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Les supercalculateurs, nouvel enjeu de la bataille mondiale pour la domination technologique

AFP

En ciblant cette semaine les ambitions chinoises dans les « supercalculateurs », les États-Unis ont braqué les projecteurs sur cette industrie stratégique, enjeu d’une compétition féroce à laquelle se mêlent aussi le Japon et l’Union européenne. Jeudi, Washington a restreint les exportations de technologies américaines vers 7 entités chinoises, fabricants de supercalculateurs ou bien entités de recherche travaillant dans ce domaine, en argant notamment de la menace qu’elle représentaient pour la sécurité nationale.

« Les capacités en matière de supercalculateurs sont cruciales pour le développement d’un grand nombre -peut-être même de la quasi-totalité- d’armes modernes et de systèmes de sécurité nationale, dont les armes nucléaires et les armes hypersoniques », a souligné la secrétaire au Commerce américaine, Gina Raimondo. Dans le civil, ces ordinateurs surpuissants sont utilisés de longue date dans la météorologie, la prospection pétrolière ou la recherche scientifique. Ils sont de plus en plus utilisés dans l’industrie traditionnelle, qui ont besoin de leurs formidables capacités à simuler le réel pour tester leurs produits, ou en inventer de nouveaux.

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Ils permettent de remplacer ou compléter des expérimentations soit dangereuses (accidents), soit sur des durées très longues ou très courtes (climat), à des échelles de taille très petites ou au contraire gigantesques (protéines, astrophysique). Un supercalculateur peut également simuler un essai nucléaire. « Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus de ‘crash test’ d’automobiles, tout est réalisé par le calcul », explique un expert français de ces machines, qui n’est pas autorisé à s’exprimer publiquement sur le sujet. « En aéronautique, vous ne testez plus une sonde, une aile ou un pare-brise dans son coin, vous avez besoin de simuler les interactions de tous les composants ensemble ».

Les supercalculateurs actuels, des monstres qui s’étalent sur des dizaines, voire des centaines de mètres carrés d’armoires métalliques et de câbles, ont des puissances à donner le vertige, se mesurant en « pétaflops », des millions de milliards d’opérations par seconde. Le plus puissant du monde est depuis juin dernier un supercalculateur japonais Fugaku, développé par le groupe informatique nippon Fujitsu. Il est capable d’atteindre, en pointe, les 442 petaflops, soit 442 millions de milliards d’opération par seconde, selon les derniers chiffres de la liste « Top500 » qui fait figure d’arbitre mondial.

La Chine pas encore complètement autonome 

Mais les États-Unis et la Chine font globalement la course en tête en matière de puissance installée, avec des investissements colossaux pour atteindre les premiers le supercalculateur « exafloppique », dépassant le seuil d’un milliard de milliard d’opérations par seconde. « Je pense que les États-Unis pourraient y arriver en 2022. Et pour les Chinois, on ne sait pas -il n’est pas impossible qu’ils prennent les États-Unis de vitesse », indique l’expert français. La décision de Washington risque toutefois de retarder la Chine, qui n’est pas complètement autonome et a besoin de technologies américaines pour bâtir ces machines.

La Chine n’a pas encore prouvé par exemple sa capacité à fabriquer les processeurs au coeur des supercalculateurs, ni à développer les langages nécessaires pour les exploiter- elle dépend de ceux créés par l’Américain Intel ou par ARM, récemment rachetée par l’Américain Nvidia. « Si les Chinois ne peuvent utiliser ces types de langage, il va falloir qu’ils en inventent un troisième », explique l’expert. Mais personne ne doute de la capacité de la Chine, qui investit chaque année des centaines de millions de dollars dans ces supercalculateurs, à in fine parvenir à l’autonomie sur chacun des composants de ces machines.

Au fond, les restrictions à l’accès aux technologies américaines ne sont que des «peaux de banane» glissées sous les pas du géant chinois, qui peuvent le « retarder » mais pas l’empêcher d’atteindre son but, souligne Philippe Notton, le directeur général de SiPearl, une start-up française qui travaille sur la conception d’un processeur européen pour les supercalculateurs du futur. Derrière les États-Unis et la Chine, le Japon et l’Europe poussent également les feux.

L’Europe dispose d’un constructeur, Atos (ex-Bull), dont la première machine est au 7e rang du classement Top 500 (44 petaflops, pour une machine installée dans le centre de calcul allemande de Jülich (Rhénanie). La Commission européenne, des États européens et des industriels ont créé une entreprise commune, EuroHPC, pour fédérer leurs efforts dans le domaine et construire à une échéance qui n’est pas encore fixée, deux machines exafloppiques.

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