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Voliro lève 19,8 millions d’euros pour s’imposer sur le marché de l’inspection industrielle automatisée

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C’est l’un des derniers bastions de la main-d’œuvre suspendue dans les airs, des échafaudages et des cordistes à haute altitude. Pendant que les industries investissent dans la numérisation, les inspections de structures critiques restent souvent artisanales, risquées, et coûteuses. Pourtant, derrière cette inertie se cache un marché colossal, celui de l’inspection industrielle.

Voliro, spin-off de l’ETH Zurich, entend combler ce vide avec ses robots volants capables d’effectuer des inspections en contact direct, sur des structures verticales complexes. L’entreprise vient de lever 19,8 millions d’euros dans une extension de sa série A pour industrialiser sa technologie et accélérer sa présence mondiale.

La plateforme développée par Voliro intègre un rotor inclinable breveté, des capteurs interchangeables, et des fonctions de diagnostic alimentées par l’IA. L’objectif est d’inspecter plus vite, plus souvent, et sans humains en hauteur. Les gains sont jusqu’à cinq fois plus rapide sur les éoliennes, et des économies de 50 % sur les coûts d’intervention. Elle permet aussi de réduire les interruptions d’exploitation, facteur critique dans l’énergie, les chimies ou le ciment.

Dans un secteur où 30 % des accidents industriels majeurs en Europe sont liés à des défaillances structurelles, l’enjeu dépasse la productivité. Selon NACE International, la corrosion coûte chaque année 2 500 milliards de dollars à l’économie mondiale. Pourtant, la fréquence des inspections reste faible, et la pénurie de professionnels qualifiés aggrave le problème. Deux tiers des techniciens certifiés en inspection non-destructive (NDT) ont plus de 40 ans, et la relève tarde à se former.

Le marché mondial de l’inspection par drones est estimé à 746 millions de dollars en 2024, mais devrait franchir les 4,6 milliards en 2035, avec une croissance annuelle moyenne de 18 %. En Europe, la dynamique est forte, avec un marché estimé à 7,6 milliards d’euros d’ici 2030, tandis qu’en France, le secteur des drones industriels atteint déjà plus de 3 milliards d’euros en 2024, en croissance annuelle de 14,5 %. Ces chiffres confirment une tendance de fond : l’industrialisation de l’automatisation appliquée à des infrastructures vieillissantes.

Parmi les acteurs majeurs de ce virage technologique, Skydio (États-Unis) domine le marché avec ses drones autonomes utilisés par le gouvernement américain. Flyability (Suisse) se spécialise dans l’inspection en milieu confiné, et Donecle (France) propose des solutions pour l’aéronautique avec des essaims autonomes déjà déployés chez Air France-KLM. Delair, également français, cible les grands linéaires (pipelines, voies ferrées) avec des UAV à voilure fixe et traitement analytique cloud.

Voliro se distingue par un positionnement unique : inspection en contact, modulaire, et adaptable à de nombreux environnements verticaux (cheminées, tours, réservoirs, éoliennes). Cette approche le place au croisement de trois transitions structurelles, l’automatisation des inspections, la transformation climatique des infrastructures, et l’adaptation à la pénurie de compétences techniques.

« Les infrastructures sont l’épine dorsale de la civilisation moderne, et les maintenir est l’un des grands défis de notre époque », commente Florian Gutzwiller, CEO de Voliro. « Avec le soutien de noa Ventures et de clients visionnaires, nous concrétisons une vision qui relevait encore de la science-fiction il y a quelques années. »

Voliro a levé 19,86 millions d’euros (23 millions de dollars) dans une extension de sa Série A. Le tour a été mené par NOA VENTURES, avec la participation d’UBS via une facilité de dette. Le tour initial avait été dirigé par CHERRY VENTURES. Fondée en 2019, Voliro est issue du laboratoire des systèmes autonomes de l’ETH ZURICH. Elle est dirigée par FLORIAN GUTZWILLER. La société compte aujourd’hui plus de 40 clients dans 17 pays et réalise plus de 100 inspections par mois.

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