Chief Happiness Officer, cours de yoga, paniers de fruits au bureau… Caricaturé dans les discours sous l’angle du «bonheur au travail» ou dans les actes avec la mise en place uniquement de mesures «cosmétiques», le thème du bien-être au travail polarise, entre les «enthousiastes» d’un côté et les «cyniques» de l’autre. Or, l’enjeu aujourd’hui est de revenir à la réelle signification de cette notion pour pouvoir mettre en place des actions concrètes au service de l’entreprise et de ses collaborateurs.
« Aujourd’hui ce débat est stérile, tristement réduit à une lutte entre “croyants” et “non croyants”. Le bien-être au travail n’est pourtant pas une idéologie mais un levier de performance, et fait l’objet de nombreux travaux économiques et scientifiques depuis des décennies. Les gens heureux travaillent mieux, c’est tout”, explique Cyril Vart, executive vice-président de Fabernovel.
Un enjeu transversal
Bloom at Work, solution pour booster l’épanouissement des collaborateurs, et Fabernovel, spécialiste de la transformation digitale, se sont associés pour éditer un livre blanc sur le bonheur au travail avec en ligne de mire la volonté de définir une démarche concrète pour aider les entreprises dans une mise en œuvre sincère.
La question du bien-être au travail est un enjeu transversal qui devrait concerner les différentes entités de l’entreprise. Par exemple, pour les DRH il s’agit d’un critère de fidélisation des équipes dans un contexte de guerre des talents, en ce qui concerne les directeurs des opérations, ce sujet est hautement lié aux enjeux de transformation numérique. «Il est par exemple inimaginable d’adopter des méthodes agiles avec succès sans qu’une solide culture du feedback ait été établie», souligne l’étude qui rappelle ainsi à quel point il s’agit d’un enjeu stratégique en termes de compétitivité.
Le coût du mal-être au travail
En se basant sur l’étude du groupe Hay selon laquelle les salariés heureux au travail ont une productivité supérieure de 43% aux autres et sur le calcul selon lequel le mal-être au travail coûte 12 600 euros par salarié et par an en France à cause des absences et des rotations d’effectif (chiffres du cabinet Mozart Consulting), Bloom at Work et Fabernovel ont voulu mettre ces données en application. Pour cela, ils ont pris comme référence une hypothétique entreprise de 100 salariés qui réalise 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec une marge brute de 50%. Si 20% des collaborateurs voyaient leur niveau d’épanouissement au travail augmenter, voici ce que l’amélioration du bien-être au travail pourrait apporter, selon leur calcul:
Cela équivaudrait à 1,1 million d’euros de marge supplémentaire. Ceci est bien-sûr très hypothétique mais a pour but de souligner encore une fois le changement que peut apporter la mise en place d’une réelle réflexion sur le bien-être au travail, suivie de réelles actions, avec pourquoi pas une démarche quasi scientifique.
Quelles solutions?
Bloom at Work et Fabernovel ont ainsi identifié 5 leviers «pour lancer la dynamique du bien-être au travail» dans son entreprise:
1) Identifier les quick wins : pour lancer la dynamique, faire appel à l’intelligence collective de ses équipes et débuter par les idées économes en ressources mais avec un impact significatif. 2) Commencer par une preuve de concept délimitée, au sein d’une équipe enthousiaste qui saura tester les initiatives puis se faire l’ambassadrice des bonnes pratiques dégagées. 3) Mesurer régulièrement les résultats pour mieux itérer, par exemple via des sondages en ligne, simples et rapides. 4) Privilégier les initiatives à iso-budget : les idées impactantes nécessitant aucun budget ne manquent pas, par exemple l’absence de réunions un jour de la semaine pour laisser à chacun le temps de se concentrer. 5) Déléguer au terrain pour propager le mouvement : à terme, donner à chacun les moyens d’agir à son niveau, par exemple en subventionnant des cours en ligne ou des activités sportives choisies librement.