FRANCEHEALTHTECHIN THE LOOPLES LEVEES DE FONDSMEDTECHTHE PROMPT

VOCCA lève 4,7 millions d’euros pour déployer son IA vocale dans les cabinets médicaux

📩 Pour nous contacter: redaction@frenchweb.fr

Alors que Doctolib s’est imposé comme l’interface en ligne la plus visible, la réalité est qu’il ne couvre que 30 % des praticiens et rarement l’ensemble des motifs de consultation. 70 % des rendez-vous passent encore par le téléphone, un canal saturé où les secrétaires doivent faire face à l’accueil des patients, beaucoup d’administratif et des appels incessants.

Vocca.ai , fondée par Elliot Offenberg et Hugo Danet, se positionne sur ce maillon faible avec une IA vocale spécialisée dans le secteur médical. Disponible 24h/24 et 7j/7, elle prend en charge la totalité des appels et s’intègre directement aux logiciels métiers. Contrairement à une solution générique, l’IA est entraînée à la terminologie médicale et aux workflows propres à chaque spécialité. Elle peut gérer des cas complexes, comme la combinaison d’examens (IRM et radiographie sur un même créneau), tout en tenant compte des contre-indications (pacemaker, claustrophobie).

Une adoption naturelle côté patient

Les premiers retours montrent que l’IA est perçue comme un prolongement naturel du secrétariat. Lors d’un test, 40 % des patients n’ont pas identifié dans la première minute qu’ils dialoguaient avec une machine. Le taux de résolution des appels, qui plafonnait à 20 % à la création de l’entreprise, atteint aujourd’hui 80 %. Les établissements partenaires constatent une couverture de 100 % des appels, sans temps d’attente, et une baisse sensible des “no-shows” grâce aux rappels automatisés. Les patients soulignent la disponibilité permanente et la possibilité de prendre le temps lors de l’appel, là où une secrétaire humaine est souvent contrainte par la charge de travail.

Redéfinir le rôle des secrétaires médicales

Loin d’éliminer le secrétariat, la solution redistribue les missions. L’IA absorbe les demandes standardisées et administratives (factures, renvois, confirmations), tandis que les secrétaires se concentrent sur l’accueil physique et les situations complexes. L’outil offre une interface de supervision qui notifie les secrétaires en cas d’urgence ou de demande particulière, leur laissant le dernier mot sur des décisions critiques. Pour les praticiens, l’équation est attractive : le télésécrétariat externalisé figure parmi les trois principaux postes de dépense, après le loyer et la masse salariale.

Une architecture technologique multi-agents

Techniquement, Vocca s’appuie sur les modèles de langage (LLM) les plus avancés, structurés sous forme d’agents spécialisés. Chaque agent est entraîné sur un cas d’usage précis : prise de rendez-vous en ophtalmologie, gestion des dossiers patients, transcription de vocabulaire médical. L’équipe d’ingénieurs a travaillé à la fiabilité de la transcription et à l’extraction d’informations sensibles, comme les noms et prénoms, avec un taux de succès de 99 %. L’entreprise a également développé des garde-fous pour limiter les “hallucinations” des modèles, en encodant manuellement des centaines de cas d’usage afin d’assurer une cohérence opérationnelle.

Un marché en tension et un objectif de 10 000 praticiens

La société cible un marché vaste, en France, 200 000 professionnels de santé doivent gérer quotidiennement un flux d’appels qu’ils ne peuvent absorber. Déjà, 40 % d’entre eux recourent à des télésécrétariats, dont le coût peut représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros par an. Voca ambitionne d’équiper 10 000 praticiens d’ici fin 2026. La demande est là, mais l’entreprise doit renforcer ses effectifs pour déployer à grande échelle et perfectionner ses intégrations aux logiciels médicaux. Une équipe commerciale en forte croissance a été mise en place, passant de 1 à 6 personnes en quelques mois, avec un plan de doublement à court terme.

Une levée de fonds rapide

Vocca a levé 4,7 millions d’euros pour soutenir cette accélération. Le tour de table a été mené par Speedinvest (Autriche) et FirstMinute Capital (Royaume-Uni), tous deux familiers des sujets santé et IA, rejoints par plusieurs business angels français : Kima Ventures (fonds de Xavier Niel), le fondateur de Datadog, notamment. La levée s’est conclue en un temps record, avec des premiers term sheets reçus en 48 heures. Les fonds permettront de renforcer les équipes techniques et commerciales, d’étendre les intégrations logicielles et de préparer l’internationalisation de la solution.

Suivez nous:
Bouton retour en haut de la page