Nicolas Arpagian : «Faute d’empêcher des cyberattaques, il faut les détecter le plus tôt possible»
Interview de Nicolas Arpagian, directeur de la stratégie et des affaires publiques chez Orange Cyberdefense
Avec l’arrivée du numérique dans l’ensemble des pans de notre quotidien, la criminalité s’est elle aussi digitalisée avec des conséquences particulièrement néfaste pour les particuliers, les entreprises et les États. Preuve de l’ampleur du phénomène, le gouvernement a lancé la plateforme Cybermalveillance pour sensibiliser et soutenir les citoyens français face aux risques numériques.
En 2018, celle-ci a été sollicitée par 24 574 particuliers, 3 650 entreprises et 631 collectivités, soit 28 855 victimes au total. Le phishing, le piratage de compte et le spam mènent la vie dure aux particuliers, tandis que l’intrusion serveur, le phishing ainsi que les virus et les spams sont les attaques qui touchent le plus les entreprises dans l’Hexagone. En ce qui concerne les collectivités, le phishing, le spam et les virus ont le vent en poupe.
Internet, «un théâtre d’opérations à part entière»
Face à cette cybercriminalité numérique grandissante, Nicolas Arpagian, directeur de la stratégie et des affaires publiques chez Orange Cyberdefense, estime que l’enjeu n’est plus d’éradiquer les cyberattaques, mais plutôt d’améliorer l’approche pour atténuer leurs effets. «Il faut éviter qu’une attaque ne devienne un élément de fragilisation, voire de déstabilisation», estime celui qui est un pionnier de la cybersécurité en France. Et pour cause, «Internet est un théâtre d’opérations à part entière», au même titre que la terre, la mer, le ciel ou l’espace, dans la mesure où il est «possible de déstabiliser des équipements qui valent des centaines de millions ou des milliards de dollars».
A l’occasion du sommet estival des Napoleons, qui s’est tenu à Arles en juillet sur le thème de l’héritage et de la transmission, Nicolas Arpagian a livré son regard sur la situation actuelle de la cybersécurité. Entre les attaques en ligne qui se multiplient et les «fake news» qui se propagent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, il est essentiel à ses yeux de développer une «démarche de résilience», qui passe par un apprentissage de chacun pour se prémunir face aux menaces en ligne. Et pas question de stigmatiser ou de juger les personnes qui tombent dans le piège des hackers, mais d’apprendre des erreurs individuelles ou collectives pour se renforcer et ainsi appréhender les futures attaques de manière plus sereine.
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