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Quels points de vigilance avant de se lancer dans le reverse mentoring ?

Par Jean-Noël Chaintreuil, fondateur de Change Factory

Une fois l’idée de lancer un programme de reverse mentoring validée, l’enthousiasme peut vous faire faire de grandes choses… Mais peut aussi vous faire négliger des éléments clefs qui pourraient déstabiliser votre projet. Si le reverse mentoring apporte une foule d’opportunités, il ne faut pas oublier que comme toute nouveauté mise en place de l’entreprise, il comporte des risques – et nous vous donnons quelques pistes pour les anticiper !

Les experts doivent devenir des pédagogues

Un expert n’est pas un pédagogue, loin de là. Un expert maîtrise son sujet, le manipule au quotidien, le pratique pour faire avancer les projets de votre organisation – et échange le plus souvent avec d’autres experts, ou en tout cas des professionnels du même métier. Un pédagogue est dans la transmission, il explique les sujets à un novice, accompagne la montée en compétences, s’assure de la bonne compréhension des choses.

Pour s’assurer que les experts digitaux – qui ont souvent l’impression que les choses sont évidentes tant ils les utilisent au quotidien – fassent preuve de pédagogie, il faut les former, leur montrer ce qui peut être une difficulté pour l’autre, les habituer à transmettre, décortiquer, expliquer. Sans ça, la frustration est assurée, aussi bien pour le senior mentoré qui n’arrivera pas à progresser que pour le mentor junior qui sentira bien que les informations qu’il donne ne sont pas assimilées.

Toutes vos filiales n’apprennent pas de la même façon

Vous avez l’impression que le reverse mentoring est complètement aligné avec votre culture d’entreprise – et nous espérons que c’est le cas. Mais n’oubliez pas que vos collaborateurs ont une culture qui est ancrée en eux depuis bien plus longtemps : celle du pays dans lequel ils vivent ou ont vécu longtemps. Si certaines cultures s’accommodent très bien du renversement de rapport du reverse mentoring, cela peut être plus difficile pour les cultures où la hiérarchie et le respect des ainés sont très ancrés. E.g. en Asie, où chaque pays possède sa propre structure culturelle et où un indien, un singapourien et un japonais ne peuvent pas appréhender un programme de la même façon, il est essentiel d’apporter une traduction interculturelle et d’adapter le programme et la pédagogie de ce dernier. Nous travaillons beaucoup sur ces points qui sont la base d’une acculturation efficace et efficiente.

De la même façon, le reverse mentoring met en pratique des méthodes d’apprentissage qui peuvent sembler à certaines cultures très informelles. À vous de trouver comme expliquer le programme de reverse mentoring pour qu’il soit compris par tous. Vous pourrez également y apporter des adaptations, autant dans les pratiques que dans les contenus (à titre d’exemple, tous les réseaux sociaux n’ont pas la même importance dans tous les pays) pour que mentors et mentorés s’approprient facilement leur partie du programme.

Le contenu doit être préparé – et surtout bordé !

Vous pourriez être tenté de vous lancer dans un programme de reverse mentoring en fixant des objectifs flous (« comprendre les réseaux sociaux ») ou simplement des intitulés de séances (« Facebook »). Pourtant, il faut aller plus loin et créer du contenu spécialement créé pour le programme, avec un déroulé, des exercices et des objectifs clairs. Cela vous permettra de guider les mentors dans ce qu’ils doivent transmettre, d’aider les mentorés à mesurer leur progression et de mieux évaluer l’avancement global du programme. Un contenu précis permettra aussi d’éviter que les mentorés, par mauvaise compréhension des enjeux, fassent appel aux mentors pour toute situation liée à l’informatique, des fichiers mal enregistrés aux problèmes d’imprimante !

Réussir son programme de reverse mentoring dépend ainsi autant de la volonté de chacun que de votre capacité à prévenir les risques qui peuvent devenir des points clefs de votre programme. Y penser en amont, c’est s’assurer un minimum de retours négatifs de collaborateurs au démarrage – et on n’a pas deux fois l’occasion de faire une bonne impression !

Le contributeur :

Jean-Noël Chaintreuil est le fondateur de Change Factory, laboratoire d’acculturation et d’accompagnement au changement où l’humain est au centre.
Les missions principales sont la compréhension des cultures, l’accompagnement des Comex, les transformations culturelles et la mise en application de stratégies de rupture.

Il intervient également diverses universités (La Sorbonne, Sciences Po, Berkeley, Dauphine, Sorbonne Abu Dhabi, etc.) sur le futur du travail, les ressources humaines, les transformations culturelles et accompagne les programmes d’intrapreneuriat.

Vous pouvez retrouver ses articles sur Quora : https://fr.quora.com/profile/Jean-Noel-Chaintreuil, Twitter : @jnchaintreuil ou LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/jnchaintreuil/ – sur les thématiques du futur du travail, de l’entrepreneuriat et l’iintrapreneuriat, des ressources humaines et des impacts culturels du digital.

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