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Malt lève 80 millions d’euros auprès de Goldman Sachs, Eurazeo, Isai et Serena

Interview de Vincent Huguet, co-fondateur de Malt

La plateforme de consulting freelance Malt annonce une levée de 80 millions d’euros menée par Goldman Sachs Growth Equity, qui fait son entrée, et Eurazeo, déjà présent à travers son activité venture et qui investit aujourd’hui en growth equity. Ils sont accompagnés par les investisseurs historiques Isai et Serena. Jusqu’à présent, Malt avait levé autour de 32 millions d’euros depuis sa création en 2013.

Dans le contexte du Covid-19, les entreprises se sont rendu compte qu’elles ne pouvaient se priver des talents freelance, aux côtés des autres acteurs de la prestation intellectuelle comme les ENS, pour accélérer leur transformation. En face, des salariés ont réalisé que ce mode de collaboration correspondaient davantage à leurs aspirations, venant encore grossir le contingent des talents freelance. Une aubaine pour les plateformes comme Malt, spécialisées dans la mise en relation entre les deux. 

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Retrouvez l’interview complète de Vincent Huguet, co-fondateur de Malt

1 million de freelances en France

«En France, on compte maintenant quasiment un million de freelances. Si on prend vraiment que ceux dans la Tech, on est autour de 600 000-700 000. Ce chiffre est de 6 millions en Europe. Nous venons de refaire une étude avec le cabinet de conseil Roland Berger. Nous estimons le marché à 350 milliards d’euros en Europe et à 650 milliards aux Etats-Unis», illustre Vincent Huguet, co-fondateur et CEO de Malt. 

Et pour bien comprendre la dynamique de ce marché, il faut avoir en tête la différence entre les freelances de la gig economy et ceux de la talent economy. 

«On pourrait très simplement parler de différence entre cols bleus et cols blancs. En fonction de cela, les modèles de plateformes sont différentes», explique Vincent Huguet. «Il y a les modèles de plateforme où le prix est déterminé. Le travailleur ne choisit pas quelle va être la prestation, le client et le prix. Et puis, existe le modèle comme le nôtre qui concerne les travailleurs de la talent economy. Ce sont des personnes plutôt ‘col blanc’ qui vont travailler avec des entreprises. Ce sont des services B to B de prestations intellectuelles très ‘high level’. Ce sont des personnes qui facturent à hauteur de 400, 500, jusqu’à 1000 euros ou plus par jour et qui vont déterminer le prix, et surtout avoir le choix des missions».

Un volume d’affaires de 200 millions d’euros

Via sa plateforme, Malt a conçu une technologie qui fait correspondre le profil d’un consultant freelance avec le besoin d’une entreprise. La startup propose également des solutions pour gérer la relation, de l’émission du brief jusqu’au paiement de la mission.

L’entreprise revendique 250 000 freelances sur sa plateforme et plus de 30 000 clients, dont 36 entreprises du CAC 40. Elle compte 200 collaborateurs avec une présence en France à Paris et Lyon, en Allemagne à Munich, et en Espagne à Madrid.

En ce qui concerne son modèle économique, côté freelances, Malt prélève une commission comprise entre 10% et 5%. Plus le freelance travaille avec un client, plus cette commission diminue. Pour les entreprises, les commissions son comprises entre 15% et 5%.  Malt ne communique pas sur son chiffre d’affaires mais uniquement sur son volume d’affaires qui devrait atteindre 200 millions d’euros cette année. Quant à son un taux de croissance, il «double à peu près tous les ans», déclare Vincent Huguet. 

En ce qui concerne la rentabilité, «nous serons profitables en France en fin d’année ou au début de l’année prochaine», explique le co-fondateur de Malt. «C’est un curseur que nous fixons nous-mêmes. Nous choisissons un peu le moment où nous voulons être profitables, c’est-à-dire qu’en fonction de la rapidité de croissance que nous allons avoir sur chacun des marchés et si nous investissons beaucoup plus, au-delà de notre produit, sur nos équipes sales et notre marketing. Mais nous ne sommes pas sur un modèle qui a besoin d’un volume gigantesque pour commencer à gagner un peu d’argent. Nous avons des marges importantes sur chaque action que nous faisons».

Se différencier des plateformes à enchères

Si le marché des freelances est vaste, le nombre d’acteurs qui s’y sont lancés l’est tout autant. On peut citer des plateformes comme Upwork, Freelancer.com ou encore Codeur. «Effectivement, il y en a énormément dans tous les pays dont de très grosses plateformes internationales. Certaines sont maintenant en Bourse, au Nasdaq», illustre Vincent Huguet.

Mais ce dernier tient particulièrement à faire remarquer la différence de son modèle face aux plateformes qui fonctionnent avec des systèmes d’enchères. «Ce sont des modèles d’enchères inversées où ce sont les freelances qui sont mis en concurrence. Ils vont proposer leur tarif sur une offre, et on va tomber sur le prix le plus bas. Ces modèles sont rapidement très offshore avec l’essentiel des freelances qui sont basés en Asie du Sud-est pour avoir des coûts par heure très bas et faire des petites tâches. Nous avons inversé les choses. Nous sommes partis de la communauté et c’est le client qui vient chercher les freelances, ‘pitcher’ son projet, et cela change tout. Nous sommes finalement plus en concurrence avec des acteurs offline». 

Développement Tech, international et 1 milliard de volume d’affaires en 2024

Avec cette levée de 80 millions d’euros, Malt souhaite investir davantage dans sa technologie et accélérer son déploiement international. Les premiers pays envisagés sont les Pays-Bas, la Belgique, l’Italie et le Royaume-Uni. A plus long terme, les Etats-Unis pourraient également être un terrain de développement. 

Pour continuer son expansion, Malt n’écarte pas non plus la possibilité de procéder à des opérations de croissance externe grâce à ce tour de table.

Côté chiffres, depuis presque deux ans, l’entreprise s’est donnée un objectif d’un milliard d’euros de volume d’affaires en 2024.

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