
LOW FREQUENCY: Xavier Niel, Hopium, Dassier & Thieulin, The NextWeb…
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Rendez vous chaque dimanche fin d’après midi pour notre nouvelle chronique LOW FREQUENCY où la rédaction de FRENCHWEB.FR partage les signaux faibles qu’elle a relevé dans la semaine.
L’Europe, angle mort des VC français ?
Un investisseur parisien s’interrogeait il y a quelques jours sur l’absence quasi totale de fonds hexagonaux dans les champions européens à l’instar de Revolut (75 Md$), Spotify (120 Md€) ou encore Adyen (53 Md€).
Non seulement il a bien vu, mais nous avons faît le même constat avec la dernière vague de scale-ups : Legora (116 M$), n8n (79,3 M$), ElevenLabs, Attio (116 M$) ou Fyxer (10 M$) se sont financés sans capitaux français. Seules exceptions : Lovable (222,5 M$) avec Emblem, Thomas Cuvelier et Olivier Pomel, et Synthesia (336 M$) où l’on retrouve également Olivier Pomel, cofondateur de Datadog.
L’Europe supercalcule
La France a inauguré au Mont Valérien le supercalculateur classifié défense, le plus puissant d’Europe et le troisième mondial. Totalement isolé d’internet et maintenu par des personnels habilités secret-défense, il sera utilisé pour le renseignement, la guerre acoustique sous-marine et la robotisation du combat.
De son côté, l’Allemagne a lancé Jupiter, premier supercalculateur exascale européen conçu par Atos. Doté de 24 000 puces Nvidia et financé à hauteur de 500 millions d’euros par Berlin et l’Union européenne, il vise la recherche civile, avec des applications en intelligence artificielle, climat et santé.
Guerre informationnelle : une alliance inattendue entre Dassier et Thieulin
À droite, Arnaud Dassier, ancien stratège numérique de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. À gauche, Benoît Thieulin, ex-directeur digital de Ségolène Royal et ancien président du CNNum. Deux obédiences opposées mais une même alerte : la France reste spectatrice face à la guerre informationnelle menée par la Russie.
Ils appellent à rompre avec la posture défensive pour adopter une doctrine offensive et investir massivement dans la détection des campagnes hostiles, mobiliser les relais civils et privés, et construire des récits positifs et émotionnels. Leur constat est sans appel, sans moyens ni stratégie unifiée, la France ne pourra pas rattraper le retard face à une machine de propagande russe financée à hauteur de 2 milliards de dollars par an.
Revolut : la nomination de Frédéric Oudéa éclipse sa nouvelle équipe de direction en Europe
Revolut a officialisé cette semaine la composition de ses instances pour l’Europe de l’Ouest. Si l’arrivée de FRÉDÉRIC OUDÉA à la présidence du conseil d’administration a monopolisé l’attention, elle a relégué au second plan la présentation d’une équipe élargie
Ainsi l’équipage se compose de BRIGITTE CANTALOUBE (administratrice indépendante), PIERRE DECOTE (chief risk officer), SIDDHARTHA JAJODIA (group treasury and credit director) et PASCAL PINCEMIN (administrateur indépendant). Le comité exécutif s’articule autour de JEAN LECOMTE (directeur général France), KAWTAR ADLANI (chief compliance officer), JEAN-SÉBASTIEN GOETSCHY (chief risk officer EMEA), MARION GOYENETCHE (head of legal), BASTIEN MORENO (chief financial officer) et AURÉLIE RANOUIL (chief operations officer). Cette nouvelle équipe doit obtenir la demande d’agrément bancaire et soutenir l’expansion européenne de la néobanque.
MakiPeople s’installe à New York
Son CEO, Maxime Legardez Coquin, s’installe avec sa famille à New York pour faire de MakiPeople un leader mondial des RH. Déjà 30 % du chiffre d’affaires est réalisé aux États-Unis, où les contrats sont trois fois plus importants et les cycles de vente deux fois plus rapides qu’en Europe.
De hackeur du Minitel rose à milliardaire des télécoms, dans les coulisses de l’ascension de Xavier Niel, la tech francaise perd sa voix
Le podcast Révélations, très bien documenté par la cellule investigation de Radio France, et consacré aux coulisses de l’ascension de Xavier Niel, n’aura suscité aucun écho dans l’écosystème tech francophone.
Malgré des bons résultats d’écoute, aucun commentaire, aucune réaction publique sur les réseaux sociaux, finalement la véritable révélation, est que peut être que du coté de la Frenchtech, personne n’a envie de mordre la main qui le finance aujourd’hui… ou demain.
A l’autre bout du spectre, si la presse tech française s’enflamme encore pour The Sandbox, la scène américaine ne juge même plus utile de mentionner le crash du « métavers à la française », de quoi relativiser la place donnée aux licornes de la frenchtech.
A l’inverse Smart Recruiters créé par le francais Jérome Ternynck et racheté par l’allemand SAP, est le grand oublié. Si le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, rappelons que la valorisation du dernier tour était de 1,5 milliard de dollars. Un nouveau CP et ça devrait repartir.
EBSP : Washington pousse pour un accès direct aux données biométriques européennes
Fin août, le débat s’est tendu autour du projet Enhanced Border Security Partnership (EBSP), qui donnerait aux États-Unis un accès quasi immédiat aux bases de données policières et migratoires de l’Union européenne. Washington conditionne le maintien du Visa Waiver Programme à cet accord, présenté comme un outil de lutte contre le crime organisé et le terrorisme. Si plusieurs eurodéputés dénoncent une atteinte au RGPD et à la souveraineté numérique, Bruxelles tente d’obtenir une réciprocité sur le partage des données…
Concrètement, cela revient à offrir aux États-Unis les clés de nos fichiers biométriques, en échange du droit de continuer à faire du shopping à New York sans visa.
Naarea, la vitrine nucléaire en faillite de liquidités
Placée en redressement judiciaire le 3 septembre, Naarea, pépite française des microréacteurs à sels fondus soutenue par France 2030, cherche repreneur d’ici le 24 septembre. Malgré 10 millions d’euros d’argent public et des lettres d’intention d’investisseurs pour plusieurs centaines de millions, la startup n’a obtenu aucun financement européen, contrairement à ses concurrents Nuward, Newcleo (qui souffre également d’un besoin de financement) ou Thorizon. Un revers cinglant pour la « nouvelle filière » nucléaire française.
Clap de fin pour The Next Web
La grande messe tech hollandaise avait démarré en 2006 dans une chapelle d’Amsterdam pour atteindre les 20 000 visiteurs à son apogée, acquise en 2019 par le financial times l’évènement ne se sera pas relevé de la crise covid et d’une forte concurrence avec le WebSummit, Slush ou encore Vivatech. La fin d’une génération d’évangelistes de la tech européenne.
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