EXPERIENCESMARKETING IRL

Stop au SEO aveugle, alignez vos mots-clés sur l’intention d’achat

Pourquoi votre stratégie de contenu ne convertit pas, malgré le trafic

Chaque semaine, une équipe marketing célèbre un pic de trafic organique. Un article de blog a dépassé les 10 000 visites. Une page “Qu’est-ce que le CRM ?” atteint la première position. On se félicite du SEO “qui fonctionne”.

Mais dans le même temps, la réalité commerciale est moins brillante. Peu de leads générés. Peu de MQL qualifiés. Zéro rendez-vous pris par les commerciaux depuis ces pages à succès.

Le problème est connu mais rarement nommé, l’illusion du trafic SEO.

Le mythe de la visibilité organique

Depuis 10 ans, les entreprises ont été conditionnées à voir le SEO comme un entonnoir d’acquisition classique. On produit du contenu, on se positionne sur des mots-clés “stratégiques”, on espère transformer ce volume en leads. Le problème, c’est que le volume ne dit rien de l’intention.

Une requête comme “définition onboarding client” peut générer 2 000 visites mensuelles. Mais combien de ces lecteurs cherchent réellement un outil pour améliorer leur onboarding ? Combien ont un budget, une deadline, un besoin ?

Sans prise en compte du niveau de conscience du prospect, le SEO devient un jeu de surface. Vous êtes visible, mais vous ne convertissez pas.

Les 5 niveaux de conscience : clé de lecture de l’intention

Eugene Schwartz a défini dès les années 1960 une grille toujours valable pour lire l’intention d’un acheteur :

Niveau État du prospect Exemple de requête
Unaware Ne sait pas qu’il a un problème Aucun mot-clé (pas de recherche active)
Problem aware A identifié un problème “Pourquoi ma newsletter n’a pas de clics ?”
Solution aware Cherche une catégorie “Logiciel d’email marketing”
Product aware Compare des marques “Brevo vs Klaviyo”
Most aware Prêt à acheter “Tarif Brevo”, “code promo Brevo”

👉 Aligner ses mots-clés sur ces stades de conscience, c’est passer d’un SEO de surface à un SEO orienté performance.

Le bon mot-clé au bon moment

Prenons l’exemple d’une startup européenne comme Swile, qui propose des avantages salariés dématérialisés. Voici trois approches SEO possibles :

Mot-clé Volume Stade de conscience Conversion probable
“avantages salariés définition” 3 600/mois Problem aware Très faible
“meilleur logiciel de tickets restaurant” 900/mois Solution aware Moyenne
“Swile vs Edenred” 300/mois Product aware Élevée

Une stratégie SEO classique privilégiera le premier mot-clé. Une stratégie orientée intention d’achat privilégiera le troisième, et structurera son contenu pour capter l’intention derrière les 300 recherches.

Car une seule conversion à 300 € de panier mensuel récurrent vaut plus que 1 000 lecteurs informés mais passifs.

Comment identifier les mots-clés à forte intention

Analysez vos cycles de vente

    • Quelles questions reviennent systématiquement dans les appels commerciaux ?
    • Quels comparatifs les prospects évoquent ?
    • Quels freins retardent la signature ?

Ces données sont souvent plus précieuses que les outils SEO.

Utilisez les bons filtres dans SEMrush, Ahrefs, Ubersuggest

Recherchez les intentions suivantes :

    • Transactionnelle : “acheter”, “tarif”, “code promo”
    • Commerciale : “meilleur”, “comparatif”, “vs”, “avis”
    • Navigationnelle : “nom de marque + fonction”

Ces mots-clés sont souvent moins volumineux, mais plus proches de la décision.

Cartographiez vos contenus existants par stade de conscience

Faites l’audit de votre site. Classez chaque page selon qu’elle cible :

    • L’éveil (unaware, problem aware)
    • La recherche (solution aware)
    • La décision (product aware, most aware)

Vous découvrirez vite où se situent vos angles morts.

Une nouvelle façon de construire sa stratégie SEO

Plutôt que de viser “le mot-clé qui rapporte le plus de trafic”, interrogez-vous :

    • Quelle intention se cache derrière cette requête ?
    • Dans quel moment de décision se situe l’utilisateur ?
    • Quelle action concrète suis-je capable de lui proposer ?

Cela implique de repenser vos priorités. D’accepter de viser des mots-clés à 200 ou 300 recherches mensuelles, mais qui déclenchent un essai gratuit, une demande de démo ou une mise en relation.

Changer de logique : du volume à la profondeur

C’est la logique qu’a adoptée Pennylane, startup française de gestion comptable. Plutôt que de produire des articles éducatifs sur la comptabilité, elle a déployé des pages comparatives (Pennylane vs Dougs), des pages “tarifs”, des démonstrations structurées, le tout optimisé SEO.

Résultat : un SEO moins “brillant” en apparence, mais directement lié à des leads entrants à forte probabilité de closing.

 Les erreurs les plus fréquentes

    1. Optimiser pour le volume sans qualifier l’intention
    2. Ignorer les requêtes avec des noms de concurrents
    3. Ne pas intégrer les commerciaux dans la stratégie SEO
    4. Confondre contenu informatif et contenu décisionnel
    5. Mesurer le SEO uniquement au trafic ou à la position

Les bonnes pratiques à adopter

    • Priorisez les pages bas de funnel : comparatifs, alternatives, pages tarifs, démonstrations.
    • Intégrez les signaux commerciaux dès la rédaction : CTA clairs, preuves sociales, friction minimale.
    • Structurez vos dashboards SEO par stade de conscience, pas seulement par mot-clé.
    • Travaillez l’articulation entre SEO et CRM : identifiez quelles pages amènent réellement des leads convertis.

Le SEO n’est pas un canal d’information. C’est un canal d’intention.

Tant que vous mesurez le référencement au prisme du trafic, vous manquerez la cible.
La question n’est pas “combien de gens viennent”, mais “qui vient, et pourquoi”.

Dans un contexte B2B, chaque contenu publié doit se poser une seule question :

À quel moment de la décision ce contenu répond-il ?

Sans cette cartographie, vous continuerez d’attirer sans convertir.
Avec elle, vous arrêterez de publier pour l’algorithme, et commencerez à écrire pour l’acheteur.

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