par les banques dans le cadre de cette directive. Progressivement, nous allons pouvoir supporter ces virements sur l’ensemble des banques en France et au-delà». Comment l’entreprise voit-elle l’avenir? Pouvoir proposer des comptes et des cartes Linxo pour une expérience utilisateur encore plus intégrée.

La question de la protection des données

Qu’est-ce qui pourrait bloquer l’adoption des agrégateurs de comptes bancaires?  « Il y a eu un frein à l’usage sur le fait de confier son compte bancaire à un acteur indépendant », reconnaît Bruno Van Haetsdaele. Pourtant, selon ce dernier la directive DSP2 fournit des gages supplémentaires.

« La DSP2 vient donner des solutions techniques à cela, puisque les solutions de récupération d’information de connexion aux comptes bancaires passent par des systèmes qui protègent davantage les identifiants et mots de passe des utilisateurs. On avait beaucoup de sécurité avant mais là cela est vraiment intégré au cœur des standards de la directive ».

Retrouvez l’interview complète de Bruno Van Haetsdaele, co-fondateur de Linxo:

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Au terme de l’opération avec le Crédit Agricole, le groupe bancaire détiendra plus de 85% du capital de la FinTech. Le solde du capital est lui détenu par les deux fondateurs. Les protagonistes ne révèlent pas le montant de la transaction. Mais depuis sa création en 2010, la startup basée à Aix-en-Provence et qui compte 81 collaborateurs avait levé 26,2 millions de dollars. 

L’interview par thématique

00.31: Comment la directive sur les services de paiement a donné un coup de fouet au secteur de l’open banking
02.07: Les rapprochements entre startups et grands groupes dans l’open banking, quel intérêt pour les utilisateurs?
04.16: Rejoindre un grand groupe, condition sine qua non pour continuer à se développer face à la concurrence?
05.38: Quelle est exactement la vision commune que partage Linxo avec le Crédit Agricole?
08.46: Comment les fonctionnalités des agrégateurs de comptes ont-elles évolué?
12.20: Comment le grand public utilise-t-il l’application de Linxo? Courbe d’utilisateurs, fréquence…
15.53: Retour sur le business model de Linxo
16.33: Quels sont aujourd’hui encore les freins pour une adoption plus massive des agrégateurs de comptes?
20.15: Comment s’articule l’activité B to C et B to B de Linxo
21.18: L’organisation prévue à la suite du rachat
23.28: La feuille de route pour 2020

Linxo: les données clés

Fondateurs : Bruno Van Haetsdaele et Hugues Pisapia
Création : 2010
Siège social : Aix-en-Provence
Activité : application d’agrégation et de gestion de comptes bancaires
Concurrents: Bankin, Lydia


Financement : 26,2 millions de dollars au total. Investisseurs historiques: Crédit Agricole, Crédit Mutuel Arkéa et Maif Avenir. Janvier 2020: rachat par Crédit Agricole.

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